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Libération des domaines publics à Cotonou sur l’axe Houéyiho-Fidjrossè : Les bulldozers rasent tout sur leur passage
Publié le jeudi 5 janvier 2017  |  Le Matinal
Opération
© aCotonou.com par Didier Assogba et Didier Kpassassi
Opération de déguerpissement à Cotonou.
Cotonou, le 04 Janvier 2017. Opération de déguerpissement à Cotonou à Aïbatin




Ce que certains Saint-Thomas pensaient comme étant une blague du gouvernement du Nouveau départ n’en est pas une. Depuis hier, mercredi 04 janvier 2017, la libération des domaines publics comme dernier recours est effective à Cotonou. C’est l’axe Houéyiho-Fidjrossè qui a servi de point de départ à cette opération.



Mercredi 04 janvier 2017. Très tôt le matin, le quartier Houéyiho a connu la visite inhabituelle d’une autorité de marque. Le préfet Modeste Toboula, avec un bataillon de forces de l’ordre et d’engins spécialisés pour les travaux de démolition, a surgidans les encablures du passage à niveau supérieur de la zone. L’objectif de cette descente inopinée était de mettre à exécution la décision du gouvernement du Nouveau départ relative à la libération des domaines publics illégalement occupés par certains citoyens. Sans hésiter, l’homme fort du département du Littoral a donné l’ordre aux conducteurs des bulldozers convoyés sur le terrain de dépouiller les trottoirs de tout ce qu’il y a d’encombrant. Ainsi a démarré ce que les populations appellent, désormais, le spectacle « gbôgbanou ». Sous les indications de l’autorité et des géographes mobilisés pour la cause, deux bulldozers, sans état d’âme, se sont mis à démolir les infrastructures érigées de part et d’autre de la voie pavée allant vers le quartier Gbèdégbé. D’un geste sec, ils mettaient en morceaux des bâtisses de toutes sortes. Terrasses magnifiquement carrelées, auvents, paillottes, piliers, et tout autre obstacle à une bonne circulation des piétons n’ont pu résister à la furie de ces engins qui ont l’art de mettre tout en ruines. Impuissants, les propriétaires de ces infrastructures n’ont pas eu d’autre choix que de voir s’écrouler à grand fracasleurs édifices réalisées, pour certains, à des millions de francs. Ayant appris la nouvelle de l’effectivité du déguerpissement forcé, certains occupants illégaux de l’espace public qui ne se sont pas encore conformés à la nouvelle réglementation ont, dans la foulée, sollicité des jeunes gens pour vite démonter leurs installations. C’était le cas d’un tenancier de buvette se trouvant à côté de la station-service de Gbèdégbé. Aidé par ses employés, il n’eut le temps que de vider certains effets personnels avant que ne s’applique sur le bâtiment qui lui sert de lieu de travail la fourche de la machine à démolir. Même spectacle avec ceux qui se sont installés dans un bas-fond après cette station-service pour exercer leurs activités de menuiserie, mécanique, vulcanisation et autres. Marquées ou non, leurs baraques ont été mises en pièces.Ainsi, sur plusieurs kilomètres, le grand ménage a été fait jusqu’au quartier Fidjrossè.

Plus d’auvents devant les boutiques

Bizarrement et contre toute attente, la décision de déguerpissement n’a pas épargné les auvents des boutiques. Ceux qui pensaient que cela était réglementaire et les ont laissés lors du déguerpissement volontaire ont été désillusionnés. Tout a été mis à terre hier, lors de cette 1ère étape du déguerpissement forcé. Ce qui suppose que ceux qui, à un moment donné, ont pensé que la mesure de libération de l’espace public ne devrait pas prendre en compte ce genre de dispositif servant à se prémunir contre le vent, la pluie et le soleil, doivent maintenant se dépêcher de les enlever. Car, au passage du Préfet Modeste Toboula à Houéyiho, même les supports des auvents ont été mis en berne.

Les vendeurs d’essence frelatée mis en garde

Après le déguerpissement, la nouvelle donne est que les vendeurs d’essence frelatéen’auront plus droit de cité aux abords des voies. Le cas échéant, leurs marchandises seront non seulement saisies, mais eux-mêmes devront répondre de leur manquement à la loi devant le procureur de la République. Tel a été l’avertissement du préfet Modeste Toboula. « Je voudrais lancer un appel particulier aux vendeurs de l’essence frelatée, juste pour leur dire que nous avons pris soin de les aider à ramasser les tabourets, bouteilles, les bidons…Je voudrais les prier humblement de ne plus revenir s’installer ; parce que désormais, il ne s’agira plus des bouteilles, il ne s’agira plus des tabourets, mais on va les présenter devant le procureur… Nous sommes dans un pays de droit et lorsque la police judiciaire établit des règles et que vous décidez de les violer, vous devez en répondre devant le procureur de la République », a martelé le préfet Modeste Toboula.

Le pacifisme de la population

Alors que certains Béninois, à l’image de Thèrèse Waounwa, ont prédit l’affrontement, c’est le contraire qui a été observé sur le terrain. Les populations n’ont manifesté aucun sentiment de mécontentement ni posé des actes pouvant freiner l’élan des autorités en charge de l’opération. Elles sont restées pacifiques des heures durant. Au contraire, elles ont salué l’initiative du président Talon. Dans la mêlée, on attendait des gens dire que le Chef de l’Etat a vu juste d’aller en campagne contre l’occupation anarchique des trottoirs au grand bonheur des piétons. Du passage à niveau supérieur de Houéyiho à Fidjrossè, elles ont suivi avec attention et joie toutes les étapes de l’opération.

Joël Samson Bossou
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