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10 ans de gouvernance suivis d’alternance démocratique : Yayi Boni, ce qu’il faut retenir
Publié le mercredi 28 septembre 2016  |  Matin libre
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© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
Visite du president Thomas Boni Yayi en France
Paris, 18 août. Entretien entre Thomas Boni Yayi, président du Bénin et son homologue Français François Hollande




Beaucoup de commentaires et analyses généralement biaisés se font sur le passage de l’ancien président, Yayi Boni à la tête du Bénin. Sept mois après l’alternance démocratique au sommet de l’Etat, il convient de revenir sur certains temps forts, pour la postérité. Yayi Boni sollicité sur le continent et dans le monde, même dans sa retraite, ce n’est pas un hasard…

Des discussions parfois passionnées animent actuellement l’opinion publique nationale et internationale sur des questions relatives à l’alternance démocratique au Bénin.

La réalité est que les élections présidentielles ont été organisées à bonne date conformément aux dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990 et du Code électoral et ont abouti à l’alternance à partir du 06 avril 2016 nonobstant le coût élevé de celles-ci pour le trésor public et le contribuable béninois.

Cet attachement à l’alternance démocratique s’est également traduit par le fait qu’après un entretien téléphonique avec le Président de l’Assemblée Nationale,Me Adrien HOUNGBEDJI, le Président Boni YAYI a demandé au Premier Ministre Lionel ZINSOU qui l’a accepté, d’appeler son challenger, Patrice TALON, dès l’annonce des premières tendances données par les structures électorales décentralisées pour lui présenter ses félicitations et reconnaître sa victoire, bien avant les délibérations de la Cena. Du reste, il a jugé utile d’en informer immédiatement le Président de la CENA qui a salué en lui «un Sage, un grand homme d’Etat et un véritable démocrate», aux environs de 00h, le jour du vote, au second tour.

Dans la même veine, le 06 avril 2016, en dépit des difficultés, le Président Boni YAYI a œuvré patiemment pour la brillante passation de charge qui a ému notre peuple et requis l’admiration de la communauté internationale. Mieux, en signe de paix, il a offert symboliquement une Bible à son successeur dans l’espoir que son mandat se déroulera sous les auspices de la lumière et la sagesse divine pour le renforcement de l’unité nationale et de la prospérité pour le peuple béninois.

Il est enfin le seul Chef d’Etat du Bénin depuis l’indépendance à avoir, la veille de la passation des charges, adressé un discours d’au-revoir à la nation dans lequel il a félicité son successeur, remercié et prié pour le peuple béninois pour son esprit patriotique.

Ce sont là des signes qui ne trompent pas. Le Président Boni YAYI ne regrette donc pas son départ, contrairement aux allégations entretenues. Le Président a toujours eu une conscience claire des termes de la Constitution sur le mandat présidentiel. Ce qui explique sa conduite exemplaire du processus électoral qui lui a valu à son départ les félicitations des dirigeants politiques, notamment des grandes démocraties à l’instar des présidents HOLLANDE, MERKEL, OBAMA, SARKOZY, des grandes institutions internationales à savoir le Secrétaire Général des Nations Unies, l’Union Européenne, le PNUD, etc.

Il est donc inutile de continuer de prêter des intentions au Président Boni YAYI car toute autre attitude participerait malheureusement de la volonté machiavélique en cours de ternir son image et de noircir son bilan aussi bien au niveau national qu’international.

Au plan économique et social, la controverse est aussi bien grande, mais là aussi il y a des signes qui ne trompent pas. En effet, l’image qu’on tente de faire partager par l’opinion publique nationale, c’est que le régime sortant a laissé le pays dans un état quasi comateux et tout serait à reconstruire. Mais la réalité est que dans le domaine de l’économie et des finances, le cadre macroéconomique est resté globalement stable sur la période 2006-2015. Ainsi l’évaluation faite par les institutions sérieuses dont le FMI a confirmé que ce cadre macroéconomique est caractérisé par une croissance économique établie à 5% en moyenne avec une pointe de 6,5% en 2013, une inflation contenue à moins de 1% en moyenne contre une norme de 3% dans l’UEMOA, un déficit public maîtrisé qui au cours des deux dernières années a épousé la volonté de la mise en œuvre d’un pacte de croissance inclusive et de solidarité c’est-à-dire l’impulsion budgétaire sur la croissance de qualité.

Pour ce qui est de la dette, elle est située autour de 41,42% du PIB contre une norme de 70% du PIB dans l’UEMOA, ce qui constitue l’un des niveaux les plus bas de cette institution. Il faut souligner que ce niveau de dette a été rapidement atteint grâce à une politique de développement volontariste et aux investissements impulsés surtout par le secteur privé, ce qui a abouti à fin 2015 à un taux d’investissement de 29% du PIB dont 21% du secteur privé et 8% du secteur public, ce taux d’investissement est l’un des plus élevés dans l’UEMOA.

