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Limogeage de directeurs d’écoles primaires : La Cstb proteste et demande le rétablissement des intéressés
Publié le mardi 27 septembre 2016  |  Fraternité
Paul
© Fraternité
Paul Essè Iko, SG la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb)




La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) condamne l’arrêté ministériel portant au limogeage de 618 directeurs d’écoles primaires. Elle l’a fait savoir hier à la faveur d’un point de presse fait à la Bourse du travail à Cotonou. A l’occasion, elle a demandé le rétablissement des directeurs limogés.
« Le directeur d’école n’est pas responsable des mauvais résultats obtenus en fin d’année », a fait savoir le Secrétaire général de la Cstb Paul Essè Iko hier au cours du point de presse. Selon lui, la décision du ministre des enseignements maternel et primaire relative au limogeage de 618 directeurs d’écoles jugés « coupables d’insuffisance de travail et de contribution aux faibles résultats scolaires après les examens de fin d’année 2015-2016 » n’est pas fondée. Le secrétaire général de la Cstb estime que l’enfant qui a accumulé des lacunes depuis le cours d’initiation ne peut jamais être apte à réussir au Cm2, et que le directeur d’école n’est pas un magicien pour faire réussir des enfants incompétents. A l’en croire, les vraies causes de l’échec massif dans les écoles sont à rechercher dans l’état de ruine dans lequel se trouve actuellement le système éducatif. « Les directeurs sont de simples boucs émissaires », a-t-il affirmé. A cet effet, Paul Essè Iko fait observer qu’il serait mieux que l’Etat recrute le personnel enseignant, restructure le programme d’enseignement et dote les écoles de ressources nécessaires à la création des conditions favorables à la réussite des apprenants. Pour ces diverses raisons, la Cstb condamne la décision du ministre des enseignements maternel et primaire et exige par conséquent le rétablissement des directeurs limogés.
Cyrille LIGAN (Coll.)

Déclaration de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb)
Le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire vient de décharger 618 Directeurs de leur poste de Direction : Raison affichée : les intéressés seraient coupables d’insuffisance de travail et de contribution aux faibles résultats scolaires après les examens de fin d’année 2015-2016. La Cstb, au vue de la situation objective que présente l’école aujourd’hui, est scandalisée et apporte la réaction suivante : D’abord, la Cstb a toujours milité pour des sanctions car un agent qui refuse délibérément d’assumer une tâche publique doit être puni. La Cstb a toujours dit que le service public doit être rempli avec patriotisme et ceux qui, par négligence ou par paresse, arrivent à des résultats inconcevables doivent être sanctionnés. Mais pour le cas d’espèce, que constatons-nous ? L’école est complètement détruite. Elle est plongée dans un abîme profond où tous les compartiments sont dans un état de dégradation avancée. Presque toutes les classes sont sans maîtres. Des écoles à 06 classes se retrouvent avec 02 ou 03 maîtres. Le programme qui ne permet ni de lire ni d’apprendre, ni de calculer, ni même de retenir abêtit les enfants depuis plusieurs années et reste imposé aux directeurs d’écoles et aux enseignants. Les subventions pour faire fonctionner les classes n’arrivent jamais à temps et ne sont jamais payés totalement. L’enfant sans maître et qui a accumulé des lacunes depuis le CI peut-il être apte à réussir au Cm2 après cinq ans de graves insuffisances en matière d’instruction ? Par quel miracle le Directeur doit-il opérer la magie de faire réussir des enfants presque abrutis et incompétents ? Le Directeur qui, pour la plus part du temps, est chargé de coordonner en même temps toutes les activités de l’école et de pratiquer le jumelage des classes ne peut pas être apte à donner de bons résultats. Le Directeur d’école n’est donc pas responsable des mauvais résultats obtenus en fin d’année. En prenant cet arrêté qui décharge 618 Directeurs, le Ministre détourne l’attention du peuple sur les raisons de l’échec scolaire. Il s’agit là de la démagogie qui rend responsables les Directeurs et fait d’eux des boucs émissaires. Non ! Les Directeurs d’école ne peuvent pas être tenus pour responsables de l’échec scolaire. Nous ne devons pas accepter que les Directeurs d’école soient déchargés, car l’objectif est de faire pression sur ceux-ci pour qu’ils combattent tout mouvement de protestation dans les écoles. Nos Directeurs intimideront désormais les enseignants, argumentant que si les résultats sont mauvais, ils seront les seuls tenus pour responsables par l’Etat. La Cstb proteste contre cet acte répressif et provocateur mis en place par le Ministre bien inspecteur qui connaît les problèmes de l’école et exhorte les enseignants et les Directeurs à protester eux aussi contre la non satisfaction de leurs revendications. Elle exige le rétablissement de ces Directeurs dans leurs fonctions et ce sera justice. Il nous faut protester tous fort et très fort contre cet état de fait et exiger les meilleures conditions pour la réussite des élèves Battons-nous ! Battons-nous pour le mieux-être des enseignants et des élèves ! Battons-nous pour une meilleure l’école ! Luttons pour une école au service du peuple !
Le Secrétaire Général
Paul Essè IKO
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