Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Déguerpissement, et après ?:opération de libération de l’espace public
Publié le jeudi 5 janvier 2017  |  La Nation
Opération
© aCotonou.com par Didier Assogba et Didier Kpassassi
Opération de déguerpissement à Cotonou.
Cotonou, le 04 Janvier 2017. Opération de déguerpissement à Cotonou à Aïbatin




Sale, mal occupée, encombrée, la ville de Cotonou et aussi les autres grandes villes du Bénin sont appelées à avoir un nouveau visage. Cela passe par des opérations de déguerpissement des espaces publics enclenchées par l’Etat depuis peu. Mais au-delà du dégagement, de vrais problèmes sans solutions pour l’heure subsistent et pourraient remettre à l’eau l’œuvre de salubrité engagée.

Les grandes villes du Bénin n’ont plus le même visage depuis quelques semaines. L’opération de libération des trottoirs et terre-pleins centraux des axes routiers enclenchée par le Gouvernement depuis quelques semaines est entrée dans sa phase active ces derniers jours. Les occupants des espaces concernés, du moins la plupart obtempèrent à la décision gouvernementale. Depuis hier, la phase répressive a démarré. Du coup, Cotonou (surtout) change d’attrait. Les abords des voies publiques jadis occupés par des petits commerces, des boutiques, bars, restaurants et autres installations ont disparu au profit de nombreux gravats et tas de ruines. L’opération de déguerpissement devenue réalité, va redonner à Cotonou les attributs d’une belle ville. Ambition légitime, fortement souhaitée et portée par le Gouvernement mais qui pose par la même occasion, de nombreux autres problèmes. Le premier, et sans doute l’un des plus importants, c’est l’avenir des déguerpis ou du moins le sort réservé à leur business.

Appelées à se reloger pour les unes, à changer d’activité pour les autres, les personnes sommées de dégager l’espace public illégalement occupé depuis des lustres n’ont pour le moment aucune alternative. Ni le Gouvernement, encore moins les municipalités qui les avaient autorisés (pour certains) à s’installer ne leur offre aucune solution de rechange. Dans ces conditions, prestataires de services, vendeurs de produits et bénéficiaires s’en retrouvent privés du jour au lendemain. Pour ces petits commerçants et autres revendeurs, l’opération en plus de faire disparaître leurs lieux de travail, les condamne à un chômage forcé dont les conséquences sur leur train de vie ne seront pas des moindres par ces temps d’austérité. Dans des quartiers comme Aïbatin, Fidjrossè, Mènontin et autres, la plupart des boutiques et autres bicoques ont été réduites en tas de briques, de ferrailles et de tôles. L’autre conséquence immédiate de l’opération, c’est que la restauration dans la ville de Cotonou devient un casse-tête. Il n’est, en effet, un secret pour personne, que les métiers et le commerce de bouche constituent des activités phares dans la cité économique du Bénin et marchent d’ailleurs fort bien. Mais les promoteurs de ces activités sont pour la plupart installés aux abords des voies et subissent ces jours-ci, les conséquences de la décision gouvernementale visant la libération des espaces publics. Double impact donc dans ce secteur qui n’est pas le seul visé.

Qu’adviendra-t-il après ?

La ville de Cotonou offre depuis quelques jours le physique d’un vaste chantier avec un peu partout, des démolitions. Mais si dans la foulée de l’opération déclenchée par le Gouvernement, les habitants de la ville s’accommodent de cette insalubrité, ils la voudraient surtout de courte durée. « Personne n’est contre l’opération. Le plus important, c’est que les débris ne trainent pas dans la ville », indique Karl Houndégni, venu superviser la démolition d’un bar au quartier Fidjrossè. Selon cet habitant, il devrait être envisagé des solutions alternatives pour que « Cotonou ait un nouveau visage » dans un délai optimal.
Pour rappel, cette vaste opération se déroule sur deux phases. La première prend en compte une première série de villes et centres urbains notamment Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Abomey-Calavi, Ouidah, Bohicon, Abomey, Sèmè- Kpodji, et consistera à libérer effectivement tous les trottoirs et terre-pleins centraux des principaux axes routiers dans les villes concernées. La seconde phase portera sur le reste du domaine public (trottoirs et terre-pleins centraux des autres axes urbains, espaces publics entre trottoirs et alignements des propriétés de toutes les voies primaires et secondaires urbaines, tous espaces publics naturels). La crainte ici, c’est qu’une fois l’espace libéré, mais abandonné et sans solution à court terme, les occupants dégagés ou même de nouveaux trouvent des moyens détournés pour s’installer à nouveau, ce qui mettrait à mal l’ambition de départ, de même que l’embellissement souhaité.


Articles associés

   
Commentaires