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Vague de destitutions des maires: Après l’illusion, bientôt la désillusion
Publié le mercredi 28 septembre 2016  |  Le Confrère de la Matinée




La vie de nombre de conseils communaux est rythmée par la destitution de l’exécutif. L’effet contagieux que cela provoque fait que beaucoup de communes sont malgré tout, hantées par ce spectre. La question qui se pose est de savoir si les maires de cette troisième mandature sont-ils mal élus ?

Après Allada, Parakou, Bonou et j’en passe, nombre de conseils communaux sont agités aujourd’hui par l’insolite phénomène de destitution de l’exécutif. Le rythme accéléré du phénomène et la folle envie d’exercer cette prérogative inquiètent. On a comme l’impression qu’aucun maire ne va échapper à la vague entrainant de l’acte. Tous, même ceux qui se sentent en odeur de sainteté avec leurs collègues ne sont guère rassurés par ce vent impétueux qui souffle avec frénésie, entrainant sur son passage même des valeurs sûres.

La destitution de la première autorité communale passe de mode ; et l’instabilité s’installe partout. Les raisons tout aussi fallacieuses démontrent les faiblesses des textes, surtout le soi-disant garde-fou contenu dans la loi N°2005- 376 du 23 juin 2005 fixant les modalités de destitution du maire. La veille citoyenne de la société civile n’y a pu rien face à la furie de conseillers à la solde de mains invisibles ; des conseillers imbus de pouvoir et de politique politicienne, se laissent aller allègrement à ce jeu dangereux, qui a certainement des répercutions sur l’économie et le développement.

Les populations au nom desquelles on destitue à loisirs sont-elles associées, vraiment ? Ou bien que comprennent-elles réellement si ce n’est qu’on abuse de leur ignorance et crédulité.
A vrai dire, cette génération de maires paraît mal élue à cause certainement de leur origine. Ils semblent appartenir à une classe politique qui a perdu le pouvoir. Ce qui a suscité l’envie chez les autres de tout contrôler, sans forcément en connaitre la finalité et sans tenir grand compte de la qualité ni de ceux qui « partent » ni surtout, de ceux qui « arrivent ».

Jugement a priori, erreur au-delà !
Ceux qui « arrivent » en remplacement de ceux qui « partent » par l’effet désastreux de destitution ne sont pas forcément les personnes ayant les qualités et le profil pour exercer cette éprouvante fonction de maire.
La qualité managériale requise et l’intelligence pour saisir les subtilités du pouvoir local ne sont nullement les mieux partagées. Parmi ceux qui sont destitués, il y en a qui feront mieux que ceux qui viennent en remplacement. Certains usent de leur influence de proximité avec le pouvoir actuel et leur force monétaire pour orienter le jeu en leur faveur. Pendant ce temps, les vrais débats pour opérer des choix judicieux sont occultés et jetés aux oubliettes, le temps de refaire toute la machine dirigeante de la commune. Et le mandat de cinq ans est de ce fait réduit, considérablement comme une peau de chagrin, pour ne permettre aucune vraie action de développement à moins que celui qui « arrive » soit déjà suffisamment imprégné des réalités de la gestion du pouvoir à la base. Il semble même qu’il y en a qui « arrivent » par snobisme.
Et si le résultat escompté en entreprenant la destitution n’est pas atteint, il sera regrettable de constater avec amertume que ces conseils ne seront pas du tout stables ; ils resteront agités et la commune, risque d’entrer dans un cycle infernal de destitutions.

L’illusion de réussir un coup s’envolera, et il s’installera un climat suspicieux de désillusions. A l’espoir provoqué va sa succéder le désenchantement !

Félix MAHOUGNON
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