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Feu Kamarou Fassassi sur « Moi Président »: «Le Bénin ressemble à un train qui a déraillé»
Publié le vendredi 9 decembre 2016  |  Matin libre
Kamarou
© Autre presse par DR
Kamarou Fassassi ancien ministre.




Les candidats à la présidentielle de 2016 se succèdent sur notre plateau et parmi eux les anciens ministres sont nombreux. Plus d’une dizaine ont servi l’actuel chef de l’Etat, certains ont même été ministre aux côtés de l’actuel Président de la république, et auprès de son prédécesseur. Celui que nous recevons aujourd’hui sur notre plateau, a servi exclusivement en tant que ministre, le général Mathieu kérékou. Monsieur Kamarou Fassissi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est sur notre plateau aujourd’hui, et comme d’autres candidats avant lui, il vient pour convaincre les Béninois, de le porter à la magistrature suprême. Il vient exposer ses idées, ses convictions, son projet de société, pour que le Bénin redevienne comme il le dit : « un pays où il fera bon vivre pour chacun et pour tous ».

En hommage à Kamarou Fassassi qui nous a quittés le dimanche 04 décembre 2016, nous vous proposons de lire l’intégralité de ses propos sur « Moi Président »

Présentation

Né le 10 octobre 1948 à Porto-Novo, spécialiste des questions relatives à l’énergie, il est sollicité à plusieurs reprises pour mettre ses compétences au service du Bénin. D’abord directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale du Bénin, Adrien Houngbédji, de 1992 à 1995, puis parlementaire, il est ensuite nommé ministre des travaux public et de transports, poste qu’il a occupé jusqu’en 1998. Il està nouveau réélu à l’Assemblé nationale sous la bannière du parti du renouveaudémocratique, en 1999. Il quitte sa formation politique pour en créer une autre, le Parti du réveil des démocrates de la nouvelle génération (Prd nouvelle génération). Un parti qui a soutenu la réélection du président kérékou en 2001, une action sans doute récompensée puisque, nommé à nouveau ministre cette fois-ci des mines de l’énergie et de l’hydraulique. Une première fois candidat malheureux en 2006, Kamarou Fassassi semble retiré de la scène politique puis refait surface pour la présidentielle de 2016.

Monsieur Kamarou Fassassi, est-ce que ce portrait vous ressemble réellement ? Avez-vous quelque chose à y rajouter, ou vous en démentez quelque chose ?

Avant tout, vous me permettez de vous dire que mes premières pensées vont vers mon patron, le général Mathieu Kérékou. Il n’est plus. Quand je parle politique je pense à lui. J’aurai l’occasion de lui rendre l’hommage qu’il mérite très bientôt.

Monsieur Kamarou Fassassi, on a eu le sentiment que vous étiez quelque peu retiré de la scène politique et puis vous réapparaissez, à l’occasion de cette présidentielle. Qu’est-ce qui a occasionné cette semi-disparition ?

La sagesse est passée par là. J’ai fini avec la politique-spectacle. J’animais la vie politique de notre pays tout le monde s’en souvient, mais, en 2006, j’ai changé de façon de faire. Je suis présent dans la vie politique mais je la fais à la maison, avec les amis, jesuis très actif.

Mais de façon plus discrète !

Oui, mais loin de la télévision, loin des médias.

C’est ce que vous appelez la politique-spectacle ?

Non la politique-spectacle c’est le contraire. C’est ce qui se fait où on se montre, on va dans les médias, où il ya 10 000 présents, alors que 100 ou 200 seulement sont pour vous. Ça flatte le coeur d’avoir beaucoup de gens mais cela ne rapporte rien.

C’est donc un recul pour mieux sauter ?

