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Conditions pénibles des Béninois boursiers en Russie:Les étudiants appellent le gouvernement à l’aide
Publié le mercredi 12 octobre 2016  |  Le Matinal




Ils n’en peuvent plus. Accablés par la cherté de la vie et très loin de leur patrie, les quelques 500 étudiants béninois boursiers en Russie n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Laissés à leur sort, ils en appellent à la sollicitude du gouvernement du Chef de l’Etat, Patrice Talon.
« Ça ne va pas, ça ne va vraiment pas. Nous, Béninois étudiants boursiers en Russie, sommes à bout de souffle. Car tout est cher et nous ne recevons aucune aide. Les étudiants béninois font partie des meilleurs étudiants quand on regarde les résultats des examens à chaque niveau d’études, mais nous sommes aussi les seuls à ne recevoir aucun franc comme aide mensuelle de notre pays. Le titre de boursier qu’on nous octroie, c’est juste parce que nous ne payons pas la scolarité. Excepté cela, toutes les autres dépenses sont à nos charges », fait savoir Ney Nicaise Vigan, étudiant en 4ème année de Médecine en Russie. Au titre des dépenses et calvaires qui les asphyxient, il indique : « La rentrée ici commence avec des dépenses comme les frais d’assurances médicales, les frais de visa, les frais de loyer car près de 99% des étudiants Béninois vivent dans des foyers pour étudiants et ceci dans des conditions vraiment précaires… A côté de tout ceci, nous devons nous nourrir et la crise économique qui sévit dans ce pays fait que tout est cher, même la simple bouteille d’eau est parfois difficile à avoir pour certains d’entre nous dont les familles ne sont aisées. D’autres ont parfois du mal à trouver un repas par jour sur une longue période... ». Une situation que semble vivre uniquement la communauté béninoise. « A côté, les boursiers en provenance des autres pays de l’Afrique comme le Ghana, le Nigéria, la Côte d’ivoire…, ont une allocation par mois et reçoivent l’aide de leur pays d’origine », se lamente Adébola Mohamed Idriss, étudiant en 3ème année d’Agronomie à l’université agraire de Moscou. « Mr Talon, nous sollicitons l’aide de votre gouvernement pour soulager nos peines et celles de nos parents au pays qui font de leur mieux pour que nous puissions manger ne serait-ce qu’une fois par jour ici » a lâché l’étudiant Nicaise Vigan.

Lire l’intégralité de leur pétition

Cris de cœur et doléances des étudiants béninois boursiers en Russie.

