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Où sont passées les ‘‘grandes gueules’’ de la société civile?
Publié le mercredi 19 octobre 2016  |  Le Clairon






(Comme les politiques, la société civile agonise aussi)

Par : Akkilou YACOUBOU

Apparemment, il semble que le parcours de la présidentielle dernière a été éreintant pour la société civile si bien qu’elle s’y est cassé la gueule à force de gueuler, de tempêter à tout bout de champ. Depuis 6 mois, elle est devenue amorphe. Aucun goût à la vie de la cité. Bien ou pas, tout semble ne rien lui dire. C’est silence radio. Que les populations souffrent, cela lui est égal. Elle est dans une léthargie sans pareille. Les grandes gueules ont tout simplement disparus comme les dinosaures. Après avoir sucé l’orange, on jette sa peau, dit-on. Talon a obtenu ce qu’il voulait. Plus d’amis maintenant mais ce pour quoi il est là. Une fois au pouvoir, c’est un règlement de compte contre ses anciens alliés. Ces bras armés qui l’ont poussé à se hisser à la Marina, sont cisaillés au fil des conseils des ministres à travers des décisions qui sont prises. Et personne pour critiquer. On observe simplement sans pouvoir rien dire. Même si du côté du pouvoir, parler vous fera connaître le sort de l’ex-conseiller juridique de Bio Tchané, Nourou Dine Saka Saley, il n’en pouvait être de même dans tout le pays, au niveau des politiques et surtout de la société civile. Malheureusement, c’est le cas. Et pourtant, la crise sociale est ambiante dans le pays pour ne pas amener la société civile à réagir. Voilà un pouvoir qui détruit assez d’emplois (Sttb, Carder, concours, recrutés renvoyés, formations suspendues, la Sonapra dépouillée de son contenu au profit de l’Aic et du bureau logé à la président, etc.) sans en créer mais promet en créer d’annonce en annonce sans qu’on ne sache à quand la fin de cette même ritournelle. Dans le même temps, en coulisse et en douce, on nomme des gens comme ce qu’on reprochait à l’ancien régime. Malgré tous ces problèmes qui sapent chaque jour le moral des populations qui commencent à avoir la langue amère de leur choix du 20 mars dernier, la société civile manque à l’appel pour sauver les meubles. C’est motus et bouche cousue comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes au Bénin alors que ses acteurs ne se faisaient pas prier pour critiquer la moindre dérive dans le pays. Est-ce à dire qu’il n’y a pas dérive depuis 6 mois dans le pays pour qu’on n’entende pas les coups de gueule des acteurs entre-temps adulés et qui ne sont aujourd’hui que l’ombre d’eux-mêmes ? Que se passe-t-il pour qu’on ne voie pas Martin Assogba et Jean-Baptiste Elias monter au créneau ? C’est terrible qu’il en soit ainsi. Dans un pays où chaque conseil des ministres devient une chanson de » suspension, suppression, abrogation et annulation « , le quotidien des populations devient cauchemardesque. Vivement que d’autres Martin Assogba, Jean Baptiste Elias et consorts se manifestent car il semble qu’il ne faille plus attendre grand choses de ceux-ci. Au moins Dieudonné Lokossou a eu le courage de lâcher qu’ » ils sont venus récupérer ce qu’ils ont perdu en exil » après avoir affirmé que » pour nous, le silence n’est plus possible « . Cela édifie le peuple sur ce qui l’attend. Avec ce silence des anciennes grandes voix de la société civile, on a tendance à croire que la société civile est devenue comme cette chèvre plaquée au sol et sur la tête de laquelle on a posé un coussin. Atteinte d’une certaine incapacité comme l’Albatros de Baudelaire.
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