Voilà tout à fait. Mais j’ai le sentiment d’un travail inachevé. Le général Mathieu Kérékou, nous avons travaillé avec lui et moi particulièrement, tout le monde vous le dira, il ne m’a jamais blâmé, iln’a jamais crié sur moi et on me considérait comme son fils. Pourtant je suis de Porto-Novo lui de Natitingou. J’ai beaucoup de respect pour lui. Je veux continuer son oeuvre, ce que nous avons commencé, 10 ans après, je veux continuer. Il y a déjà la paix, cela vous pouvez en être tous sûrs. Mais vous me demandez pourquoi je reviens. Non au fait, je vous ai dit, je suis toujours là, actif, mais je ne voulais pas gêner le gouvernement en place. Mais quand il y a trop d’erreur, trop de fautes, j’interviens. Vous avez vu à plusieurs reprises, je suis intervenu, j’ai même été jusqu’en 2010 à écrire une lettre ouverte au Chef de l’Etat, je lui ai demandé de démissionner. Il n’est pas à la hauteur de la tâche, excusez, je lui ai dit cela amicalement. C’est vous dire que j’interviens chaque fois que cela me parait nécessaire. Mais pas pour gêner le gouvernement, parce que s’il réussit quelque part, c’est bon pour notre peuple. Mais quand il déraille et c’est souvent le cas, j’interviens. Cela étant, je dis que j’ai le sentiment d’un travail inachevé. C’est pour cela que j’ai écrit, que je vais publier bientôt, « renouer avec le développement ». C’est mon projet de société. Mais comme je le dis, c’est la mode actuellement. Tout lemonde a un projet de société. Cela peut venir de l’internet directement, avec le plagias, mais je vous dis que pour ce qui me concerne, je fais ce que je dis et c’est là le plus important.

Quelle est la vision qui porte votre projet de société ?

Je suis revenu ouvertement, parce qu’il faut le faire, je ne veux pas rester chez moi, être candidat chez moi toujours loin des caméras, loin des médias, je meprésente à vous, et c’est renouer avec le développement. Je vous dis, je suis triste, je suis un homme triste. En parlant de politique, aujourd’hui, ce qui se passe n’est pas bien.

Qu’est-ce qui vous attriste tant ?

Je suis triste. J’étais à la conférence nationale. J’ai lutté pour qu’il y ait le multipartisme au Bénin. Mais aujourd’hui, ce que sont devenus les partis, ils n’ont pas de candidat. Ils cherchent le plus riche et ils s’alignent derrière, c’est triste. Un parti existe pour prendre le pouvoir et pour le faire, il faut une des vôtres. Forcément surtout quand on est un grand parti. Notre système est tel qu’il ya un second tour, évidemment, les K.O c’est plus simple, si on peut organiser un KO comme le président du Cos-Lépi le prévoit déjà. Les partis politiques sont devenus des entreprises commerciales et les chefs se disent pour la plupart je n’ai rien à perdre, je ne veux plus être président. Non ma vision elle est toute autre, c’est que l’on révise l’environnement oùl’on se trouve, on aura des institutions fortes, on verra ce qu’il faut faire pour que les partis politiquesconcourentvraiment à l’avènement de la démocratie.Cela étant, je suis triste pour cela parce qu’il faut en arriver là. Maintenant je vais vous dire que les gens dans ce pays ne mangent pas. Vous ne le savez peut-être pas, vous avez la chance de manger, ils sont malheureux, le panier de la ménagère est troué,désespérément vide. Moi je suis avec ces gens-là tous les jours. Le problème c’est lorsqu’on aura assaini l’environnement des hommes qui veulent faire la politique, qui veulent se mettre avec abnégation au service du peuple, quand ils seront là, moi KamarouFassassi, je travaillerai avec eux, ce que j’ai toujours fait, sans distinction de race ni d’origine, ni de région. Et là le problème c’est l’emploi des jeunes.

Monsieur Kamarou Fassassi, vous parliez de Mathieu Kérékou comme une référence, inspire-t-il votre vision ?

