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Les exclus de la rupture
Publié le mercredi 19 octobre 2016  |  Le Clairon
Politique:
© AFP par ISSOUF SANOGO
Politique: les Présidents Faure, Talon et Yayi reçus en audience par le président ivoirien Alassane Ouattara
Le Président ivoirien Alassane Ouattara a reçu en audience à sa Résidence les président Faure Gnassingbé du Togo, Patrice Talon du Bénin et l`ancien président Béninois Yayi Boni ce Lundi 18 Avril 2016






Par : Akkilou YACOUBOU

«Celui qui creuse une fosse, y tombera.» Une référence de cette parole de la chanson Vanité de Alpha blondy à travers cette nouvelle décision des nouveaux princes de la cité. Plus machiavélique que Machiavel ne l’aurait imaginé. Il s’agit de l’arrêté N°267/MERSFTPRIJ/CAB/DC/SGM/DES/DIP/DEP/SA du 12 juin 2012 sur le respect des conditions de passage, de redoublement et d’exclusion dans les établissements publics et privés, qui ferme désormais les portes de l’école aux enfants.

Les jours se suivent et se ressemblent. Encore une décision que la Rupture dans sa quête de réformes a dégotée pour le peuple béninois. Une décision qui semble passer inaperçue alors qu’elle a une grande incidence sur la vie de nombreux enfants béninois. Tout simplement, les Béninois ou les parents d’élèves ne semblent pas prendre la mesure des choses. Ils n’ont pas encore cerné la quintessence de cette décision qui n’a d’autre objectif que d’exclure définitivement des Béninois de leur droit à l’Education. Pour une innovation, c’en est une. Et cela va sous peu provoquer des grincements des dents. En effet, quand on est sur un arbre, on trouve qu’il est facile de choisir les meilleurs fruits que celui qui est au pied de l’arbre. Les dirigeants béninois le démontrent aujourd’hui, du haut de leur piédestal. Ils pensent que tout est possible d’un simple clic du doigt. Eux, ils ont leurs enfants dans les meilleures écoles ou à l’extérieur à cause de ce qu’ils siphonnent sur le dos squelettique du contribuable béninois alors que la moitié des parents béninois n’ont pas cette chance. Pis, ils n’ont que le public comme dernier recours pour que les enfants aient des rudiments nécessaires.
Pour prendre de telles décisions, il faut des préalables auxquels les Béninois souscrivent. Malheureusement, comme nous sommes dans un Etat comme le Bénin, on pense que tout peut se régler avec une baguette magique. Sans consulter les parents d’élèves et les acteurs du système éducatif, on prend les décisions à leur place et tant pis pour les pauvres qui veulent tout de même que leurs enfants aient un brin de connaissance s’ils devraient être orientés vers un métier manuel. Que feraient-ils de ces nombreux enfants que le système refuse maintenant ? La réponse est simple, ils seront laissés à la charge de leurs parents. Pour ceux qui auront les moyens, ils iront en apprentissage. Pour les autres sans moyens, la rue, la délinquance, le banditisme et tout ce qui va avec. Les rupturiens démontrent de plus en plus leur excès de zèle enivrant, à cause des décisions en déphasage avec les réalités du pays. Que se passe-t-il pour qu’il en soit ainsi ? Dans un pays sérieux, on ne saurait prendre une telle décision qui ferme définitivement les portes de l’école à beaucoup d’enfants. Ces apprentis sorciers devront savoir que tous les enfants n’ont pas les mêmes aptitudes, ni les capacités d’apprentissage. De plus pour apprendre aujourd’hui un métier manuel, il faut obligatoirement avoir un minimum de connaissance. Et si vous leur fermez la porte avec la prétendue raison qu’ils ne sont pas assez intelligents pour ce minimum, que voulez-vous en faire ? Des abrutis ou des délinquants ? Cela n’est pas difficile à comprendre pour des gens à qui en son temps, l’Etat a accordé la chance d’étudier et de devenir ce qu’ils sont. Quoi qu’on dise, le problème du système éducatif béninois se résume à cette trilogie : mauvais élèves, mauvais enseignants, mauvais dirigeants.
De toute façon, qui ne cesse de déscolariser volontairement et manu militari des enfants, devra se préparer à faire face aux problèmes comme l’insécurité et tout le bataclan. Dos au mur et versés dans les rues, ces exclus que fait le Nouveau départ vont constituer une sérieuse menace sécuritaire parce que certains deviendront des hors-la-loi. Et bienvenue aux braquages car » ventre affamé n’a point d’oreilles. » a dit Caton l’Ancien en 184 av. J.-C.
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