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Rapports entre les partenaires sociaux et le gouvernement:Les syndicats optent pour la ligne dure
Publié le mardi 13 decembre 2016  |  Actubenin
Pascal
© aCotonou.com par Didier Assogba
Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb)
Cotonou, le 02 Novembre 2016. Affaire de cocaïne, l`ambiance à la brigarde territoriale de Cotonou.




Les syndicats sont remontés contre le Pouvoir en place, et leur colère a retenti lors du meeting qu’ils ont organisé, sous un soleil de plomb à la Bourse du travail à Cotonou, le mardi 06 décembre 2016. D’autres actions sont projetées. Ils choisissent ainsi d’adopter la ligne dure face à un régime qui n’a jamais fermé la porte aux négociations.
En tête de ce géant meeting, Pascal Todjinou de la Cgtb, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Noël Chadaré de la Cosi, Emmanuel Zounon de l’Unstb, mais aussi des responsables des syndicats affiliés. Prétendant défendre, d’une part, les intérêts des travailleurs en situation confuse ou difficile et, d’autre part, les libertés démocratiques, ils ont haussé le ton, laissant exploser leur colère par des slogans hostiles au chef de l’Etat au cours de cette grande manifestation. Il est vrai que ce n’est pas pour la première fois que ces leaders syndicaux montrent du muscle et se dressent contre le régime du Nouveau départ, mais le ton avec lequel ils se sont exprimés le mardi 06 décembre 2016 est très agressif. Ils étaient menaçants. Emmanuel Zounoun de l’Unstb a même lâché qu’il soit mis fin au mandat du président de la République et a annoncé, dans la foulée, l’organisation d’une marche de protestation. Appuyé par d’autres leaders, il a invité la base à se tenir prête pour descendre dans la rue le 15 décembre 2016. De quoi faire peser une pression supplémentaire sur les épaules du chef de l’Etat et des membres de son gouvernement. Depuis les mois précédents, le régime est acculé en raison de certaines décisions jugées impopulaires ou liberticides. L’interdiction des mouvements estudiantins, l’opération de déguerpissement, la suppression de certains avantages aux fonctionnaires, la liquidation de quatre sociétés sous tutelle du ministère de l’Agriculture, sont entre autres éléments, sources de la colère. Si ces morceaux ont été choisis par les Centrales syndicales pour justifier leur dernier meeting en date, cela ne manque peut-être pas de pertinence. Toutefois, il faut rappeler que les mêmes sujets ou presque avaient déjà meublé une conférence de presse organisée par les chefs de file des Centrales syndicales le jeudi 20 octobre 2016 à la Bourse du travail.

Le silence pour éviter d’envenimer la situation

Le gouvernement du Nouveau départ, vitriolé par les partenaires sociaux, diabolisé sur les réseaux sociaux, attaqué sur tous les fronts ne cède pas à la provocation, même dans l’affaire de cocaïne retrouvée au port de Cotonou dans un conteneur destiné à la société CajafComon, dont le propriétaire n’est rien d’autre que, Sébastien Ajavon. Surnommé le roi du poulet pour avoir fait fortune dans le secteur, ce dernier, principal accusé dans l’affaire de drogue, a réussi à soulever les secrétaires généraux des Centrales syndicales contre le régime Talon. Ce soutien dont on ne pouvait dire s’il était spontané ou intéressé avait surpris plus d’un, jusqu’au sein du monde des syndicats. Mais quoiqu’on dira, cette prise de position des défenseurs des travailleurs aux côtés du Patron du Patronat dans une affaire que la justice est seule compétente à apprécier avec les éléments en sa possession, a révélé la volonté farouche des partenaires sociaux d’en découdre avec le chef de l’Etat. Après cette série de mouvements de mécontentement dirigés contre ce régime installé il y a à peine 8 mois, on se demande si les récriminations des responsables syndicaux sont cohérentes et conséquentes. De la lutte des travailleurs à la mobilisation en faveur de la libération d’un prévenu dans une affaire pénale, aucun lien, le masque est tombé depuis. Le silence assourdissant du chef de l’Etat est une situation considérée comme du pain béni aux leaders syndicaux qui ont repris du poil de la bête, sûrs d’avoir pris de l’ascendance sur le gouvernement. Octobre, novembre et décembre, trois mois au cours desquels les syndicalistes ont marqué la Rupture avec le Pouvoir après avoir jeté des fleurs au chef de l’Etat, qui les a reçus au Palais de la présidence au mois d’août 2016. Après la lune de miel, c’est l’enchaînement des accusations qui tombent malheureusement dans une période où, il est reconnu que le gouvernement fait des efforts pour donner satisfaction aux revendications des travailleurs. Dans leurs récriminations, les secrétaires généraux des Centrales syndicales n’accusent pas le pouvoir sur le terrain des promesses non tenues ou de non-respect des engagements. Dans la foule qui s’est déplacée à la Bourse du travail, le mardi 06 décembre, parmi les interrogations qui circulaient sur les lèvres, une était persistante. Qui a intérêt que ces mouvements se poursuivent et se durcissent ?

FN
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