Monsieur le Président de la République,
Nous, étudiants béninois boursiers en Fédération de Russie avons l’immense honneur de recourir à Vous, pour exposer la situation difficile dans laquelle nous vivons dans ce pays.
En effet, selon un protocole d’accord entre la Fédération de Russie et notre pays le Benin, s’agissant des étudiants boursiers, il est prévu que la partie béninoise devrait nous accompagner à travers un complément de bourse sous forme d’appui financier. Ceci est d’ailleurs le cas pour les étudiants ressortissants d’autres pays comme le Congo, la Guinée équatoriale, le Togo, le Gabon, la Zambie, l’Angola, le Nigéria et bien d’autres.
Malheureusement, force est de constater qu’une fois arrivés ici, nous sommes laissés à notre propre compte et celui de nos parents. Mais vu la situation socio-économique qui prévaut au Benin, il est très difficile pour beaucoup de parents d’envoyer une aide financière conséquente et régulière. Ce qui nous amène à vivre dans des conditions totalement précaires.
Pour vous donner une idée beaucoup plus concrète, face à une allocation forfaitaire de 1000 roubles en moyenne soit environ 12 Euros (9000 FCFA) par mois octroyée par la Russie, les étudiants béninois en Fédération de Russie sont confrontés à des obligations de charges suivantes :
Assurance médicale annuelle : un montant allant parfois jusqu’à 9 000 Roubles soit environ 78 172 FCFA ;
Le renouvellement annuel du visa étudiant Russe équivalent à 1 600 Roubles soit environ 14 000 FCFA ;
Transport mensuel (métro, tramway et bus 590 roubles soit environ 6000 FCFA ;
Frais de logement universitaire 6000 Roubles/an.
Dépenses liées à l’achat des manuels d’activités scolaires en fonction de chaque université et faculté.
A tout cela s’ajoute l’épineux problème de l’alimentation, c’est la vraie catastrophe Monsieur le Président. Nous pensons à vous pour nous faire sortir de la misère ainsi que de la honte l’étudiant béninois boursier en Russie.
Monsieur le Président, Au vu de toutes ces conditions de vie difficiles dans un pays où l’étudiant étranger n’a pas le droit au travail, il est donc presque impossible de se trouver autres sources de revenu que les 12 Euros représentant l’allocation accordée par l’Etat Russe. Il est alors aisé de constater les difficultés des étudiants boursiers issus pour la plupart de familles pauvres.
Certains compatriotes pour calmer la faim en viennent à ne boire que du thé toute la journée.
Vous conviendrez avec nous Monsieur le Président de la République que ces conditions ne sont aucunement favorables pour la formation de jeunes béninois devant participer plus tard au développement de notre nation.
Face à cette situation douloureuse, force est de constater que nous ne pouvons même pas nous en référer à la représentation diplomatique de notre pays en Fédération de Russie, dont les membres restent pour la plupart non seulement indifférents mais en plus de cela mènent une vie impériale au vu et au su de tout le monde avec les moyens du contribuable béninois. Ils ne nous facilitent en plus pas la tâche lorsqu’il s’agit pour nous de remplir certaines démarches administratives à l’ambassade.
En effet, Monsieur le Président de la République, le clientélisme et le favoritisme, contre lesquels vous avez décidé de lutter farouchement, se sont installés au sein de notre ambassade. Pour exemple, certains étudiants se sont vu refuser la prorogation de passeport avec comme argument que cela était désormais interdit par le ministère alors que, au même moment des compatriotes en ont bénéficié.
Monsieur le Président de la République, ne pouvant donc pas compter sur la représentation diplomatique en Fédération de Russie, nous venons alors vers Vous pour formuler quelques doléances pouvant améliorer nos conditions de vie et d’étude :
- Rendre effective l’assistance financière de l’Etat béninois ;
- Eradiquer le favoritisme et le clientélisme, afin que nous puissions facilement remplir nos différentes formalités administratives ;
- Faciliter l’insertion des étudiants béninois en Fédération de Russie après leurs études dans la vie professionnelle afin de profiter pleinement du produit de la coopération entre nos deux pays.
A tout cela s’ajoute Monsieur le Président, le manque cruel de communication à travers les différentes villes de la Fédération de Russie, orchestré par l’incompétence de l’ambassade en Fédération de Russie.
Nous étudiants boursiers béninois en Fédération de Russie, représentant près de quatre-vingt-dix pour cent (90%) de la communauté béninoise en Russie, envisageons paralyser les activités de la représentation diplomatique en Russie si rien n’est fait pour améliorer nos conditions de vie.
Monsieur le Président de la République, c’est avec un grand espoir et fort des promesses que Vous avez faites à la jeunesse, que nous les étudiants béninois ; constituant d’ailleurs la majorité des ressortissants béninois en Fédération de Russie, venons très respectueusement demander à Votre Haute Autorité de prendre en compte nos doléances dans les futures mesures que Vous envisagez pour l’amélioration du bien-être du peuple béninois.
Dans l’espoir d’une suite favorable, Veuillez recevoir Monsieur le Président de la République nos salutations les plus distinguées.

Pour la solidarité des étudiants béninois boursiers en Russie.

Le porte-parole

Ney Nicaise Vigan
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