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France-Afrique: quel partenariat pour une croissance partagée?
Publié le lundi 26 septembre 2016  |  APA




Paris (France) Envoyé spécial : Ngagne Diouf - Trois années après le Sommet Afrique-France de l’Elysée en décembre 2013, s’est tenue les 22 et 23 septembre à Paris la première édition des Rencontres Africa 2016, sous l’égide des ministères des Affaires étrangères et du Développement international, de l’Economie et des Finances et de la Fondation AfricaFrance.

Cet événement considéré comme « la plus grande manifestation économique sur l’Afrique organisée en France » a permis d’afficher les ambitions et projets, les réalisations et acquis, les offres et opportunités des centaines de participants à ces deux jours d’échanges.

Outre les quelque 3000 entretiens B2B enregistrés lors des Rencontres Africa 2016, des entretiens spontanés ont eu lieu et se sont prolongés pendant le week-end.

Tenue à la Place Iéna, au coeur de Paris dans les majestueux locaux du Conseil économique, social et environnemental; à quelques mètres de la Tour Eiffel, la rencontre fut le point de convergence de toutes les catégories de corps professionnel.

Elles étaient venues toutes chercher ou offrir des opportunités d’affaires ou tout simplement promouvoir ou vendre la destination de leurs pays à travers la cinquantaine de stands aménagés à l’occasion.

Cette première édition des Rencontres Africa 2016 s’est déclinée en conférences plénières, ateliers et colloques, en rendez-vous d’affaires, en un espace de réseautage et en des « walking lunches » (déjeuners de travail).

En tête de cette intense activité, il y a eu les délégations pays de Djibouti, du Maroc et de la Tunisie qui sont venues avec plusieurs entreprises de divers domaines d’activité comme l’énergie, l’environnement, les BTP, l’assurance, les télécoms, l’agroalimentaire, l’agro-business et le tourisme.

Dans ces délégations, on compte par exemple des élus de l’Oriental marocain, des représentants de tours operators, des banquiers djiboutiens ou encore des ingénieurs algériens.

Les entreprises françaises ont été bien représentées, à l’image de la Société Générale dont le Directeur Afrique, Alexandre Maymat, estime que le « goût d’entreprendre, l’engagement auprès des clients, la responsabilité, l’envie d’innover sont les valeurs du Groupe ».

Outre le secteur bancaire bien représenté aux Rencontres Africa 2016 par la France, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et Djibouti, le volet énergétique a eu droit à une plénière sur le thème « Energie et énergies renouvelables, avenir de l’Afrique ».

Quelque 650 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, selon la Banque Mondiale qui affirme que ce chiffre peut se doubler d’ici 2050.

Le problème de l’énergie est une composante très importante parce que préalable à tout développement, a reconnu le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan qui a pris part aux travaux.

Pour le cas de la Côte d’Ivoire, il a affirmé que des progrès ont été réalisés avec aujourd’hui 4000 mégawatts, une capacité à doubler pour fournir de l’électricité aux pays voisins.

Autre forme d’énergie : les hydrocarbures. Interpellé sur l’affaire du « Diésel sale » dans au moins huit pays africains dont le sien, le chef du gouvernement ivoirien a affirmé que son pays n’était pas concerné.

« On sait qu’il y a cette polémique et on en a dit beaucoup de choses mais nous nous ne sommes pas concernés en ce sens que les normes posées par la Côte d’Ivoire sont respectées », a martelé le Premier ministre, insistant sur le fait que son pays mène une politique de développement de l’essence de qualité normale.

Même son de cloche avec le Directeur solaire de TOTAL Marc de Lataillade qui n’être concerné que par l’énergie solaire. Ainsi, il assure n’être « pas au courant de ce diésel sale » qui serait écoulé en Afrique.

Côté exportation, le Maroc à l’exemple de l’Association des Exportateurs, l’ASMEX dont l’instrument baptisé ACI, accélérateur spécialisé dans le développement international des entreprises, offre une « formation et assistance adaptées » aux jeunes entreprises, explique son président Hassan Sentissi el Idrissi.

Pour ce Congolais, avocat à la Cour, Me Vincent Samba, venu assister une collaboratrice sur le volet juridique de leur entreprise, « les affaires ont bien marché ».

Expert en dépollution d’air, Mourad Jaffali qui venait de finir une rencontre B2B continue d’échanger ses cartes de visite. Il veut pénétrer le marché ouest-africain par ses offres axées sur le traitement de l’air et la maintenance dans les structures hospitalières.

La Malgache Tiana Ravelson qui s’active dans l’agri business semble désolée de n’avoir pas eu les opportunités escomptées.

Elle aura peut-être compris que, comme l’enseigne l’Organisation Internationale du Travail, il n’y aura pas de croissance durable diversifiée en Afrique sans « la croissance soutenue de l’agriculture qui renforce l’emploi ».

Se tenant sur deux béquilles au pied des escaliers du 1er étage du bâtiment, Bernard Diatta, CEO de Bambou Africa Business basé à Paris, profite de l’événement pour distribuer ses cartes de visite et expliquer son domaine d’activité.

Si donc tous les secteurs sont représentés à cette rencontre économique, les rendez-vous se sont poursuivis tout le week-end dans d’autres cadres.

« J’ai pris bien d’autres rendez-vous pour ce week-end parce que les 48 heures de l’événement me semblent très insuffisantes pour rencontrer et m’entretenir avec de potentiels clients ou partenaires », se désole Michel Berger, courtier d’une société spécialisée dans la sidérurgie industrielle.

Malgré l’intérêt porté à ces Rencontres, il est évident que les relations économiques entre la France et l’Afrique sont mises à mal par la concurrence chinoise ou turque.

En 2015, les exportations françaises de biens se sont redressées (+4,3%, après +0,1% en 2014) au moment où le nombre d’exportateurs de biens depuis la France augmentaient (+3,0 %, après +0,5 % en 2014), pour atteindre un total de 125 160, soit 3 600 de plus qu’en 2014, d’après des statistiques du commerce extérieur français.

Au final, c’est l’Afrique qui devra tirer profit de l’invasion des entreprises étrangères car « les visages de l’Afrique d’aujourd’hui offrent une diversité et une dynamique d’évolution particulièrement remarquables », selon Jean-Michel Debrat, Directeur général d’AfricaFrance.

Ces Rencontres Africa 2016 ont réuni plus d’un millier de participants, à quatre mois du prochain sommet Afrique-France.

Les débats se poursuivront certainement entre les centaines d’acteurs économiques, de décideurs politiques et autres visiteurs en perspective du sommet France-Afrique prévu mi-janvier 2017 à Bamako.

Il constitue une opportunité pour relancer les pourparlers vers un nouveau partenariat pour une croissance partagée entre l’Afrique et la France.



TBS/cat
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