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Protection des ressources naturelles au Bénin : Urgence de renforcer la lutte contre la criminalité faunique
Publié le jeudi 15 septembre 2016  |  Matin libre
Théophile
© aCotonou.com par DR
Théophile Worou, ministre de l’Environnement chargé de la gestion des changements climatiques, du reboisement et de la protection des ressources naturelles et forestières (Mecgccrprnf)




Pris en fragrant délit le jeudi 16 juin 2016 dans la ville de Porto-Novo, avec huit (8) carapaces de tortues marines olivâtres, et présenté au procureur le lundi 20 juin dernier, le présumé trafiquant a été simplement relaxé. Son dossier classé sans suite par le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo.

Et depuis, il est libre de ses mouvements. Aucune charge n’a été retenue contre lui. Or, il constitue une menace grave pour les tortues marines qui sont des espèces intégralement protégées. Le Bénin traverse actuellement la période où les tortues marines fréquentent les plages pour la ponte des œufs. On ne dira jamais assez, ces espèces sont intégralement protégées et les crimes commis sur les tortues marines sont punis. Le présumé trafiquant relaxé sans peine dissuasive aucune, a été appréhendé à Porto-Novo loin de la plage et de la mer côtière, et confirme que des pêcheurs résidant autour du lac Nokoué (Ganvié, Sô-Ava, et Aguégués) continuent de massacrer des tortues marines sur le littoral du Bénin. Sachant que la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin, prévoit des sanctions jusqu’aux peines privatives, on peut bien se poser des questions sur l’implication du Parquet de Porto-Novo dans la lutte contre la criminalité faunique quand un trafiquant est libéré de la sorte. Est-ce à dire que le législateur a voté la loi, et que les structures spécialisées font des arrestations pour que les espèces protégées soient toujours menacées ? Là où le bât blesse, c’est que ce n’est pas la première fois que le Parquet de Porto-Novo libère des trafiquants d’espèces fauniques sans donner l’occasion au juge de statuer sur leur sort. En décembre 2015, ce même démembrement de la justice à Porto-Novo a libéré des trafiquants arrêtés en possession d’une quantité importante de dépouilles et trophées d’espèces animales partiellement et intégralement protégées. Sans peine dissuasive, la lutte contre la criminalité faunique serait un vain mot et les réserves de faune seront vides dans les prochaines années. Le 5 juin dernier, la journée mondiale de l’environnement a été célébrée avec pour thème international des Nations Unies: « tolérance zéro contre le commerce illégal de la vie sauvage ». Comment peut-on balayer du revers de la main, ce qui a mobilisé la communauté internationale? Le souhait est que le parquet de Porto-Novo s’implique dans la lutte contre la criminalité faunique afin d’éviter qu’un trafiquant majeur d’ivoire soit simplement relâché.

M.M
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