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Sg/Csa-Bénin, Anselme Amoussou à propos du PAG 2016-2021 : “ C’est un programme dont le contenu n’est pas parfait“
Publié le jeudi 29 decembre 2016  |  Matin libre
Anselme
© aCotonou.com par DR
Anselme Amoussou,Secrétaire Général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin)




Récemment élu à la tête de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), le secrétaire général Anselme Amoussou, dans le présent entretien exclusif se prononce sur le Pag 2016-2021, la crise à la Caisse autonome d’amortissement (Caa) et autres. Lire plutôt….

Vous prenez les commandesà un moment où le ton est pratiquement à la révolte dans le rang des travailleurs quels sont vos premiers défis ?

Le premier défi pour nous au niveau de la Csa-Bénin, c’est de faire en sorte que notre Confédération conforte sa position de leader dans le monde syndical béninois. Nous en sommesdeuxième et nous avons l’ambition de faire en sorte que nous devenons la toute première Confédération syndicale à l’issue des prochaines élections professionnelles. Et cela passe par un certain nombre d’actions fortes que nous devons poser qui concernent déjà le fonctionnement de la Confédération. Nous devons faire en sorte d’avoir un fonctionnement beaucoup plus moderne qui fasse appel aux différents organes techniques, aux différentes fédérations pour jouer le rôle de transmission entre le bureau national de la Csa et la base. Ensuite, il faudra nous occuper fondamentalement des défis de la formation, de l’éducation ouvrière parce que nous avons eu beaucoup de dérives ces derniers temps qui sont dues pour l’essentiel à l’ignorance des notions de base du syndicalisme. Il faut que nous puissions former correctement nos militants et leurs responsables sur leurs droits et leurs devoirs, sur les techniques de négociation. Que nous puissions également les former sur les thématiques importantes du monde du travail aujourd’hui, en pleine mutation notamment les questions sociales, les questions comme l’informel, le dialogue social. Ensuite, il faut relever le défi de l’autonomie financière de la Confédération parce que tous ce que nous disons ne peuvent être fait sans moyens financiers. Vous savez qu’aujourd’hui, c’est l’un des grands handicaps des Confédérations syndicales dans notre pays qui sont tributaires du bon vouloir du gouvernement qui doit donner une subvention. Nous avons l’ambition de diversifier nos partenariats pour avoir de nouvelles sources de financement de nos activités. Nous avons également l’ambition de faire rentrer correctement les cotisations syndicaleset cela passe par la mise en place d’une nouvelle stratégie de collecte des cotisations que nous allons proposer à nos responsables pour que cela soit validé. Il y a d’autres défis, le défi de la communication, le défi de l’amélioration des offres que nous avons en direction de nos militants. Voilà pour l’essentiel les grands actes que nous allons poser pour faire de la Csa-Bénin, une Confédération plus visible, plus moderne et plus efficace dans son action vis-à-vis des travailleurs.

Une nouvelle équipe à la tête de la Csa, une nouvelle stratégie de lutte ?

Quand il faut dénoncer, il faut dénoncer. Je pense que le combat qui a été le combat du SgLokossou jusque-là est un combat pour le respect des textes de la République, la préservation des acquis démocratiques dans notre pays, le respect pour l’emploi. Le reproche essentiel que nous faisons, nous organisations des travailleurs au gouvernement aujourd’hui, ce n’est pas de faire les réformes mais de les faire sans la nécessaire participation des partenaires sociaux. C’est notre devoir en tant que forces sociales d’attirer l’attention du gouvernement pour lui montrer que nous voulons le soutenir dans ses réformes puisque nous avons intérêt à ce qu’il réussisse. Vous avez un programme très alléchant qui a été présenté mais qui a besoin de la contribution de tous. Quelle va être la touche d’Anselme Amoussou ? Ça va être le même combat peut-être avec, parce que nous n’avons pas le même tempérament que le SgLokossou, un autre style. Toujours dans la dénonciation, dans la veille citoyenne, il faut que ça continue mais nous avons l’ambition de faire en sorte que nous devons nous crédibiliser vis-à-vis du gouvernement. Nous devons apparaitre désormais comme des partenaires crédibles et faire des propositions pertinentes sur la gestion du budget, la gouvernance. L’attitude du gouvernement aujourd’hui me parait un peu suicidaire. Vous savez lorsque vous avez un complexe de supériorité, vous avez beaucoup de chance d’échouer dans votre action mais j’ai le sentiment que le gouvernement à un complexe de supériorité. Nous n’avons pas l’intention de laisser le gouvernement nous faire perdre le temps donc nous allons jouer notre partition avec notre style dans le respect des principes qui sont ceux de la Csa-Bénin.

Alors Sg, la Crise au sein du Syntra-Caa a assez perduré et récemment défrayé la chronique.Comment comptez-vous résoudre ce problème ?