Le général Mathieu Kérékou, il n’est pas Jésus iln’est pas Mahomet, c’était un être humain, il a commis des erreurs, mais moi, il m’inspire. J’étais heureux de travailler à ses côtés et j’améliorerai ce qu’il a fait. J’étais très attaché à lui, je continuerai et il m’inspirera, vous ne savez même pas s’il m’inspire déjà. L’emploi des jeunes, c’est trop important, nous avons du travail,il y a du job. Nous sommes dans un pays sous-développé, les besoins élémentaires fondamentaux de l’homme ne manquerons pas, c’est dire qu’il ya du travail. Se nourrir, c’est l’agriculture, c’est l’industrie alimentaire, s’instruire, c’est l’école, à ce propos il faut renouer avec l’instruction civique et morale. C’est –à-dire qu’à l’école il faut expliquer un certain nombre de choses à nos jeunes enfants.

Est-ce pour cela que dans votre projet de société, quand on voit le volet social, vous mettez beaucoup l’accent sur l’éducation et la formation ?

Tout à fait.

Qu’allez-vous faire de façon concrète si on vous portait à la tête de ce pays?

Dans le domaine de l’éducation, je verrai avec les enseignants, leur problème. Mon père il était enseignant, il était instituteur, c’est pour cela que j’ai été un peu partout dans le Bénin profond que je connais un peu avant d’être porté ministre et là croyez-moi, je connais,les 77 communes. Je travaillerai donc avec les enseignants, tous les enseignants. Dans ce pays, on a déjà tout fait, mais on n’applique pas les résolutions. Tout est déjà fait, moi quand on se sera mis d’accord j’appliquerai, je ne perdrai plus de temps. Moi je ne serai pas à la tête d’un gouvernement ventilateur comme dirait Adrien Houngbédji. Je serai moi à la tête d’un gouvernement au service du peuple. Quand on se met d’accord sur quelque chose, on applique pour avancer. Ça fait mal, les gens ne sont pas contents, c’est pour cela que je verrai ce qui a été dit et nous appliquerons de manière à ce que la formation de nos jeunes enfants soit orientée vers le travail qui existe.

Quand on vous écoute Kamarou Fassassi, on a l’impression qu’aucune stratégie n’a encore été véritablement pensée !

Vous savez, je n’aime pas être péremptoire, j’ai écrit en 2010 « le Bénin notre pays s’écroule, le sauveur n’est pas en réalité un docteur ». En effet, les chiffes qui nous viennent sont de mauvais chiffres, ils sont politisés, ils y a les chiffres que l’on présente aux populations et les chiffres qui sont réels. C’est pour cela que je fais attention. Moi je vais discuter, je ne veux rien dire pour qu’on me le mette en face. Ma stratégie c’est qu’il faut se concerter et prendre des décisions.

Mais est-ce que vous remettrez en cause des choses qui ont été décidées et qui sont en train de s’appliquer comme l’école gratuite, par exemple ?

En quoi l’école est gratuite aujourd’hui ? L’idée est bonne mais, encore une fois il faut faire ce qu’on dit. Mais avant de dire il faut voir avec les autres. L’école gratuite, en quoi elle est gratuite ?La gratuité de l’école pour les filles ? Non je ne veux pas en parler, j’en perdrai de minutes. Non je ne mettrai rien en cause qui aille dans le sens du mieux-être des Béninois. Je vous ai parlé de l’instruction civique, l’emploi des jeunes c’est tellement important.

Vous semblez préoccupé quand-même par cette question Kamarou Fassassi, mais de façon concrète qu’est-ce que vous comptez faire quand vous serez élu président de la république du Bénin ? Que comptez-vous faire pour donner à ces milliers de jeunes un certain emploi ?

