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Réformes globales dans l’éducation : Mi-figue mi-raisin pour Talon
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat du Bénin, Patrice Talon




Deuxième semaine de dissémination des résultats du sondage Avis+ sur la Gouvernance du président Patrice Talon, 6 mois après sa prise du pouvoir. Si la semaine écoulée, vous avez eu droit aux avis des Béninois, sur toute l’étendue du territoire national, pour ce qui est de l’opportunité ou non de la révision de la Constitution, la personnalité capable d’incarner l’opposition, le regret ou non du départ de Yayi Boni du pouvoir, les réformes dans le secteur cotonnier notamment, le retour de l’AIC, la fin de la réquisition des usines Sodeco, le paiement des sommes dues aux contonculteurs, cette semaine Matin Libre, votre journal qui a commandité cette étude réalisée par le Cabinet Plus valueresearch and marketing (Pvrm), vous propose une brochette tout aussi intéressante. En attendant le point de l’opinion sur les réformes du gouvernement de la Rupture quant à ce qui concerne le port autonome de Cotonou, notamment le retour ou non du Pvi, la fermeture de la Sttb, voici ce que pensent les citoyens au sujet des réformes dans le secteur de l’éducation, précisément la nouvelle carte universitaire, les 618 directeurs d’écoles déchargés pour mauvais résultats les examens nationaux passés, l’interdiction d’activités aux associations estudiantines et la décision de reclassement suivant les grades.

Il faut préciser que le sondage qui a été réalisé via internet (avec un questionnaire à remplir) et par téléphone sur diverses couches de la population (alphabètes comme analphabètes) ; et ce, de façon aléatoire sur un échantillon de 609 personnes mais avec des réponses rapportées proportionnellement à la taille de la population suivant le RGPH4. Le taux de fiabilité est de 95% avec une marge d’erreur de 4%.
52% contre la carte universitaire

La nouvelle carte universitaire est moins appréciée des Béninois. La nouvelle carte dessinée par le gouvernement de la Rupture n’a pas l’assentiment de tous les Béninois. Les résultats des consultations faites par le cabinet Plus valueresearch and marketing (Pvrm Sarl) pour Matin Libre révèlent que peu de gens pensent que la réforme sera bénéfique pour toute la population. Pour les citoyens interrogés, il s’agit plutôt d’une réforme qui profiterait à une minorité, voire à personne. 50% des agriculteurs et des pêcheurs jugent l’initiative non bénéfique. 62% des ouvriers, 68% des commerçants, 35% des étudiants, 31% des employés du secteur privé et 21% des employés du secteur public désapprouvent, eux aussi, la réforme. 100% des ménagères la trouvent bénéfique pour une minorité. La nouvelle carte universitaire divise donc les Béninois. Cette réforme remet en effet en cause certaines décisions prises par le régime de Yayi Boni dans le secteur de l’éducation. En effet, des sept universités et 22 centres universitaires que comptait le Bénin, ils ne sont plus que quatre universités. Lors du Conseil des ministres du 28 septembre 2016, Patrice Talon et son équipe ont retenu deux universités pluridisciplinaires (Abomey-Calavi et Parakou) auxquelles il faut ajouter deux universités thématiques (l’Université nationale d’agriculture de Porto-Novo, et l’Université des Sciences de technologies, ingénieries et mathématiques d’Abomey). Bien que la réforme soit technique, la population a réagi. Elle semble donc très informée. Indubitablement, le tollé suscité par les propositions du gouvernement de la Rupture a dû permettre aux citoyens lambda de faire leur religion. A Porto-Novo, à Kétou comme dans le septentrion, des groupes de réflexion avaient émis des réserves. Des députés avaient dénoncé la réforme engagée et exigé que certaines propositions du régime défunt soient maintenues. Mais c’était sans compter avec la volonté affichée de Patrice Talon de rompre avec tout l’héritage des 10 ans de Yayi Boni. La guéguerre créée et alimentée a donc éclairé une bonne frange de la population. La carte universitaire offerte par Patrice Talon ne fait pas l’unanimité. Et ce, même dans le rang des étudiants. Les statistiques du Pvrm Sarl devraient en temps normal permettre au gouvernement de la Rupture de réétudier sa vision. A moins que ce soit une réforme imposée et non conforme aux aspirations du peuple.