Il n’ya pas eu quelque chose qui ait défrayé la Chronique.Nous avons eu un Congrès tout à fait paisible.Ce qui se passe, je veux mettre çà sur le compte d’un malentendu parce que je ne veux pas en rajouter à la polémique. Il y a certaines personnes qui ont intérêt à ce qu’il y ait une polémique autour de çà, nous n’allons pas les accompagner sur ce chemin. J’ai écouté les gens ces derniers temps dans la presse et j’ai compris que toute la vérité n’a pas été dite. Dans cette histoire, la Csa-Bénin a essayé de jouer sa partition comme faîtière. Et nous avons toujours cherché à marcher sur les textes. Malheureusement, nous n’avons pas été compris par une partie qui a considéré que si cette situation a perduré,que c’était le fait d’un individu notamment du Sg Lokossou pour avoir été associé aux tentatives de règlement de ce problème. Je dois pouvoir vous dire qu’il n’en a jamais été le cas. Il y a une nouvelle équipe à la tête de la Csa-Bénin et il y a semble-t-il un espoir que la situation puisse se régler. Nous allons nous engager sur cette voie mais la situation ne se règlera pas en tordant le cou à la procédure, aux textes qui existent. Nous allons à nouveau faire en sorte que la loi soit respectée. Et si c’est le cas et que cela agrée les différentes parties, nous sortirons rapidement de cette crise.

La décision de justice rendue dans ce dossier…

Dommage que nous soyons obligés d’étaler ces genres de dissension dans la presse. Je dois rétablir un certain nombre de vérités. Une décision de justice a été rendue effectivement qui estime qu’il faut que l’assemblée générale soit reprise à la CAA. Nous avons pris acte mais ce qui s’est passé par la suite n’a pas respecté les règles fondamentales en matière de syndicalisme. Ce qui s’est passé est que pour mettre en pratique cette décision de justice,, c’est le Directeur général de la CAA qui a convoqué l’assemblée générale élective du syndicat. Or, dans les textes de la CAA, c’est le secrétaire administratif qui convoque l’Assemblée générale élective et donc le nouveau bureau qui est celui de mon camarade Isdine est un bureau issu de cette Ag convoquée par le Directeur général. Il y a déjà un vice de procédures. C’est ça que nous avons relevé. Le SgLokossou a écrit à la Direction générale du travail pour avoir son avis technique sur la question. La Direction générale du travail a réagi en montrant clairement que la décision de justice doit être respectée mais que dans le cas d’espèce, elle n’a pas suivi la procédure normale pour convoquer l’Ag. Par conséquent, le bureau issu d’une Ag convoquée par le Directeur général ne peut pas être reconnu. Voilà là où nous en sommes. Cela ne veut pas dire que quand nous allons régler le problème, le camarade en question s’il est réélu, ne sera un interlocuteur valable et de plein droit, membre de la Csa-Bénin. Nous allons nous engager dans la résolution de ce problème pour que les deux parties se retrouvent apaisées pour que les travailleurs puissent vraiment se mirer à travers un seul syndicat au niveau de la Caisse autonome d’amortissement.

Un mot sur le PAG…

Je dois dire que d’abord en terme de présentation, la forme était trèsréussie. Je trouve que c’estun programme ambitieux. Ce programme me parait un peu trop libéral sans le petit grain de social qui doit l’accompagner, sans le petit grain de la participation des travailleurs,de collaboration, de consultation et de concertation qui doit l’ accompagner et j’ai peur que le programme bien qu’il soit très séduisant n’échoue pour la simple raison qu’on n’aurait pas obtenu l’adhésion volontaire de tous. C’est un programme dont le contenu n’est pas parfait et donc c’est en cela qu’on aura besoin d’avis des autres. Je vais vous donner un exemple. Il est prévu dans ce programme, les logements sociaux, vous avez entendu, les chiffres c’est 20 millions. Et quand on présentait ce document, on avait bien l’impression que le gouvernement considérait que c’était le minimum alors qu’on n’était pas sur la même échelle de valeurs. Mais quand vous descendez ça fait 110 000FCFA par mois pendant 15 ans pour un travailleur. Quelle est la catégorie de travailleur qui peut payer 110 000F par mois durant 15 ans ? Donc déjà un logement social qui n’est pas accessible pour le grand nombre. On aurait pu discuter, améliorer cela. Quand vous regarder le programme, j’ai l’impression qu’on a beaucoup plus mis l’accent sur les élites et qu’on n’a pas assez mis l’accent sur les petites réformes qu’on peut faire pour que notre université devienne une université qui forme les gens qu’il faut, pour que la question de l’orientation scolaire soit réglée. Par rapport au tourisme, on a annoncé beaucoup de projets, la mise en œuvre du projet “Route des pêches“ mais dans le même temps, le gouvernement fait passer des camions par cette voie qui longe la mer. Vous imaginez des camions sur une voie destinée à promouvoir le tourisme ?Ça n’a pas de sens. Et ce programme c’est 9 milliards que l’on veut récupérer, de quelle façon ? Et j’ai entendu le Chef de l’Etat demandé à l’Assemblée de l’aider en votant les lois, à instaurer de nouvelles taxes. Et c’est là où on a besoin de dialoguer, de convaincre les gens. Je voudrais demander au gouvernement de ne pas considérer que ce qui a été présenté est déjà réalisé et pour le réaliser, qu’il y ait une autre forme de gouvernance, d’approche un peu plus humaine.

Propos recueillis par Aziz BADAROU
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