En outre, la nouvelle vision qui a présidé à la politique économique du gouvernement a consisté à accélérer l’ouverture au prix d’un endettement public tout aussi accéléré pour doter leBénin d’infrastructures productives : écoles, centres de santé, eau, assainissement, pavage des voies, énergie notamment énergie propre dont les énergies renouvelables, réseaux routierset échangeurs, infrastructures ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, économie numérique, etc…

Du reste, le dernier rapport de la Banque Mondiale de 2016 a très bien apprécié cette vision axée sur l’offre et déconnectée totalement de l’idéologie d’équilibre budgétaire qui hante encore certaines institutions et qui relève du passé à l’origine des programmes d’ajustement structurel de triste mémoire pour les peuples du Bénin et d’Afrique. Il s’est plutôt agi de prendre en compte les règles établies par le consensus de Washington à savoir, la libéralisation, la privatisation, la dérégulation et la démonopolisation, ce qui a valu au Bénin d’être auréolé et compté :dans le top des meilleurs pays réformateurs du monde selon la CNUCED;comme 3ème économie la plus attractive de l’UEMOA pour les capitaux étrangers et 8ème d’Afrique de l’Ouest dans les rapports de l’UEMOA;dans le top 20 des pays les plus attractifs d’Afrique pour les investisseurs, selon le cabinet d’audit Ernst & Young;2ème pays de l’UEMOA et 9ème d’Afrique le mieux gouverné en 2015, selon la Banque Mondiale…

Toujours à son actif…

Le Bénin a reçu quatre prix de la FAO, du G7 et de la Commission Economique de l’Union Africaine;créé des milliers d’emplois pour les jeunes selon les statistiques officielles;réalisé l’autonomisation de 1.300.000 femmes renforcée grâce aux microcrédits et la réduction de leur précarité;obtenu plus d’un million d’enfants scolarisés de plus grâce à la gratuité de la scolarité;sauvé la vie de plus de 200.000 femmes grâce à la gratuité de la césarienne.

A la veille des élections, de nouveaux projets dans le portefeuille devraient être poursuivis car ils portent la marque de la relance de l’offre grâce aux infrastructures intégratrices concrétisant la solidarité nationale dans le domaine de l’énergie à l’instar des projets de centrales thermiques sur financement de la BID pour 120 MGW, le second compact du MCA de 411 millions de dollars destiné à booster l’énergie propre et signé à la Maison Blanche, relance du barrage d’Adjaralla de 120 MGWpar la Chine (Bénin-Togo) et des projets privés avec le groupe Generis du Nigeria, sans oublier les négociations sur le barrage de Dogo bis à Kétou avec les investisseurs turcs.

C’est le lieu de saluer l’organisation de la COP21 sur les changements climatiques à Paris à laquelle le gouvernement du Bénin a pris une part très active. Il est heureux de constater que les deux plus grandes puissances pollueurs de la planète, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine, viennent de ratifier cet accord historique en marge du G20, ce qui créera une dynamique auprès des autres pays afin qu’à décembre 2016 cet accord de Paris entre en vigueur.Des perspectives ont été ouvertes pour ce qui est de l’économie numérique, véritable pôle de compétitivité et de création d’emplois pour les jeunes.

Dans le domaine de la diplomatie, le Bénin a été mis sur orbite pour un partenariat international stratégique avec le renforcement de la coopération régionale dont l’installation d’une nouvelle gouvernance au sein de l’Union Africaine que le Président Boni YAYI a présidée en 2012. Des ressources importantes ont été mises à la disposition du Bénin par les partenaires dans de nombreux secteurs dont l’eau et c’est le lieu de remercier la coopération Néerlandaise. Les besoins sont énormes dans tous les domaines en construction, mais comme il apparaît au regard de ces nombreuses réalisations, il n’est ni juste ni réaliste d’affirmer que la gouvernance du Président YAYI a laissé le Bénin dans un état catastrophique. Le soutenir relève simplement de la mauvaise foi, de la myopie politique et surtout de la volonté pernicieuse de nuire au Président Boni YAYI, encore une fois de ternir sa bonne image auprès de ses compatriotes et dans l’opinion publique internationale. Tous les hommes de bonne volonté, de progrès se doivent partout où ils se trouvent de s’insurger contre le mensonge, la désinformation et la manipulation.

Souhaitons que l’alternance démocratique en cours au Bénin puisse nourrir réellement le peuple et consolider l’unité nationale. C’est pourquoi il faut souhaiter du succès à la nouvelle équipe.

Le Bénin est un et indivisible. Que toutes ses filles et fils du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest œuvrent pour son développement dans la paix et la concorde nationale.

Il est utile de rappeler que sous la gouvernance du Président Boni YAYI, aucun prisonnier politique n’a été enregistré. Aucun Béninois n’a été inquiété pour ses opinions. La stabilité politique, l’émergence sociale et économique… étaient au rendez-vous.


Source : Forum pour un Bénin Emergent/Jeune Afrique
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