A.S

52% pour la sanction contre les 618 Directeurs

Les résultats du Cep 2016 ont été catastrophiques sur toute l’étendue du territoire national. Seulement 39, 26% sont admissibles. Pour les populations, c’est le vrai visage de l’école béninoise. Il fallait que le gouvernement de la Rupture agisse et l’une des décisions est de décharger purement et simplement les directeurs des écoles qui ont donné 0% au Cep. 52% des Béninois trouvent cette réforme opportune et parmi ce lot, 100% des retraités interrogés. Cela se comprend car aucun parent d’élève n’a envie d’envoyer son enfant dans une école qui a 0% au Cep. Cette décision est la bienvenue car elle vise à faire revenir dans l’école publique l’excellence et cela ne peut être que bénéfique aux apprenants et aux parents d’élèves. 11% de Béninois approuvent aussi cette décision mais ne la trouvent pas opportune tandis que 37% sont contre. Et parmi ceux qui sont contre figurent 50% des ménagères interrogées.

B.H

56% contre l’interdiction des activités d’associations estudiantines

La démocratie ne s’accommode pas avec tout ce qui est restriction des libertés. Les Béninois ont encore démontré à travers les résultats du sondage combien ils sont attachés aux principes démocratiques. En effet, 56% de la population trouvent mauvaise cette décision du gouvernement de la Rupture d’interdire toute activité aux associations estudiantines sur tous les campus universitaires. La liberté d’expression, de réunion et d’association étant un droit acquis, cette décision du gouvernement est comme un recul. En son temps, les organisations syndicales, les associations de droit de l’homme ont tiré la sonnette d’alarme contre ce qu’elles qualifient d’une décision liberticide. Les populations ont certainement eu écho de ces dénonciations. On peut dire qu’elles en ont été influencées. A 56%, elles désapprouvent le gouvernement sur ce chantier contre 35% qui sont pour et 9% qui la trouvent inopportune. Parmi ceux qui sont contre, le taux est plus élevé chez les ouvriers (71%), les sans emploi (61%°) et les commerçants (59%).

B.H

78% approuvent le reclassement suivant les grades

A la rentrée scolaire 2016-2017, le gouvernement de la Rupture a décidé de corriger certaines irrégularités qui ont par le passé suscité des remous dans l’administration. En effet, les mutations opérées dans le secteur de l’enseignement ont plus ou moins pris en compte les dénonciations de certains citoyens quant à la politisation remarquée dans les mutations ou nominations sous l’ancien régime, avec à la clé, des non qualifiés qui dirigeaient les plus expérimentés. En tout cas, sur la question, à plus de 90% (78% trouvent que la réforme est bonne et opportune pendant que 16% disent que les réformes sont bonnes mais pas opportunes), les populations jugent bonne et opportune la réforme, 13% la trouvent bonne mais pas opportune. A contrario, 9% seulement ne l’approuvent pas. Et quand on se réfère aux graphiques, en dehors des ménagères qui ont majoritairement désapprouvé, le reste des enquêtés quel que soit l’âge, la profession, le sexe, a salué cette réforme du gouvernement.

Conclusion: Du mi-figue mi-raisin, somme toute, pour le gouvernement dans le secteur de l’éducation. Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est le degré d’information ou de connaissance de ces réformes par les populations. En effet, interrogés sur leur niveau de connaissance de ces réformes dans le domaine de l’éducation, 59% disent connaître partiellement ces réformes contre seulement 24% qui les connaissent très bien. Par contre 14% ne savent même pas qu’il y a des réformes dans l’éducation. Ces chiffres ne doivent pas laisser Patrice Talon et les siens indifférents. C’est bien la preuve que la communication et la sensibilisation doivent être renforcées, et ceci dans les langues nationales pour mieux faire passer les décisions qui se prennent depuis Cotonou. Il y a donc nécessité de sortir du carcan de la normo communication, de mettre à contribution les medias traditionnels. L’atteinte des objectifs visés par ces réformes en dépend.
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