Je vous ai dit qu’il y a des emplois dans tous les domaines. Sur cela on est d’accord puisque nous sommes dans un pays où on a besoin de tout. Il faut trouver de l’argent pour créer de l’emploi. Il faut la lutte contre la corruption. Ce ne sont pas par des marches vertes. Quand le je Chef de l’Etat il n’est pas corrompu, croyez-moi ça marche. Le poisson pourrit par la tête, disent les Chinois. C’est réel. Eh bien, je ne serai pas un Chef d’Etat corrompu, croyez-moi.

Monsieur Kamrou Fassassi on parle de la corruption depuis bien longtemps. Je me souviens du temps de Mathieu Kérékou, on en parlait aussi. Et pourtant, le mal persiste. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné jusque-là dans la lutte contre la corruption et qu’est-ce qu’il faut faire contre cela?

Premièrement, il faut une volonté politique de le faire. Et cela commence encore une fois par ceux qui nous dirigent. Tu me dénonces, je te dénonce, si le chef de l’Etat n’est pas dans cette logiqueles gens ont peur. Le chef de l’Etat n’a besoin de rien. On lui donne tout. Il est à l’abri des besoins. S’il est en dehors de cela, un grand pas aura été fait. Retenons qu’il faut l’exemple, l’exemple au plus haut niveau L’exemple concret.

En dehors de l’exemple, est-ce qu’il y a des mécanismes à mettre en place ?

Il y a tout au niveau du Bénin, on réfléchit, on se voit, on se concerte, mais on n’applique pas. Parce que cela n’arrange pas le chef de l’Etat quand il est dans le système de la corruption... la première chose, le chef de l’Etat se dégage. Je me dégagerai de cela. Deuxièmement vous me demandez, où est-ce qu’on peut trouver l’argent. Je ne veux pas vous donner le pourcentage de ce que « bouffe » la corruption. Mais j’ai été au Nigeria, j’ai vu les plus hauts responsables et j’ai discuté avec eux et croyez-moi, ils s’attachent avec le général Buhari à lutter véritablement contre la corruption. Si on peut le faire au Bénin,ce n’est pas mal.

Voulez-vous dire que lutter contre la corruption participerait à renflouer les caisses de l’Etat ?

Il faut empêcher qu’il y ait des déperditions et cela permet de créer des emplois. Il y a le marché. Je vous parle du Nigeria, comme je l’ai écrit dans mon projet de société c’est tout à fait possible que je crée le secrétariat d’Etat chargé du Nigeria. 170 millions d’habitants, nous pouvons produire n’importe quoi, on finit ici on peut continuer là-bas. Surtout qu’ils apprécient le Bénin, ils apprécient Cotonou, vous les entendez parler de cela, il faut en profiter, avoir les meilleures relations avec le Nigeria. On construirait peut-être un autre port, mais ils ont besoin de notre port. Il faut profiter de tout cela, c’est autant d’emplois. Il y a les hommes d’affaires, les meilleurs sont dans la course présidentielle, quand on aura fini, ils vont retrouver forcément leur place. C’est évident parce que le Bénin a fait l’expérience en 2006, de quelqu’un qui était nouveau et vous voyez ce qui se passe aujourd’hui. On ne veut plus de quelqu’un qui ne connaît pas le Bénin, qui ne connaît pas la politique Je m’éloigne un peu de la question que vous m’avez posé mais c’est nécessaire de le dire. Ces hommes d’affaires là, ils sont de bons hommes d’affaires en tout cas vu de loin. Ils vont nous aider. On va leur trouver des conditions.Il y a un partenariat-public-privé ou je ne sais plus exactement, il paraît qu’il ya tout là-dans. Nous on ne nous associe pas, le régime qui s’en va n’associe pas toutes les connaissances. Moi j’associerai tout le monde. Même ceux qui ont conduit dans la situation que l’on connait. Tout le monde travaillera ensemble et on offrira aux hommes d’affaires, les conditions qui leur permettront d’investir, de créer, de sortir de l’import-export exclusivement et de faire en sorte que nous créons des richesses et des valeurs ajoutées.

