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Restriction des libertés sous la Rupture : Après les étudiants, bientôt les syndicalistes
Publié le vendredi 7 octobre 2016  |  Matin libre
Paul
© Autre presse par DR
Paul esse iko, syndicaliste




Campus militarisé, ligne rouge, invalidation de l’année à la Flash, suspension de 21 étudiants ! Et comme si cela ne suffisait pas, l’interdiction d’activités de toutes les fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants dans toutes les universités vient parachever l’œuvre. Par gradation, le gouvernement de la Rupture a atteint son objectif. Celui de neutraliser les organisations estudiantines afin de faire avaler sans la moindre contestation cette pilule amère que constitue la nouvelle carte universitaire. Il est désormais clair que pour faire passer ses réformes, Patrice Talon ne va tolérer aucune résistance. Le signal est lancé et comme le dit l’adage : « un homme averti en vaut plusieurs ». Car, en réalité, dans la nouvelle politique de restriction des libertés, les étudiants ne sont qu’un champ d’expérimentation, une sorte de ballon d’essai. Si ça marche sur le campus, pourquoi pas ailleurs ? Alors, ce pourrait être bientôt le tour des organisations et confédérations syndicales. Elles ont fait couler des sueurs froides à Boni Yayi. Le gouvernement de la Rupture ne compte certainement pas leur laisser le champ libre. Car, qui mieux que Paul Essè Iko, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Noël Chadaré et autres pour faire échec aux réformes antisociales de Patrice Talon, là où, la classe politique tétanisée, est devenue l’ombre d’elle-même depuis le 06 avril 2016. Talon a cinq ans à faire. Il n’a absolument pas envie que des mouvements de résistance et de contestation tous azimuts viennent contrecarrer ses plans.

Talon, le parfait élève de Ouattara

On savait que le Chef de l’Etat Patrice Talon voue un culte au président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Avec la décision du conseil des ministres, on peut se rendre compte que cette dévotion va au-delà d’une simple admiration de l’homme. Dès lors, il faut s’attendre à ce que la gouvernance à l’ère du Nouveau départ ne soit en réalité qu’une copie collée de la gouvernance en Côte d’Ivoire. Car, en juillet 2016, c’est ainsi que le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a pris la décision de suspendre la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et tous les syndicats étudiants du pays après des grèves estudiantines ayant occasionné des actes de violence et de vandalisme. Exactement comme c’est actuellement le cas au Bénin. Le motif est le même. Ces organisations syndicales sont coupables d’acte de violence et de vandalisme. Le contexte aussi. C’est en prélude à une révision de la constitution. Les syndicalistes ayant déjà montré leur opposition quant au mandat unique, il faut trouver le moyen de les empêcher de nuire. Dès lors, la prochaine fois qu’il sera également reproché aux syndicalistes des actes de violence et de vandalisme, le gouvernement va opérer de la même façon.

Une fois au pouvoir, les gouvernants utilisent les moyens à leur disposition pour neutraliser les syndicalistes. Sous le régime défunt, Boni Yayi avait procédé de la même manière en arrachant aux douaniers le droit de grève. Fort de ce succès, il a voulu rééditer l’exploit avec l’Unamab mais Michel Adjaka et les siens ne se sont pas laissé faire. C’est maintenant le tour de Patrice Talon. Avec les récentes nominations dans la maison justice, il a déjà réduit l’Unamab à sa plus simple expression. On entend plus que la seule voix de Michel Adjaka. Les syndicalistes Jacques Ayadji, Modeste Toboula et Aubin Adoukonou mangent désormais à la table de la Rupture. La prochaine étape, mettre hors d’état de nuire ces vieux briscards du syndicalisme par l’interdiction de toute activité.

B.H
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