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Gouvernance politique : La Rupture charme Houngbédji et les députés
Publié le jeudi 27 octobre 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat, Patrice Talon et Me Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale




Le Garde des Sceaux qui fait un point de la coopération entre l’Exécutif et le Parlement ces six derniers mois. Cela ne court pas les rues. Le fait mérite donc qu’on s’y attarde au regard du contexte.

Pour un exercice bilan sur l’ambiance de travail entre le gouvernement et l’Assemblée nationale depuis le 6 avril, c’en était un. En tout cas, pour qui a suivi Joseph Djogbénou, inutile de préciser qu’il n’a pas fait dans la dentelle. Au cours de son show face à la presse, il n’a ni été avare en qualificatifs, ni en sourire. Ce qui laisse croire à une opération de charme. En effet, tout en saluant la méthode participative de cette coopération législative qu’il a qualifiée de « fertile et fructueuse », le ministre de la Justice et de la législation a fait observer que ces six premiers mois de l’ère de la Rupture, « les députés se comportés en parfaits compagnons des membres du gouvernement, et les membres du gouvernement en parfaits compagnons des députés ». Au regard des fruits bénéfiques produits par cette collaboration, le Garde des Sceaux n’a pas manqué de dresser des lauriers au numéro 1 du Parlement, Me Adrien Houngbédji et à l’ensemble des parlementaires. Mais qu’est-ce qui pourrait justifier cette sortie médiatique, quelques jours seulement après le transfert du ministère de la Justice, de Cotonou à Porto-Novo, la capitale ? Pourquoi le ministre ne l’avait pas fait un peu plus tôt ? Chose surprenante, c’est quelques jours après que le chef de l’Etat s’est entretenu avec une délégation du Front des Républicains pour le développement de la ville de Porto-Novo (Frd) du Bâtonnier Jacques Migan. Une audience au cours de laquelle il a confessé son ambition de restaurer cette ville, bastion du Parti Prd de Me Adrien Houngbédji. Ce qui ne devrait pas non plus passer inaperçu, c’est le discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’institution pour l’année 2016. Ce 17 octobre, contrairement à la posture qu’adopte Joseph Djogbénou, Me Adrien Houngbédji n’a pas pour autant caresser le gouvernement dans sens du poil. Pour lui, « le temps du répit est maintenant révolu ». Après six mois de gestion du pouvoir et d’acclimatation, un ministre n’aura plus d’excuse quand par exemple, il ne se présentera pas devant la représentation nationale par rapport à telle ou telle interpellation. Le numéro 1 du Parlement estime que l’institution qu’il dirige « a donné, à des Ministres à peine installés, le temps de s’organiser, de s’imprégner des dossiers, pour répondre avec pertinence aux préoccupations exprimées par les Députés car répondre pour répondre n’a pas de sens. Ce répit était d’autant plus nécessaire que les sujets sur lesquels portaient les interrogations, relèvent de la gestion du Gouvernement précédent ». Mais sur un autre pan du discours, il semble prévenir l’Exécutif que le Budget de l’Etat 2017 sera voté mais à conditions. « En effet, le budget, considéré comme un véritable instrument de politique socio-économique, doit refléter les aspirations au mieux-être de l’ensemble des Béninois.C’est pour cette raison qu’il est important d’obtenir de l’exécutif à travers le projet de loi de finances, des réponses précises à certaines questions.Au total, nous devons nous assurer que le projet de loi de finances intègre des mesure concrètes, pour améliorer la répartition des fruits de la croissance, en vue de la réduction de la pauvreté, et la réalisation des objectifs de développement durable, au sujet desquels notre pays a pris des engagements devant la communauté internationale » a martelé Me Adrien Houngbédji. De tout ce qui précède, cette opération de charme du Garde des Sceaux Joseph Djogbénou à la suite du chantre de la Rupture, Patrice Talon, ne saurait être un acte isolé. Sans doute qu’en prenant bonne note de la menace de Me Adrien Houngbédji à l’endroit du gouvernement, l’on a voulu lui répondre. Et le ton tendre et charmeur choisi pour le faire n’est qu’une façon de lui démontrer et de démontrer, par ricochet, aux 82 autres députés que le gouvernement apprécie à sa juste valeur ce qu’ils ont fait jusque-là et surtout que le cap soit maintenu. Le gouvernement est reconnaissant et n’a aucun intérêt à s’engager dans un bras de fer avec son « compagnon » si ce n’est d’entretenir la flamme de cette lune de miel. Il semble que c’est ce qu’a tenté de dire Joseph Djogbénou en des termes voilés. A quelques semaines du vote du Budget, où les ministres doivent plancher chacun dans son domaine pour défendre son budget devant les députés, l’Exécutif n’aura pas trouvé mieux. Me Adrien Houngbédji qui a su faciliter jusque-là les choses, a-t-il saisi l’appel de pieds du gouvernement de la Rupture ? Les 82 autres élus du peuple sont-ils sur la même longueur d’onde surtout qu’il y avait sur tapis des « sujets qui fâchent » ?Les prochaines semaines nous situeront davantage.

Jacques BOCO
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