Justement parlant de ces questions que vous venez d’évoquer, vous entrez de pleins-pieds dans ce que vous avez intitulé dans votre projet de société, gouvernance économique et financière. Quelles sont les actions précises que vous impulserez pour que l’économie béninoise se développe et serve réellement ce pays ?

Le Bénin ressemble à un train qui a déraillé ou plutôt que des chauffards ont conduit dans le décor. Mais qu’est-ce qu’il faut faire ? Tous ensembles, nous allons remettre le train sur les rails. Les chauffards, les co-chauffards, les rescapés... tous les Béninois, nous allons travailler, nous avons appris des choses, nous allons remettre le train sur les rails, mais alors il ne s’agit ne pas de remettre les clés à un autre chauffard. Il faut un Béninois à la tête d’une équipe la plus large possible. Le général Mathieu Kérékou, quand je n’étais plus au gouvernement, on a démissionné entre temps en 1998, tout le monde me dit, le général demande d’aller vous voir.Il disait aux ministres : « Kamarou Fassassi est là allez le voir, il s’y connaît, il a des tuyaux ». Je ferais à peu près pareil. J’ai besoin de tout le monde pour construire notre pays. Lorsqu’on l’aura mis sur les rails et qu’on aura mis quelqu’un qui s’y connaît...

A priori ce devait être vous puisque vous postulez ?

Je ne peux rien vous cacher, oui je pense.

S’il s’agit de vous, quelles sont les directions que vous allez indiquer ?

J’ai un projet de société, il ya un programme sur lequel je suis élu, ceux qui seront avec moi ne feront pas n »importe quoi. Je leur indiquerai les grandes lignes.

Justement quelles sont ces grandes lignes, monsieur Kamarou Fassassi ?

Premièrement, tolérance zéro au détournement. Et à ce propos, Il n’y a pas si longtemps le Chef de l’Etat actuel Yayi Boni, pour des raisons qui lui sont propres, m’a traduit devant la Haute cour de justice. On me reproche d’avoir détourné à la Sbee. Mais j’ai crié, j’ai tout dit, mais, comme c’était politique..., mais c’était dangereux. Tout le monde se posait des questions. Je suis resté silencieux, mais chaque fois qu’il voulait exagérer, j’intervenais. Mais croyez-moi, je ne sais pas ce qui a fait pour qu’on arrive à une saisine de l’Assemblée nationale. Il est écrit que le ministre Kamarou Fassassi a fait ceci, cela, alors que dans le rapport, il n’y a pas mon nom une seule fois. Moi je veux que les béninois le sachent et que les béninois sachent que ce papier signé par la nouvelle conscience...excusez-moi, je veux dire Koupaki qui représentait le chef de l’Etat, c’est décision, un autre ministre l’a présenté disant qu’en attendant qu’on finisse les investigations, envoyez-le devant la Haute cour de justice, comme cela qu’on travaillait. Donc pour revenir à votre question, d’une manière générale, pas de corruption, c’est tolérance zéro. On se mettra d’accord comme on a l’habitude de faire, pour tout ce que nous allons faire, un aura un programme d’actions, chacun dira ce qu’il peut faire pendant cinq ans. Comme vous pouvez le remarquer, je ne suis pas le je suis tout, je sais tout et pourtant 8 ans de gouvernement aux côtés du général Mathieu Kérékou, trois fois élu député, mon problème à moi, c’est qu’on se mette ensemble, on sait comment exécuter le programme d’actions et chaque fois, tous les deux mois, tous les trois mois, tous les six, nous ferons le point pour voir si on avance.

Cette démarche, monsieur Kamarou Fassassi, vous en avez parlé abondamment, mais parlons un peu de votre désir d’opérer des réformes, vous avez dit qu’une réforme institutionnelle est indispensable, pourquoi ?

