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Gestion de l’or blanc/Campagne 2017-2018 : Main basse programmée sur le coton!
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon,President du Benin




L'ombre de Patrice Talon plane sur l'ambitieux appel d'offres de la filière cotonnière du Bénin. L'Association interprofessionnelle du coton (AIC) du Bénin a publié lundi 5 décembre l'avis d'appel d'offres pour satisfaire les besoins annuels en engrais et en produits phytosanitaires de la filière pour la campagne 2017-2018.

Le cahier des charges devrait éliminer d'entrée de jeu les opérateurs de taille moyenne tant il est exigeant...

Du point de vue des volumes d'abord: rien que le premier lot d'engrais coton (il y en a trois en tout) porte sur... 100 000 tonnes, une commande énorme d'une valeur d'environ 40 millions de dollars! Celle-ci représente par exemple le besoin annuel de la Sofitex burkinabè, dont la production cotonnière est trois fois supérieure à celle du Bénin! Cotonou a-t-il en tête de fortement doper sa production? Celle-ci était de 168 000 t l'année dernière; le pays a une capacité d'égrenage suffisante pour au moins doubler ce volume. Les deux autres lots porte sur 40 000 t d'urée et sur 25 000 t d'engrais maïs.

Or, pour concourir à ces trois lots, l'appel à manifestation précise que les soumissionnaires doivent justifier d'une garantie bancaire d'un établissement local sous la forme d'un chèque certifié ou d'un chèque de banque... d'un montant d'1 milliard de FCFA (environ 1.2 million d'euros) pour les deux premiers lots, et de 500 000 FCFA pour le 3e lot! Très rare sont ceux qui ont une telle surface financière aujourd'hui auprès de banques béninoises.

Enfin, le cahier des charges précise aussi que les adjudicataires devront assurer la distribution des engrais à toutes les coopératives villageoises de producteurs de coton (CVPC) du territoire national! Ce qui nécessite là encore une force de frappe logistique considérable. Rien que l'acheminement des 100 000 t d'engrais coton équivaut à 4 000 camions de 25 t!

Les sept autres lots portent sur des produits phytosanitaires (herbicide, insecticide, etc.); les soumissionnaires doivent justifier de garanties bancaires représentant 10% de la valeur des lots.

La date limite de remise des offres est le 5 janvier 2017.

Sous contrôle du président du Bénin Patrice Talon, par le biais de ses enfants, la SODECO, la Société du développement du coton (égrenage), devrait se positionner sur les lots d'engrais. Lors de la précédente campagne, la SODECO avait en effet acheté, entre mai et juin 2016, en gré à gré, près 70 000 t d'engrais à la société suisso-singapourienne Mekatrade, couvrant ainsi in extremis la totalité des besoins de la filière coton du pays.

SODECO disposerait des lignes financières suffisantes pour assurer ce genre de cautionnement bancaire.

Jusqu'à présent, c'est le ministère de l'agriculture (MAEP Bénin) qui lançait les appels d'offres et c'est la SONAPRA, la Société nationale de promotion agricole, qui gérait la réception, la distribution des engrais, la collecte et la vente des fibres de coton. Or, suite à une décision du conseil des ministres du 30 novembre dernier, la SONAPRA et les différentes agences du ministère de l'agriculture (Centrale d'achat des intrants agricoles (CAIA-SA), l'Office national d'appui à la sécurité alimentaire (ONASA) et l'Office national de stabilisation et de soutien des prix des revenus agricoles (ONS)) sont programmés à la liquidation.

Ces organismes sont entre autres remplacés par l'AIC, qui a été ravivée de ses cendres depuis l'accession au pouvoir de Patrice Talon, qui en fait son bras armé pour le coton. L'AIC est en effet dirigé par Mathieu Adjovi, l'un de ses fidèles. En ce qui concerne les autres cultures, hors coton, c'est désormais l'organisme semi-public PROCAD dirigé par l'ancien DG de la SDI, le groupe de Patrice Talon, Bertin Adeossi qui supervise le périmètre.

En ce qui concerne les sept lots de phytosanitaire, il est fort à parier que la société basée à Abidjan, Af-Chem Sofaco, spécialisée dans ce type de produit et appartenant aussi à Patrice Talon, soumissionne également.

Contacté, Patrice Talon n'est pas revenu vers nous.

Source : Jeune Afrique du mercredi 14 décembre 2016

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