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La dépréciation du Naïra crée la mévente des véhicules d ’ occasion au Bénin
Publié le samedi 1 octobre 2016  |  APA
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© Autre presse par DR
Des véhicules réexportés.




Cotonou (Bénin) - La filière des véhicules d’occasion en transit au Bénin traverse une situation difficile caractérisée par la mévente généralisée du fait de la dévaluation du Naïra, devise du Nigeria, pays d’origine des principaux importateurs de véhicules d’occasion.


«Ces derniers mois, la filière des véhicules d’occasion est mourante. La dépréciation du Naïra fait que les Nigérians, principaux acheteurs des véhicules d’occasion sont devenus rares sur les parcs de véhicules de vente.

Ceux-ci préfèrent acheter les voitures d’occasion dans leur propre pays», a confié, Ibrahima Osseni, vice-président chargé aux affaires portuaires du Groupement des Importateurs des Véhicules d’occasion (GIV Bénin.

Selon Djemil Ligali, secrétaire général, la filière n’existe plus que de nom. Le comble, affirme-t-il, est que les véritables acteurs de cette filière qui nourrit plus de 500 mille Béninois, n’en jouissent pas véritablement.

Tout en dénonçant le coût des taxes imposées sur les véhicules en transit (entre 420 000 et 430 000 francs CFA), Djemil Ligali précise que cette situation a également contribué la fuite des exportateurs nigérians qui préfèrent opérer sur leurs plateformes portuaires.

Au sujet des réformes annoncées dans le secteur des véhicules d’occasion par le régime de Patrice Talon, le président du GIV Bénin, Moubaracou Latifu, affirme que les vrais acteurs ne sont pas associés aux réformes en cours, estimant que les interlocuteurs actuels du gouvernement sont des tierces personnes qui ignorent les difficultés du secteur.

«En traitant avec des tierces personnes, les résultats ou les propositions ne peuvent qu’être éphémères et improductifs », martèle-t-il avant de préciser que la mévente est généralisée sur tous les parcs de vente de véhicules d’occasion.

«La filière se meurt et va bientôt disparaître au regard de la fantaisie à laquelle s’adonnent les autorités publiques », alerte Moubaracou Latifu, président du GIV-Bénin qui signale par ailleurs, que la filière de véhicules d’occasion n’est rien sans le Nigéria car plus de la moitié des clients viennent du grand voisin de l’Est.

A cet effet, Ibrahima Osseni, Vice-Président du GIV-Bénin propose aux autorités étatiques que l’arrêté interministériel qui régit le commerce des véhicules d’occasion soit revu et dépouillé de tous les faux frais.
Il propose aussi la création d’un fonds de garantie pour accompagner les acteurs de la filière. Car en croire le président du GIV-Bénin, cette filière est un métier à risque.

En urgence, les membres du GIV-Bénin proposent que les frais de transit soient revus à la baisse, soient inférieurs ou égaux à 300 000 francs CFA pour permettre au port de Cotonou d’être plus compétitifs dans la sous-région.

Le président du GIV-Bénin précise qu’il y a urgence d’organiser des assises pour redéfinir les bases en vue de permettre aux acteurs de la filière de jouir du fruit de leurs efforts.

Début septembre 2016, le professeur Servais Afouda, spécialiste du Nigeria, enseignant à l’université de Parakou et chercheur au Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale(Lares) a signalé qu’on note déjà à cette période une chute drastique des recettes des impôts et taxes liés à la filière des véhicules d’occasion.

Le chercheur avait indiqué que durant ces quatre dernières années, ces recettes ont connu une baisse passant de 108 milliards FCFA en 2012 à 91 milliards de FCFA en 2015.

«Au premier semestre 2016, l’Etat béninois a fait 22 milliards FCFA de recettes liées aux véhicules d’occasion. Si la situation au Nigeria ne s’améliore, tout porte à croire que les recettes en fin d’année tourneront autour de 50 milliards FCFA », avait-il prévenu.

Les résultats des études réalisées par la Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et l’Institut national de statistique et d’analyse économique(Insae) et rendus publics le 5 septembre dernier révèlent qu'"en 2016, les quantités réexportées ont baissé de près de 50% et pour les voitures d’occasion, la baisse a été plus importante de plus de 72%''.
DJ/of/APA
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