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Entretien avec Mawussé Hountondji, Directeur exécutif de Jve-Bénin : « Il faut maintenant une appropriation de la Cop 22 au niveau local »
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  Fraternité
Mawussé
© aCotonou.com par DR
Mawussé Hountondji, Directeur exécutif de Jve-Bénin




C’est l’heure du bilan après la 22e Convention des parties sur le climat, qui a pris fin à Marrakech le 18 novembre dernier. A travers cette interview, Mawusé Hountondji, membre de la société civile engagée sur la thématique du climat parle d’un bilan mitigé. Le Directeur exécutif de l’Ong Jeune Volontaire pour l’Environnement (Jve-Bénin) exhorte les gouvernants à agir pour une appropriation de la Cop au niveau local.
Que retenir globalement du sommet de Marrakech ?
Je tiens à rappeler que la Cop 22 était attendue pour être celle de l’action, car succédant à la Cop de la décision à Paris. On attendait que les pays prennent des engagements forts sur la mise en œuvre de l’accord de Paris afin de contenir le réchauffement climatique en deça de 2°C. La Cop 22 devrait faire susciter un engagement fort pour le financement de l’adaptation et définir les mécanismes de l’opérationnalisation de l’accord de Paris. Cependant, au regard de la Vision de Marrakech adoptée à l’issue de la Cop 22 par les Etats, nous avons un sentiment mitigé. En dépit de l’engagement politique des pays à lutter contre le changement climatique, les mécanismes nécessaires pour aider les pays pauvres ou vulnérables font défaut. Il faut noter que la date d’élaboration du règlement de l‘accord de Paris AP « a été ramené à 2018 au lieu de 2020. Néanmoins, le sommet de Marrakech a permis à l’Afrique de faire entendre sa voix.

Qu’est ce qui a semblé bouger après ce sommet ?
L’une des choses qui touchent les pays africains, c’est la question du financement de l’adaptation dans nos pays très impactés par les effets pervers des changements climatiques. Il y a eu une promesse de 81 millions de dollars dans ce cadre. Plusieurs initiatives ont été lancées dont le 3A, qui regroupe 27 pays et vise à aider les agriculteurs africains à faire face aux aléas climatiques à travers une meilleure gestion des sols, de l’eau et des risques. Le Fonds d’investissement de Marrakech pour l’adaptation (Mica), a été lancé en partenariat avec The Lightsmith Group (États-Unis), BeyA Capital (Afrique), et le Fonds pour l’environnement mondial (Fem) avec un financement initial de 500 millions de dollars. Il y a eu l’initiative Vers le "zéro carbone" en 2050 avec le lancement du Partenariat de Marrakech pour l’action mondiale en faveur du climat. Il y a des annonces également relatives aux secteurs de l’énergie renouvelable, de l’eau, des transports etc. On attend surtout des pays qu’ils soient plus ambitieux et beaucoup plus concrets dans leurs annonces.

Après la Cop, à quoi faut-il s’attendre au Bénin ?
D’abord, nous tenons à saluer la mobilisation effectuée par nos autorités dans le cadre de ce sommet. A Paris dans le cadre de la Cop 21, il n’y avait que 3 Organisations non gouvernementales. Mais, au Maroc, nous avons une délégation d’une cinquantaine de participants dont une vingtaine de gens avertis. Nous apprécions cette mobilisation, mais on peut toujours améliorer. Maintenant, après Marrakech, nous attendons les restitutions officielles de la part des autorités pour savoir ce que le Bénin a gagné à travers sa participation. En attendant, la proposition du Bénin d’accueillir un grand centre africain de recherche agricole dans le contexte d’une agriculture résiliente au changement climatique est à saluer. Ce sera une aubaine pour mettre en valeur l’expertise de nos chercheurs.
Ensuite, il faut une appropriation de la Cop au niveau local. La Cop 22 est celle de l’action et il y a eu beaucoup d’initiatives à l’occasion. Cependant, notre difficulté au Bénin est que nous ne renforçons pas nos capacités pour accéder à un certain nombre d’opportunités. Ça fait au moins cinq années que nous peinons à capter cinq milliards de francs Cfa pour la lagune de Cotonou. Quand nous prenons le Fonds national pour l’environnement et le climat, nous étions l’original mais nous devenons progressivement la copie. Cette institution est très importante pour la mobilisation des ressources. Ce n’est qu’à travers cette reddition de comptes que nous pouvons apprécier sa capacité de mobilisation actuelle et corriger les dysfonctionnements éventuels. Mais, le Fnec seul ne peut pas capter les ressources. Il faut maintenant renforcer les capacités des municipalités. Nous avons des capacités et des compétences. Il suffit de les mettre l’une à côté de l’autre pour former des équipes fortes.

Un mot pour conclure cet entretien
Je voudrais pour finir insister sur le fait qu’il faut intensifier les actions à l’endroit des populations. Les questions liées au changement climatique concernent avant tout chaque citoyen. Il faut promouvoir des attitudes éco-citoyennes. C’est aussi notre cheval de bataille après la cop22.
Réalisée par Fulbert ADJIMEHOSSOU
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