Tout le monde est d’accord, il faut des institutions fortes. Si elles sont fortes comme Barack Obama le dit, nous avancerons j’en suis convaincu. Au plan politique il y a des problèmes, c’est pour cela d’ailleurs que je suis candidat. Le Chef de l’Etat, il ne veut pas quitter. On dira qu’il n’a jamais dit qu’il ne veut pas quitter, mais les tentatives de révision de la constitution et aujourd’hui on veut mettre un France-africain, adepte de France-Afrique, pour pouvoir revernir sur le dos de celui-là à califourchon, non on ne veut plus.

Mais vous Kamarou Fassassi, vous parlez de réforme institutionnelle, mais vous ne rechignez même pas comme on le lit si bien, dans votre projet de société, sur une révision probable de la constitution. Que réviseriez-vous dans notre loi fondamentale ?

Je vais vous dire la vérité, quand vous m’avez demandé d’envoyer le projet de société, il y avait déjà notre ancien projet, qui date de 10 ans, il y a aussi l’équipe qui avait fini de faire, je leur ai dit, je ne sais pas ce pays-là dans les mains de qui il tombera, vous connaissez les grandes lignes, donnez-les. Je suis désolé de vous dire la vérité, je donne les grandes lignes et il y aura une révision et on se mettra d’accord pour voir ce qui ne va pas et faire en sorte qu’on décide de quelque chose. Par exemple, les partis politiques il y en a 200, il y en aura pas 200 trois mois après mon élection si j’étais élu.

Mais comment allez-vous y parvenir, comment vous faites pour que le nombre se réduise ?

Mais on va semettre d’accord, je leur proposerai que les ... aujourd’hui ce sont des sociétés commerciales, je voudrais qu’on passe de sociétés commerciales à de véritables partis politiques qui portent des idées.

Vous avez également parlé d’un programme de communalisation dans votre projet de société, qu’en est-il exactement, qu’est-ce que c’est ?

Vous savez, je rapporte tout véritablement à la population, à la volonté populaire. Je tiens compte de tout ce que j’ai observé pendant que je me taisais. Des gens qui seront chargés de le faire iront vers les populations.

Vous semblez vouloir dire aux Béninois que vous êtes l’homme qu’il faut, mais vous leur dites pas de façon concrète, en quoi est-ce que vous êtes l’homme qu’il faut ?

En est-ce que je suis l’homme qu’il faut ?... C’est que je tiens compte de la situation actuelle, je ne suis pas encore une fois péremptoire, j’ai peur des projets de société, je veux mettre tout autour du consensus. Chaque fois que je fais quelque chose, je veux avoir le consentement. Permettez-moi de vous dire ceci : « assainir le cadre macroéconomique et maintenir sa stabilité, l’intégration de la bonne gouvernance dans les affaires politiques, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, la dépolitisation des marchés publics, la nationalisation de la gestion des ressources et des biens de publics, etc.» Beaucoup de choses ont été dites. Qu’est-ce qui fait qu’on n’arrive pas ? Moi je ne vais pas dans les détails, je dis en gros ce que je veux faire. La communalisation, c’est très simple, beaucoup de choses viendront au niveau plus bas. Je ne suis pas une fois encore celui dit on ait ceci, on fait cela

Est-ce que vous voulez dire que vous voulez ? Mais en quoi faisant ? Parce que vous avez dressé des diagnostics, ce qui veut dire que vous savez pourquoi cela ne marche pas et si vous voulez que moi électeur je vous suive, il va falloir nécessairement que vous arriviez à me convaincre !

Voilà La décentralisation véritable, cela s’entend une bonne équipe communale, on va revoir le mécanisme qui fait qu’il y a osmose entre la volonté du gouvernement et des politiques, il faut que la volonté à la base, prime, définitive, je ramène tout au niveau de la commune. Les gens vont nous dire ce qu’ils peuvent faire, compte tenu de leur moyen et compte tenu des moyens de l’Etat. L’Etat pourra intervenir éventuellement, si nécessaire. Donc c’est au niveau de la commune que les gens vont tout décider, nous on remet au niveau de la préfecture si le système est toujours le même.

