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Suspension des contrats de presse:Le Parlement veut comprendre la mesure
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Notre Voix
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© Autre presse par dr
Les journaux de la presse béninoise




Le député de la 7ème législature, Jean-Marie Allagbé a adressé, le vendredi dernier, une question orale avec débat au gouvernement. A travers cette requête, le parlementaire interpelle le gouvernement au sujet de la suite qu’il entend donner aux contrats suspendus avec les organes de presse.

QUESTION ORALE AVEC DEBAT AU GOUVERNEMENT
Objet : Gestion de la Communication publique à la Présidence de la République, au Gouvernement, dans les organismes et les établissements publics, à l’ère de la Rupture et du Nouveau Départ.

L’avènement du Président Patrice Talon à la Présidence de la République du Bénin, le 6 avril 2016, donne lieu à la réorganisation du fonctionnement d’un bon nombre de systèmes, d’institutions et de structures relevant de la tutelle de l’Etat. Ainsi, le secteur de la communication a été touché de plein fouet avec un certain nombre de mesures prises par le Gouvernement pour réguler la communication émanant de l’Etat. C’est ainsi que, d’une part, le Conseil des ministres du mercredi 4 mai 2016 a adopté un projet de décret fixant la structure-type, qui supprime entre autres le poste de Chargé de Communication dans les ministères du Bénin. Ce qui a induit, objectivement, la suppression de la Cellule de Communication des départements ministériels. Faisant suite à cette décision, le 18 mai 2016, d’autre part, le Conseil des Ministres a adopté la mise en place d’une « Direction de la Communication à la Présidence de la République ». Et, le compte-rendu de cette séance du Conseil a évoqué les attributions de cette nouvelle structure : « (…) planifier, réaliser et assurer la qualité et la cohérence de toutes les opérations de communication à travers trois grands pôles que sont :
-La communication institutionnelle faisant la promotion de la qualité de l’action publique ;
-La communication par la presse faisant une large diffusion de l’action publique ;
-La veille et l’analyse de l’information sur lesdites actions ».
De manière conséquente à cette décision, le Conseil des Ministres du 18 mai 2016 a instruit M. Pascal Irénée Koupaki, Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République, de « recourir à l’assistance d’un cabinet justifiant d’une expertise avérée, en matière de recrutement ».
Par ailleurs, M. Edouard Loko, responsable à la Communication du Chef de l’Etat, n’a pas manqué de réaffirmer cette option de centralisation de la communication gouvernementale à la Présidence de la République, à travers une émission télévisée, le 30 mai 2016, en la justifiant par la nécessité d’« éviter certaines déviances communicationnelles auxquelles s’adonnent certains chargés de communication qui opposent deux membres d’une même équipe gouvernementale ».
Cependant, il n’est pas de jour où nous ne recevons des responsables d’organes de presse, manifestant leur mécontentement et leur désillusion face à la mesure du Gouvernement, et se sentant pris au piège, privés de leur gagne-pain, surtout que la plupart des contrats publics sont suspendus et qu’il leur est désormais impossible d’honorer leurs engagements financiers dont la plupart sont familiaux et bancaires.
Devant une telle situation délétère et, vu que la vie et l’épanouissement de plusieurs centaines de familles béninoises sont mises en danger par la nouvelle mesure communicationnelle du Gouvernement, il était impérieux pour nous de nous saisir de la question.
Ainsi, la Représentation Nationale voudrait bien que le Gouvernement apporte des réponses convaincantes aux préoccupations ci-après :
1. Quelles sont les réelles motivations du changement de stratégie communicationnelle par le Gouvernement ?
2. Comment le Gouvernement pense-t-il dédommager tous les responsables des organes de presse ayant été sevrés sans préavis de leurs revenus, par la suppression des cellules de communication des ministères, des organismes et des établissements publics, d’une part, et par la suppression des contrats afférant à l’existence du système ancien, d’autre part ?
3. Le Gouvernement a-t-il évalué l’incidence financière des contrats de presse suspendus ?
4. L’Etat ne court-il pas un risque de rupture abusive de contrats de presse ?
5. Où en est le Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République, dans le recrutement de ce cabinet devant exercer pour le compte de la Direction de la Communication de la Présidence de la République ?
6. Quelle date précise est prévue pour entrer en œuvre la nouvelle organisation communicationnelle du Gouvernement ?
7. Quels sont les Termes de Référence devant fonder le recrutement des organes de presse par ce cabinet ?
8. Quelles garanties le Gouvernement donne-t-il sur le caractère équitable de ce recrutement des organes de presse, surtout qu’il nous revient que certains d’entre eux sont reconnus comme ayant ouvertement travaillé à l’avènement du régime actuel et que d’autres sont identifiés comme ayant défendu l’adversaire de l’actuel Chef de l’Etat, à l’élection présidentielle ?
9. Quelles garanties de fiabilité, d’impartialité et de vérité peut-on attendre des informations que seront amenés à diffuser les organes sélectionnés ?
Cotonou, le 16 septembre 2016

Jean-Marie C. ALAGBE
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