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Trois questions à Sèna Calmine Agbofoun, cinéaste: Le film «HABIBA» a pour but de démystifier la fistule obstétricale
Publié le vendredi 9 decembre 2016  |  La Nation
Sèna
© aCotonou.com
Sèna Calmine Agbofoun, cinéastre béninoise





C’est sans doute une ressource sur laquelle le cinéma béninois peut compter. 26 ans, à peine sa Licence professionnelle en Audiovisuel en poche, Sèna Calmine Agbofoun se dédie entièrement au septième art et n’a d’ailleurs pas tardé à accoucher de son premier bébé : Habiba, un court métrage de sensibilisation sur la fistule obstétricale.

La Nation : Vous venez de boucler un court métrage, « HABIBA ». De quoi retourne cette production ?

Sèna Calmine Agbofoun : Le film s’appelle HABIBA et est effectivement un court métrage de sensibilisation sur la fistule obstétricale. Il fait partie d’un plus grand ensemble, le projet « RESURRECTION ». Lequel est en fait un projet de réalisation d’un docu-fiction de sensibilisation sur le sujet de la fistule obstétricale, suivie de projection grand public avec débats dans des zones du Bénin où les plus forts taux de femmes atteintes de cette maladie ont été enregistrés.
Certains pourraient se demander s’il ne s’agit pas d’une production de plus. Je dirais non ! Le film HABIBA n’a pas été réalisé pour la forme. Avec l’aide de l’ONG Essor, très active sur le terrain en matière de dépistage, de traitement et de réinsertion des femmes malades de fistule obstétricale, ce film sera montré, des débats seront menés autour et les responsables de l’ONG ainsi que les autorités locales associées au projet veilleront personnellement à ce que les malades dépistées bénéficient de l’accompagnement adéquat. Donc, le film HABIBA a été réalisé dans un but précis et nous sommes partis pour atteindre tous les objectifs que mon équipe et moi nous nous sommes fixés avant de commencer cette aventure.
Le film a été entièrement tourné à Tanguiéta, au nord Bénin. Le film a été tourné en Dendi, ce qui nous a obligés à être très sélectifs en ce qui concerne le casting. Les acteurs sont des natifs de Tanguiéta, parlant le Dendi et pouvant se faire comprendre de leurs pairs. Pour ce qui est des techniciens, ils ont été soigneusement triés sur le volet. Je suis fière de dire que ce sont les meilleurs parmi les meilleurs qui ont travaillé au tournage et à la post-production du film HABIBA.

D’où est partie l’initiative ?

L’idée de ce film a germé en 2013 lorsque par le plus grand des hasards, j’ai assisté à un entretien que le ministre de la famille de l’époque avait accordé à une délégation de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, premier hôpital justement à soigner les femmes atteintes de fistule obstétricale. La mère en moi a réagi. J’ai alors commencé à faire des recherches sur cette maladie et à frapper à toutes les portes pour pouvoir concrétiser ce projet. Je me suis dit que je le devait aux femmes comme moi, qui contractent ce mal pourtant évitable en donnant la vie. Je le crois toujours d’ailleurs. Le but premier de ce film est de démystifier la fistule obstétricale. Je ne vous le cache pas, cette maladie reste encore singulièrement inconnue malgré les efforts qui sont faits pour la faire connaitre des populations. On l’assimile en effet à une malédiction et les femmes qui en souffrent sont répudiées par leurs conjoints et/ou rejetées par leurs familles. Nous comptons par là même contribuer à la réduction considérable des cas de fistule, voire à l’éradication de cette pathologie.

Comment comptez-vous vous y prendre, parlant justement de promotion de ce film ?

Le film HABIBA étant disponible, le projet est maintenant à sa phase la plus active. Nous prévoyons commencer les projections grand public dans les régions de l’Atacora-Donga et du Borgou-Alibori puis remonter progressivement vers le Sud du pays. Cela se fera avec l’aide de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta et l’ONG Essor qui nous accompagnent depuis le début du projet. Les lieux ciblés sont les collèges et les places publiques pour drainer plus de monde et atteindre efficacement nos cibles. Mais je ne vous le cache pas, tout stagne encore du fait de l’absence de ressources (surtout financières) pour entamer cette dernière phase du projet. Nous demandons donc le concours de toute personne physique ou morale, tout organisme ou institution capable de donner un coup de pouce au projet. Nous serons plus que ravis de collaborer avec eux.
Déjà, le film est d’abord une autoproduction avant d’être coproduit par la structure « WOMEN4WOMEN ». Pour être produit, HABIBA a aussi bénéficié du soutien financier du Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (FORIM) et de l’apport technique du fondateur de l’Institut de formation que dirige le colonel Marcellin Zannou?

Josué F. MEHOUENOU
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