Là vous perlez de la politique intérieure, mais il apparaît également que voulez un Bénin rayonnant en direction de l’extérieur, qu’est-ce qu’il faut faire?

Nous allons premièrement promouvoir une politique de bon voisinage. Les gens qui sont autour de nous, sont avec nous. Je vous ai dit qu’il est possible que je crée un secrétariat avec le Nigeria. Les relations avec les pays limitrophes seront au beau fixe. Ensuite nous allons nous mettre d’accord entre nous chefs d’Etats, en Afrique on se mettra d’accord pour véritablement lutter ensemble. L’Europe se met ensemble.

On dit que les pays n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts... !

Je commence par les pays africains, il faut qu’on se renforce. Nous sommes des frères, nous sommes des amis, on, verra ce qu’on peut faire ensemble.

Force est de constater que jusqu’ici il y a de difficultés que de réussites !

Avec le Nigeria par exemple ça ira vite et c’est Buhari qui est là avec son équipe. Je n’en reste pas là, j’ai beaucoup voyagé. Je parle de tout ce qu’on a vu là... vous m’excusez, je ne peux pas tout dire à ce stade. Je vous ai parlé du Nigeria, mais il y a aussi le Togo dont je connais bien le Président parce qu’on a été ministre au même moment. L’Afrique doit être unie, on doit parler d’une même voix. Puis après on va compter sur le plan mondial. Plus personne ne pensera que l’Afrique est dans la poche des Européens. C’est vrai les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts, mais nous veillerons à nos intérêts. Il faut qu’on se mette ensemble pour sauvegarder les intérêts communs, par exemple on a beaucoup de choses avec le Nigeria, et le Togo c’est pareil. Il faut que nous nous mettions d’accord, qu’on fasse comprendre que nous sommes les mêmes. Moi j’ai des amis togolais qui sont autour de moi, donc ce ne sont pas des intérêts seuls. La Bénin est indépendant, c’est clair, la constitution l’a bien dit, mais sans rien céder à notre indépendance nous devons faire en sorte que nous soyons plus forts ensemble.

Le Président Kamarou Fassassi s’annonce, et candidat, il manifeste déjà son identité. Et son identité c’est un logo. Vous tenez un balai à la main, c’est vrai, quelle signification vous lui donnez ?

Vous savez, il y a beaucoup de choses qui ne vont pads dans ce pays, mon logo c’est une colombe, symbole de la paix. Je veux qu’on travaille dans la paix. Je veux l’union. La colombe tient le balai, je veux qu’on atteigne un Bénin où il fera bon vivre pour chacun et pour tous. C’est pour cela qu’il faut dépoussiérer un peu. ICC, terminé, c’est moi qui trouverai l’argent où qu’il se trouve. Je n’ai rien dans les poches, je vais prendre dans les poches des personnes qui en ont pris pour rembourser. Ensuite il y les concours frauduleux, vos enfants ne seront jamais ne seront jamais douanier, ils ne seront jamais policiers, cela ne doit pas continuer ainsi. Voilà e que je veux faire. Et il y a beaucoup de choses qu’on balaie ainsi, mais personnes ne devrait avoir peur et même ceux qui ont détourné, ils peuvent être sûrs d’une chose, c’est que nous l’allons pas faire la chasse aux sorcières, mais on leur prendra le maximum de ce qu’ils ont pris, quand ils sont convaincus de vol, de détournement, on laissera la justice faire son travail. Mais nous allons signifier à la justice que nous ne voulons pas qu’on mette les Béninois là en prison et pour que le Bénin perde et ne récupère pas. Je vais tout récupérer dans la mesure du possible avec le balai magique. Avec le balai nous allons balayer.
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