Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Cour d`Assises : accusé d’homicide volontaire, Roger Dégbé condamné à 10 ans de travaux forcés
Publié le mercredi 7 decembre 2016  |  ABP
Le
© Autre presse par DR
Le symbole de la justice




Cotonou - La Cour d’Assises de Cotonou a condamné à dix (10) ans de travaux forcés, ce mardi, dans la grande salle A de la Cour d’Appel de Cotonou, le sieur Roger Dégbé, né vers 1982 à Lokossa, soudeur, de nationalité béninoise, accusé de meurtre à Fidjrossè à Cotonou, sur un enfant de deux (02) ans, dans le cadre du 9ème dossier inscrit au rôle de la première session ordinaire de la Cour d’Assises de Cotonou de 2016.

Le vendredi 19 novembre 2007, à la suite d’une bagarre survenue entre plusieurs personnes à la buvette Emergence de Fidjrossè à Cotonou, le père de Victor Liassidgi, la victime, a été arrêté par la police. Son épouse s’est alors rendue à la buvette pour s’informer des causes de cette arrestation. Soudain, son fils Victor, alors âgé de deux (02) ans qu’elle portait au dos a reçu un coup de machette sur la tête. Le petit Victor est décédé au cours de son transport à l’hôpital. La mère de la victime a indiqué que Roger Dégbé, l’accusé est l’auteur du coup fatal.

L’enquête de moralité est favorable à l’accusé. Le bulletin n°1 de son casier judiciaire porte la mention néant.

A la barre ce mardi, l’accusé Roger Dégbé a déclaré qu’il ne reconnaît pas être coupable du meurtre du petit garçon Victor Liassidgi. Il a souligné qu’il n’était pas sur les lieux de la buvette au moment de la bagarre au cours de laquelle il est dit que le bébé a reçu un coup de machette à la tête. Pour se justifier, il dit qu’il s’était rendu chez lui à la maison aussitôt après la bagarre éclatée entre Théo et le père de la victime, Ben Liassidgi, dont l’élément déclencheur était que l’un reprochait à son second d’avoir cherché sa femme. Il précise qu’ils étaient au moins sept (07) personnes présentes à cette bagarre. Et donc, il tentait de séparer Théo et Ben Liassidgi, le père de la victime. Après cet incident, la police est venue et a embarqué Ben Liassidgi ; le reste de la bande s’est enfui y compris lui-même, qui s’est rendu chez lui, a-t-il ajouté. A la question du président : «qui a finalement donné la mort au petit Victor Liassidgi ? L’accusé répond en disant qu’il ne sait pa». Aussi, l’accusé a-t-il déclaré que Ben Liassidgi, le père de la victime, a reçu des coups et blessures lors de la bagarre dont il est témoin. Cette nouvelle déclaration a suscité étonnement chez les membres de la Cour en l’occurrence chez le président de la Cour, Georges Toumatou, qui a essayé de savoir pourquoi une telle déclaration n’a pas été faite au cours des autres étapes de la procédure judiciaire. L’on retiendra que l’accusé n’a pas fourni à la Cour des réponses convaincantes. Le président de la Cour a enfin fait montrer à l’accusé les photos de la victime. Après les avoir regardées, le sieur Roger Dégbé a déclaré à la Cour que « cela fait pitié !». Il a aussi dit : « c’est mon enfant. Je ne l’ai pas tué». En fin de compte, l’accusé a demandé pardon à la Cour.

Mais, le Ministère public, assuré par M. Boni Kpègounou Seïdou, a rappelé à l’accusé et à la Cour que la servante Laure Azagbavi et la mère Cécile de la victime, témoins des faits, ont déclaré dans leurs procès-verbaux que c’est lui Roger Dégbé, qui a donné le coup de machette sur la tête du petit garçon, Victor Liassidgi. Il demande s’il y a lieu de croire à la version de l’accusé qui ne reconnaît pas être l’auteur, donc le coupable.

Dans sa réquisition, le Ministère public définit l’infraction « meurtre », comme être égale à l’homicide volontaire. Il en dégage les éléments constitutifs, à savoir : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel, puis en arrive à la conclusion que ces éléments de l’infraction «homicide volontaire» sont constitués et demande à la Cour de déclarer Roger Dégbé coupable d’«homicide volontaire» et de le condamner à la peine de vingt (20) ans de travaux forcés. Le Ministère public a indiqué à la Cour que le repenti, et la moralité de l’accusé peuvent par exemple permettre à ce dernier de bénéficier d’une situation atténuante.

La défense de l’accusé, Me Judith Amandine Ablawa Goudé Djessin, a déclaré à la Cour que le Ministère public dans sa démonstration des éléments constitutifs de l’infraction meurtre, a arrangé les choses en sa faveur. Elle a demandé à la Cour de pouvoir retrouver le mobile du meurtre dans le cas de l’élément matériel. Ce qui n’existe pas, selon elle. Elle relève que le nombre de personnes écoutées est insuffisant puisqu’’il y avait plusieurs sur les lieux du crime au moment des faits. Elle a demandé à la Cour sur quoi elle veut se baser pour condamner l’accusé. Elle dit aussi être choquée à la vue des photos du bébé et s’est demandée qui a fait cela. Mais au regard des déclarations et des débats, elle se demande si Roger Dégbé est le vrai coupable. Elle a demandé que justice soit vraiment faite.

Soulignons que le certificat de décès et le certificat médical de la victime ne sont pas au dossier.

La Cour, rendant le verdict, a déclaré le sieur Roger Dégbé, coupable d’avoir commis un homicide volontaire sur Victor Liassidgi, bébé de deux (02) ans, à Fidjrossè à Cotonou, et l’a condamné à 10 ans de travaux forcés. La Cour a mis à sa charge les frais de justice et lui a dit qu’il a trois (03) jours francs pour se pourvoir en cassation.

L’accusé étant en prison depuis le 10 décembre 2007, il ne lui reste qu’un peu plus d’un (01) an à passer encore en prison pour retrouver sa liberté.

Au nombre des membres de la Cour, il y avait les assesseurs MM. Anselme Ismaël Sanoussi et Cyprien Tchibozo. Me Christophe Chéou a tenu la plume.


ABP/JMN/TB
Commentaires