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Savalou : Une agriculture fortement menacée par les changements climatiques
Publié le lundi 5 decembre 2016  |  ABP
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© Autre presse par DR
Un champ de riz de la région de Lofa, au Liberia, un des pays africains les plus concernés par les transactions foncières de grande ampleur




À cause des perturbations climatiques, l’agriculture dans la commune de Savalou, bute contre trois obstacles majeurs que sont la sécheresse, les pluies tardives et les inondations. Des explications de géographes spécialistes en gestion de l’environnement et de techniciens en production agricole, il ressort que, pour s’en sortir, les producteurs doivent trouver des mesures d’adaptation étant donné que les mesures d’atténuation, au vu de leur coût, ne sont pas à leur portée.

La commune de Savalou, selon des études, se trouve dans la zone agro écologique 5, déclarée "zone de plus grande vulnérabilité aux changements climatiques".

Selon M. Ahossi, chef du service de la planification et du développement local, spécialiste en gestion environnementale, le démarrage tardif et/ou la mauvaise répartition des pluies (sécheresse), engendre dans la commune de Savalou, un changement dans le calendrier agricole surtout dans le déroulement de la grande saison agricole, et une abréviation de durée de la grande saison des pluies (deux mois et demi au lieu de quatre à cinq mois).

Les pluies démarrent alors en juin au lieu de mars. On note aussi, dans ce cas, le raccourcissement de la durée de la petite saison des pluies, la rupture précoce des pluies. Les hauteurs des pluies changent (850 millimètres contre 1500 millimètres). Le nombre de jours de pluie diminue à la fin de la grande saison des pluies et au début de la petite.

Pendant ce temps, "les producteurs sont obligés d’installer tôt les cultures de la petite saison des pluies et de récolter tôt les produits de la grande saison des pluies", a expliqué Roger Ahossi.

Les changements climatiques engendrent aussi des pluies fortes et violentes qui causent l’inondation dans certaines localités de la commune notamment la zone Ouest (Ottola, Doumè, Djalloukou, Tchetti et Lèma) mais aussi Zadowin, Govi et Lama dans l’Est. "D’immenses superficies sont détruites à cette occasion, poussant les producteurs dans des pertes", fait savoir le spécialiste en gestion environnementale qui ajoute que "ces pluies démolissent parfois des maisons à cause des vents violents dont elles sont accompagnées".

Du coup, les poches de sécheresse augmentent fréquemment, "cela s’observe souvent à Savalou, ces derniers temps, en mai, au début de la grande saison des pluies, après les semis ou à la fin de septembre" selon M. Ahossi.

Il arrive aussi que la sécheresse persiste pendant la période de la grande saison sèche s’étendant donc de mi-novembre à avril au lieu de janvier à mars.

C’est des constats qui sont apparus autour des années 2000, on ne pouvait pas s’imaginer que les perturbations climatiques soient à l’origine. C’est avec le temps que des études ont commencé par le révéler. Nous y sommes déjà en plein. Il ne nous reste qu’à penser aux solutions", conseille Roger Ahossi.

Les perturbations climatiques, du point de vue de Hervé Kpèdé, Technicien Spécialisé en Production Végétale (TSPV) au Secteur Communal pour le Développement Agricole (SCDA) de Savalou, "ont un impact négatif sur la production agricole ces dernières années dans la commune de Savalou". Pour illustrer ses propos, M. Kpèdé dit constater de plus en plus la baisse des emblavures. ‘’Les producteurs doivent se contenter d’une seule saison de pluie, voyant ainsi leurs rendements baisser". Il cite un autre exemple selon lequel, "en 2015, la zone de Aglamidjodji (Ouessè) a reçu des pluies abondantes contrairement aux localités environnantes. Les cultures de ce village ont été inondées et les producteurs ont tout perdu", selon le technicien qui ajoute que "dans la même année, Lahotan, toujours dans la commune de Savalou, n’a reçu la moindre pluie".

La conséquence immédiate de ce phénomène noté est que, déduit Hervé Kpèdé, "les producteurs s’appauvrissent, font face difficilement à leurs charges, la rareté de pluies entraîne une sécheresse qui tue les initiatives agro pastorales et décourage les producteurs".

En guise de solutions, le géographe, Roger Ahossi indique que "l’on peut œuvrer pour une adaptation en trouvant des activités innovantes ou choisir les mesures atténuantes qui coûtent assez chères pour la bourse du producteur de Savalou".

Vu que, " certaines de nos pratiques ( cultures itinérantes sur brûlis entraînant l’abattage de beaucoup d’arbres sur de vastes espaces) sont à l’origine des perturbations climatiques sur l’agriculture", le spécialiste en gestion environnementale conseille aux producteurs de Savalou de "faire désormais un défrichement ciblé, l’éradication ou tout au moins la réduction de l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture pour pouvoir faire face efficacement à la dégradation des sols et la destruction de la couche d’ozone".

M. Kpèdé propose pour sa part, que "le SCDA soit appuyé par l’administration communale dans l’accompagnent des producteurs, au vu des moyens limités dont dispose le secteur dans cette mission, les performances des producteurs agricoles servent à la commune sur plusieurs plans, notamment, la lutte contre la faim et la pauvreté, la séduction des partenaires au développement à investir dans la commune".

Il en appelle aussi à "la vulgarisation des mesures et autres efforts du gouvernement pour amoindrir les effets des changements climatiques sur l’agriculture le secteur le plus vital du pays".


ABP/EG/DKJ
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