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Rentrée scolaire et académique 2016-2017 : Des indices d’une année mouvementée
Publié le mardi 27 septembre 2016  |  Matin libre
Paul
© Autre presse par DR
Paul Issè Iko, secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB).




Ils n’ont de cesse de le marteler, ces syndicalistes. Qu’ils soient du Front des trois ordres de l’enseignement ou secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, il y a du bémol dans les propos. En tout cas, pour eux, « La rentrée qui aura lieu n’est pas synonyme d’une année scolaire apaisée ». Quand on analyse bien, il y a bien des raisons de craindre que l’année scolaire et académique 2016-2017 soit une année perturbée par des mouvements de grève.

Tout dépendra de comment le gouvernement va gérer le volet dialogue social très cher aux syndicats puis honorer les engagements pris quant à la satisfaction d’un certain nombre de revendications. C’est grosso modo en ces termes que s’expriment les syndicats lorsqu’ils posent les bases d’une année scolaire et académique apaisée. Pour l’heure, les choses semblent aller pour le mieux afin que la rentrée des classes soit effective sur toute l’étendue du territoire. Déjà, l’Exécutif a pu obtenir de la quasi-totalité des centrales et confédérations syndicales (sauf la Cstb qui a opposé un refus catégorique), la signature de la charte nationale sur le dialogue social. Mieux, les mutations des enseignants sont faites dans le primaire et le secondaire, ceci sans contestation aucune jusque-là. L’autre assurance donnée, ce sont les subventions qui parviendront aux établissements d’enseignement dans les brefs délais.

Cependant, un horizon assez flou

S’il est une évidence que tout semble aller comme sur des roulettes, il n’en demeure pas moins qu’il y a des inquiétudes quant à une année scolaire et académique apaisée. En effet, gouvernement et syndicats pourraient ne pas s’entendre dans les semaines à venir sur plusieurs points. La Cstb donne l’alerte à travers ses premiers signaux. Pas plus tard qu’hier lundi, le secrétaire général Paul Essè Iko était face à la presse. Depuis plusieurs années, sa centrale syndicale exige la suppression pure et simple du système Licence Master Doctorat (Lmd) puis l’Approche par compétence (Apc). Mais ces deux programmes vont continuer par être enseignés même si récemment, au niveau supérieur le système Lmd a été évalué au cours d’un atelier puis reconduit avec la session de rattrapage querellée, cette fois-ci accordée aux étudiants. Outre cette revendication, la centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) proteste contre l’invalidation de l’année 2015-2016 à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash), l’exclusion pour 5 ans de 21 étudiants à l’Université d’Abomey-Calavi, le limogeage de 618 directeurs dont les écoles ont obtenu 0% de réussite à l’examen du Certificat d’études primaires (Cep) dernier. Ce qui pourrait aussi déstabiliser l’année c’est cette rumeur sur la scolarité en Faculté qui pourrait passer de la gratuité sur les campus à un montant de 50.000 Cfa, ou du moins l’inscription à l’Université qui pourrait désormais être payante. Parallèlement il y a le débat sur la réduction de la carte universitaire même si le gouvernement entend construire expressément 4 amphithéâtres pour juguler tant soit peu le flux d’étudiants cette année à Abomey-Calavi. D’un autre côté, il y a le problème de formation et de recrutement d’enseignants que Patrice Talon et son gouvernement devront gérer. Et parlant d’enseignants, il y a ceux contractuels de l’Etat recrutés dans l’enseignement en 2008 qui ont donné de la voix la semaine écoulée. Ils réclament la reconnaissance de leur diplôme CAPES obtenu à titre payant à l’Ecole Normale Supérieur (ENS) puis demandent au gouvernement la prise en compte de leurs diplômes professionnels à leur date d’obtention dans le reclassement en cours au ministère du Travail et de la fonction publique, sans quoi ces enseignants menacent de boycotter la rentrée scolaire 2016-2017 et se lancer dans un mouvement de débrayage illimité jusqu’à la satisfaction de leur demande. Autant de « préalables » à régler par le gouvernement du Nouveau départ en dépit de la charte sur le dialogue social qui a été pourtant signée par la quasi-totalité des syndicats. C’est dans cette atmosphère fétide doublée d’une morosité économique que le président Talon et son gouvernement vont vivre leur vraie première année scolaire et académique. Parviendront-ils à désamorcer toutes ces bombes avec cette histoire de coefficients mal appliqués aux candidats de la série Moderne Long au Bepc, qui vient se greffer au chapelet de revendications? Les prochaines semaines nous édifieront. Mais là où les choses pourraient se compliquer, ce sont les points qui auront une incidence financière considérable sur le budget national. Le gouvernement sans doute voudra avancer comme argument la morosité économique pour se voir accorder davantage un délai de grâce. Mais les syndicalistes pourraient aussi agiter les 500 millions de FCfa perçus par la Commission Djogbénou malgré ladite morosité économique. La rentrée des classes, c’est déjà le lundi 3 octobre prochain.

Jacques BOCO
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