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Les incompris et/ou incompréhensifs ?
Publié le jeudi 13 octobre 2016  |  Autre presse
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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique Photo: Mme Véronique Brun Hachémé, Directrice de Cabinet du Chef de l`Etat M. Boni Yayi




Par : Akkilou YACOUBOU

Béninois : du Bénin. C’est la définition classique. Mais, chacun, au pays, sait ce que cela évoque. Chacun a sa petite, grande et surtout large idée du terme. Aussi bien comme adjectif que comme nom. Chacun se connaît, chacun sait de quoi l’autre peut être capable et ce qui ne le surprendrait venant de l’autre. Bref, le Béninois est très complexe à cerner. Plus que les dictionnaires dont l’évolution des termes ne se fait qu’annuellement, ce mot évolue au quotidien, à tout instant en enrichissant son contenu. Définir le Béninois est une entreprise de longue haleine et qu’on aura du mal à cerner. Cependant, certains faits du quotidien permettent de voir l’évolution du Béninois. En politique, le Béninois révèle toutes ses facettes sans toutefois permettre aux autres de le cerner. On peut se faire une idée de lui mais on ne peut jamais le comprendre dans sa globalité. Complexe, c’est le terme qui lui convient le mieux. Il veut une chose et son contraire en même temps. Quand vous vous taisez, il vous enquiquine pour que vous réagissiez. Lorsque vous réagissez, il vous saute dessus, vous tape très fort dessus pour finir par vous traiter d’aigris. Finalement à aucun moment, vous ne saurez à quel moment, vous devez réagir. Et c’est tout lui car il vous pousse à l’action et vous guette avec un gros bâton.

On ne voit plus l’opposition ; l’opposition est morte ; Talon l’a éreintée, il n’y a plus personne pour dire quoi que ce soit… Ces petites phrases assassines sont légion dans le pays depuis l’avènement du gouvernement de la rupture. Des déclarations qui évoquent la léthargie dans laquelle est plongée l’actuelle opposition après sa déculottée de la présidentielle passée.

Après l’annonce du décret portant interdiction » d’activités à toutes les Fédérations, Unions, Associations ou Organisations faîtières d’étudiants dans toutes les Universités Nationales du Bénin » des gens, opposants ou pas, sont sortis de leur léthargie. Comme les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui l’ont qualifié de » mesure anti-démocratique » qui » à l’analyse, fragilise notre modèle démocratique et interpelle toutes les organisations et les partis politiques épris de paix, de liberté et de justice « . Il n’en fallait pas plus pour qu’on leur saute dessus. Les Fcbe et tous ceux qui ont critiqué ce décret ont été traités de tous les noms. Des aigris qui ne savent pas ceux qu’ils veulent et qui ont du mal à rester tranquilles parce qu’ils ne sont plus au pouvoir. Autrement dit, on veut les voir réagir sur ce qui se fait dans le pays mais ce n’est jamais le bon moment quand ils réagissent.

Ainsi, se manifeste la complexité du Béninois. Dans ces conditions, que veut-on dans ce pays. Certes, petit mais dense intellectuellement. Ce pays d’hommes plus malins que l’écureuil, plus rusés que le renard… Aujourd’hui, les Béninois se révèlent comme de grands incompris et incompréhensifs. Jamais satisfaits de ce qui se fait alors qu’on dit que chaque peuple mérite ses dirigeants. La célèbre phrase d’Emmanuel Mounier continue de faire son effet. Jusqu’à quand cela va-t-il continuer ?
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