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«Rupture», «Nouveau Départ» et «Bénin Révélé» : trois slogans creux en 8 mois de gouvernance sans résultats
Publié le lundi 19 decembre 2016  |  Notre Voix
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon,le président béninois






Qu’est-ce qui n’a pas marché pour qu’après huit mois de gestion du pouvoir d’Etat, le slogan qui caractérise le gouvernement Talon puisse être changé brusquement ? De la «Rupture» et du «Nouveau Départ», nous sommes depuis vendredi dernier dans l’ère du «Bénin Révélé». Trois slogans en moins d’un an, avec les mêmes hommes et les mêmes pratiques et comportements. Cette nouvelle donne montre à suffisance l’échec de la politique de Patrice Talon qui peine à rassurer ses compatriotes abandonnés dans la misère et la précarité.



Le «miracle» promis au peuple béninois depuis l’Elysée ne sera pas effectif avec de vains slogans, les incantations politiques. Les grandes proclamations du gouvernement sur la transformation structurelle de l’économie nationale, l’amélioration des conditions de vie des populations et la consolidation de la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance, à coups de tambour et au son de la trompette tous les matins, dans une certaine presse nationale et internationale et sur les réseaux sociaux n'y feront rien : le Bénin est englué dans la crise. Les dérives et la mal gouvernance qui caractérisent le régime ne pourraient lui permettre de réaliser son rêve.

En réalité, Patrice Talon a berné les électeurs, puisqu’il a été élu sur la base de la «Rupture» et du «Nouveau Départ». Et il ne saurait changer de cap en cours de mandat. C’est la preuve que ces deux slogans étaient vraiment «creux», sans contenu. «Bénin Révélé» pourra-t-il corriger la gouvernance jugée «désastreuse» par les centrales et confédérations syndicales ? Ce n’est pas évident. En effet, quelle économie veut-on transformer lorsqu’elle est prise en otage par une seule personne ? Quelle relance veut-on faire lorsque tous les secteurs essentiels de cette économie sont tombés dans les mains d’une seule personne ? Quelle transformation structurelle sérieuse veut-on apporter à l’économie nationale lorsque le gouvernement ignore la crise au Nigéria et la chute du port de Cotonou et de la filière des véhicules d’occasion avec à la clé l’interdiction par le grand voisin de l’importation du riz et de voitures neuves et usagées par voies terrestres ? La transformation structurelle de l’économie nationale peut-elle donner des résultats probants lorsque le gouvernement projette un déficit budgétaire de 12,3% du PIB en 2017 contre 6% du PIB en mars 2016 ?

L’amélioration des conditions de vie des populations peut être effective pendant que les acquis sociaux sont suspendus, annulés ou supprimés ? Avec un budget de l’Etat anti social, la suppression des milliers d’emplois et la pression fiscale sur les ménages avec la forte croissance des dépenses en capital, quelles conditions de vie veut-on améliorer ?

Enfin, quelle démocratie veut-on consolider lorsqu’on sait que ses règles élémentaires sont bafouées, violées au quotidien ? Faut-il le rappeler, le Chef de l’Etat a déclaré son patrimoine 07 mois après son arrivée au pouvoir. Certains de ses ministres traînent toujours le pas. Quelle démocratie veut-on consolider lorsque les voix critiques sont traquées, des médias indépendants sont injustement fermés, les activités des associations d’étudiants sont suspendues… ? Sommes-nous dans un Etat de droit avec la violation des décisions de justice et de la Cour Constitutionnelle et les arrestations arbitraires ? C’est la bonne gouvernance qui recommande l’attribution des marchés gré à gré illégaux, la liquidation dans l’opacité totale des sociétés, offices d’Etat et hôpitaux de zone ?

Autant de questions qui méritent d’être posées au regard des agissements du régime «Bénin Révélé», en contradiction permanente avec ses proclamations.

Le Chef de l’Etat peut-il redonner espoir aux Béninois ? Rien n'est moins sûr, car sa gouvernance n’est pas exemplaire aux yeux de ses compatriotes.

«Rupture», «Nouveau Départ», «Bénin Révélé»…, la fin du calvaire des populations n’est pas pour demain.

Espérons que les mesures annoncées puissent donner les fruits escomptés pour le bonheur des populations.

Benn MICHODIGNI
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