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Gouvernance : La Rupture communique enfin, mais intoxique
Publié le mardi 13 decembre 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Visite du Président Patrice Talon au Nigéria
le Président Patrice Talon en visite officielle au Nigéria




La décision du Gouvernement de la République Fédérale du Nigeria d'interdire l'importation n'a pas fini de secouer à Cotonou les acteurs socio-économiques et politiques. Mais le grand impact de cette action a été livré hier, lundi 12 décembre 2016, par les quotidiens béninois. On a assisté à une grosse campagne de communication sous forme d'achats de titre à la Une et d'articles chantant le sauvetage du Bénin par une décision du parlement nigérian, en réalité le vote d'une motion. La décision du gouvernement nigérian serait inspirée par des béninois capables d'influencer les actes administratifs du gouvernement Buhari, en gros la normo-communication vient de sonner le clap de fin de la disette des journalistes mais plus encore.

Une intoxication grotesque

Le gouvernement de la Rupture montre déjà ses limites en matière de coopération sous régionale en citant comme seul recours à cette décision économiquement offensive à l'égard du Bénin, la motion de la chambre des représentants, la chambre basse du parlement du Nigeria comme bouée de sauvetage. Une motion parlementaire est purement déclarative et n'a aucune force coercitive sur un acte administratif pris par le gouvernement. De plus le gouvernement nigérian a pris cette décision en se fondant sur la Section 18 du Code des Douanes (Customs and Excise Management Act, ndlr) et donc se trouve en parfaite légalité avec les lois de la République Fédérale du Nigeria. En ce qui concerne les dispositions communautaires, dites violées, elles sont contenues dans le cadre strict de la production locale, et on ne peut affirmer que le Bénin est un producteur de véhicules d'occasion. Ensuite l'appel des élus nigérians n'a pas pour but de sauver le Bénin mais d'en appeler à la clémence du gouvernement envers les nombreux acteurs de la filière qui nourrissent leurs familles grâce à ce commerce.

Des Béninois à la manœuvre ?

Le manque de vision stratégique des gouvernements successifs de la République du Bénin est le fait condamnable dans cette histoire. La décision de l'Administration Buhari ne peut être analysée comme une conspiration que lorsqu'on travaille sur le court terme comme le font les dirigeants en place à Cotonou. Le Nigeria est face à la plus grande crise de devises de son histoire et a entrepris une politique stricte de contrôle des flux de capitaux qui passe par le contrôle des voies d'importation. Il est de notoriété publique que Sèmè fait perdre beaucoup d'argent à l'Etat fédéral. Les projets d'infrastructures portuaires notamment celui de BadagryDeepSea Port, porté entre autres par APM Terminals et espéré pour 2018 ainsi que celui d'Ibeju Lekki, sont des actions stratégiques du Nigeria pour contenir les importations sur leur sol. Ces deux ports sont situés à moins de 100 kms de Cotonou dans l'Etat de Lagos et anticipent clairement sur l'explosion démographique du Nigeria prévue pour être en 2050, la 3ème population du monde. Il va de soi, pour tout analyste sérieux que les acteurs de ces projets ont besoin de mesures incitatives pour les rassurer que le trafic espéré ne sera pas dévié vers d'autres ports concurrents, celui de Cotonou étant le plus proche. Le Bénin a passé des années à accuser le Nigeria d'être un Etat désorganisé et se réveille hébété de constater que des législations détaillées, existent et sont destinées à protéger le marché nigérian. Mieux qui sont ces béninois

qui peuvent parler à Buhari ?

Le lobby béninois au Nigeria

Le Président Patrice Talon connaît le lobbying. Il en est client. En Avril 2013, Patrice Talon recrutait l'ancien Sénateur Républicain de l'Etat de l'Utah Robert Bennett et deux de ses collègues du Cabinet de lobbying Arent Fox, GerardLeval et Brett Kappel pour des actions en vue du respect des lois et la promotion de procédures judiciaires transparentes et équitables. On note pour l'histoire, qu'il n'aura pas été extradé au cours de ses nombreux déplacements malgré un mandat d'arrêt international décerné contre lui. C'est dire que cela a payé. Dans ces conditions, on est en droit d'inviter l'administration Talon, qui a usé de ces méthodes contre le Président Yayi à plus de sagesse. S'il en existe, des Béninois capables d'influer sur les décisions du Président Buhari, c'est l'occasion pour l'Etat béninois de les engager et d'obtenir d'eux, des mesures favorables au Bénin.

Worou BORO
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