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Discrédit sur des Universités privées du Bénin : Talon doit prendre ses responsabilités
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  Matin libre
Marie-Odile
© aCotonou.com par Didier Assogba
Marie-Odile Attanasso,Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




(Attanasso le rend impopulaire)

« Dans le cadre des efforts d’assainissement des établissements privés d’enseignement supérieur et en vue de la rentrée 2016-2017, les établissements dont les diplômes sont cosignés par le ministère et dont les noms suivent , ont satisfait à un minimum de conditions pour l’exercice de leurs activités. Il s’agit de : (…). Les autres établissements privés dont les diplômes de Licence et de Master sont cosignés, sont invités à respecter sans délai, en tout cas avant la rentrée universitaire fixée au 20 octobre 2016, ce minimum de conditions. Passé ce délai, ils seront purement et simplement suspendus. Les promoteurs concernés doivent se rapprocher de la Direction générale de l’enseignement supérieur sise à Kindonou pour les dispositions utiles et urgentes à prendre ». Ce communiqué signé de la ministre de l’enseignement supérieur et publié sur les réseaux sociaux fait grand bruit depuis jeudi, date de sa signature. En effet, sur ledit document, les noms de 10 universités privées seulement y figurent sur les 52 officiellement reconnues. Les 42 autres et pas des moindres, ont été simplement laissées en rade sous prétexte qu’elles n’auraient pas respecté « un minimum de conditions ». Pis, ces établissements ont été menacés « à respecter sans délai…. ». Auquel cas, « ils seront purement et simplement suspendus ». Dans le rang des promoteurs d’établissements supérieurs privés, ce communiqué est un affront, une contrepublicité, un préjudice moral, car ça jette du discrédit sur chacun des 42 établissements pris comme « mauvais élèves ». La réaction n’a d’ailleurs pas tardé puisque dans la journée du vendredi, les promoteurs concernés, comme un seul homme, se sont retrouvés au Bénin Marina hôtel pour une déclaration réplique dont voici un extrait : «…. Selon les informations reçues oralement de M. Dodji Amouzouvi, le DPES, le seul critère retenu, serait la production d’une liste d’enseignants qui n’a jamais été demandée formellement à qui ce soit (…) 1- La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a envoyé de courrier à aucun promoteur d’université pour transmettre une quelconque liste. 2-Certains promoteurs ici présents, ont été appelés dans la nuit du 12 au 13 octobre 2016 pour produire une liste que le président de la République aurait demandée. 3- Le seul critère de liste des enseignants retenus dans cette évaluation, est un critère subjectif et ne peut être l’argument d’une commission. 4-Il s’agit là d’une méthode déguisée pour faire la promotion des écoles dans lesquelles des directeurs du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont membres des Conseils scientifiques et présidents même de jury. 5- La commission qui travaille est confidentielle voire clandestine. Nous dénonçons ainsi cette façon dissimulée à l’abri de tout regard ; sans transparence, qui semble être le nouveau style de direction du ministère. Le groupement des universités privées se réserve le droit de riposter à ce discrédit jeté sur ces établissements, par tous moyens qui lui sembleraient nécessaires ».

W.B.

Décidément, Attanasso !

Depuis le 6 avril que le chef de l’Etat Patrice Talon, l’a appelée à ses côtés avec pour portefeuille l’enseignement supérieur, ce ne sont que des tensions que le gouvernement gère. Du resserrement de la carte universitaire au dernier communiqué à polémique en passant par la décision d’interdiction de manifestation des associations d’étudiants, ce sont des remous avec comme accusé numéro 1, Patrice Talon. Et si la ministre Marie Odile Attanasso déposait enfin tablier ? Pour beaucoup d’acteurs, ce serait la plus belle des décisions qu’elle aurait prise puisque tout bilan fait, on se demande si elle est à la hauteur de la tâche à elle confiée. Sinon, comment a-t-elle pu s’arranger via la Direction en charge de l’enseignement supérieur privé, pour que des promoteurs d’universités privés soient fâchés ? Comment pour une affaire aussi sérieuse, on peut procéder par téléphone ou réseaux sociaux ? Quelle banalité ! Cela frise un certain mépris ou un manque de considération de ces chefs d’entreprise qui pourtant sont des partenaires. Assainir, oui ! Mais il faut de la méthode et surtout que les règles du jeu soient claires pour tout le monde. Or, à en croire ces promoteurs, on n’a pas cette impression. Il y a une tendance à avantager certains établissements qui visiblement ne réunissent pas pour autant les conditions, au détriment d’autres bien célèbres. Il est d’ailleurs reproché au ministère d’être juge et partie étant donné que certains des directeurs sont membres de conseils scientifiques et présidents de jurys dans ces universités qu’on semble présenter comme à jour. Et c’est toute la supercherie que ces promoteurs dénoncent en disant que le minimum de conditions dont on parle avec à la clé une liste d’enseignants officiant à fournir, n’est qu’un prétexte au contour flou. « Cette fausse liste n’a pas de sens (…). C’est un acharnement (…). La ministre finira par nous expliquer ce que les universités privés lui ont fait », a menacé l’un des promoteurs à la conférence de presse du Bénin Marina. Ils sont même allés loin en faisant comprendre qu’on leur demande parfois l’impossible quant aux pourcentages des enseignants à justifier avec leurs grades alors que dans le même temps l’Université d’Abomey-Calavi qui est publique n’arrive pas à satisfaire ses critères. A l’ère du Nouveau départ, les choses devraient se faire autrement. Malheureusement, on a l’impression que le gouvernement ne mesure pas tout l’effort d’investissement et d’accompagnement que fait le secteur privé. Et pourtant le chef de l’Etat en est un pur produit, et a même rassuré qu’il y veillerait sous son mandat. C’est le moment plus que jamais pour Patrice Talon de taper du poing sur table pour que de tels dysfonctionnements ou légèreté ne se reproduisent. Et si c’est la ministre Attanasso qui doit le rendre impopulaire, il faut qu’il prenne ses responsabilités parce qu’on ne saurait admettre que toutes ces éminences grises soient autour d’elle pour que les choses se fassent ainsi. Est-ce la preuve de l’incompétence ou une volonté manifeste de satisfaire des copains et de discréditer d’autres ? Dans un contexte de rentrée académique, un tel communiqué ne pouvait pas être jeté comme cela dans l’opinion. C’est pourquoi, au-delà des explications que les collaborateurs de la ministre tentent d’apporter depuis vendredi sur les ondes, il serait bien qu’elle se confond d’abord elle-même en excuses, et ce à la hauteur du préjudice causé, en attendant toute décision du chef de l’Etat.

Worou BORO
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