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Issa Azizou sur ‘’Moi Président’’ : « Sous mon régime, je vais empêcher que des gens volent »
Publié le vendredi 6 janvier 2017  |  Matin libre
El
© Autre presse par DR
El Hadj Issa AZIZOU Ministre de l`Agriculture, de l`Elevage et de la Pêche




Parmi la trentaine de candidats, il a choisi de se distinguer par une trilogie :Action, efficience et intégrité. Ces trois valeurs fondent le projet de société du Colonel El-hadj Azizou Issa. Mais comment compte-t-il traduire ces concepts en acte concrets, susceptibles d’impacter le quotidien des Béninois?Le candidat est ici pour défendre la pertinence de ses choix, un candidat que je vous invite à découvrir.

Présentation

Colonel des eaux forêts et chasse à la retraite, élu député de la 6e législature en 2011-2015, sur la liste Fcbe, il a appartenu à la majorité parlementaire, majorité soutenant les actions du Président Thomas Boni Yayi. En 2014, il est nommé ministre de l‘Agriculture de l’élevage et de la pêche par ce dernier. A l’Assemblée nationale, il était membre du groupe parlementaire Umpp, Unité-solidarité-progrès et vice-président de la commission de l’éducation, de la culture, de l’emploi et des affaires sociales. Il a siégé au parlement panafricain et était élu au Cocus Afrique de l’Ouest. Détenteur d’un Brevet de technicien supérieur, il jouit d’un diplôme d’ingénieur des eaux,forêts, et chasse et détient un Dea en gestion de l’environnement. Il est inscrit à une thèse de doctorat dans la même filière. Dans la vie active, il a occupé constamment des postes de responsabilité de chef de division exploitation forestière à la Snafor à Bohicon. Il est, avant d’aller à l’Assemblée nationale, devenu Directeur général des forêts et des ressources naturelles. Un couronnement après 27 ans de loyaux services. Aujourd’hui à 57 ans, marié père de trois enfants, il aspire à occuper le palais de la Marina.

Voilà ! El-Hadj Azizou Issa, cette présentation rappelle que vous appartenez à une famille politique. Dans ces conditions, on ne saurait entrer dans cet entretien sans lever un préalable. Qu’est-ce qui motive votre candidature alors que votre famille politique a désigné un autre prétendant au fauteuil présidentiel ?

Je crois, c’est une question pertinente en réalité. Effectivement, les Fcbe, depuis les législatives de l’année dernière jusqu’aux communales et locales, il y a eu une méthode de travail qui malheureusement, je veux juste parler du cadre local, m’ont exclu de la liste de candidature. Et du côté politique, je suis le coordonnateur départemental des Forces cauris pour un Bénin émergent, dans l’Alibori. Il y a certainement dans la méthode quelque chose qui n’a pas marché et au-delà de tout, je pense que ce sont des choses qu’il faut vraiment aller corriger. C’est pour cela, et tout à l’heure nous allons le constater dans mon projetde société,que nous allons faire un travail participatif, il faut faire en sorte que les décisions émanent de la base, au lieu qu’elles soient descendantes. El là, cela risque de casser beaucoup de choses et de ne pas rencontrer l’assentiment des électeurs qui doivent voter pour nous. Mais je puis vous dire aujourd’hui, que ma candidature est stratégique. Certains pensent que c’est contre d’autres alliances. Non au contraire, cette candidature permettra à tous les Béninois qui ont cru en moi, à travers ces différents postes de se réunir autour de moi et certainement le miracle aura lieu.

Votre projet de société dans cette synthèse s’ouvre par une insistance sur la lutte contre la corruption. Pourquoi ?

Je crois que là aussi c’est clair, j’ai servi l’Etat durant une trentaine d’années et depuis lors, je suis dans la chose politique. Personne ne peut me dire que ce n’est pas le premier mal du Bénin. On peut même l’appeler un fléau. C’est un fléau pour notre Etat. Je sais qu’en frappant là, c’est sûr que le bien-être de nos populations va s’améliorer, je peux vous dire peut-être même de 200%.

Mais comment frapper là ?

Aujourd’hui vous vous imaginez, même à traversles lois…bon, j’étais à l’Assemblé quand la loi de la lutte contre la corruption se votait. Nous avons juste un seul organe officiel pour lutter contre la corruption au niveau central, donc certainement installé à Cotonou. Comment voulez-vous que cet organe contrôle tout ce qui se passe sur l’ensemble du territoire dans ce pays. Il faut des démembrements et donc une fois au pouvoir, ne pas donner l’impression aux citoyens qu’on a un organe, une organisation structurée jusqu’à la base pour punir. Nous allons plutôt créer des organes qui s’occuperont de la bonne gouvernance.

Dans chaque département ?

Exactement, même au niveau village. On aura des organes jusqu’aux villages et quartiers de ville qui veilleront sur tout ce qui se passerait au niveau de leur territoire de compétence. Pas n’importe qui, qui descendrait avec de ressources bien acquises, ou mal acquises, mais, l’organe local de bonne gouvernance doit pouvoir élucider pour nous dire que les ressources qui viennent pour la réalisation de tel bien au profit de tel fonctionnaire, ou tel autre individu ayant trait avec la chose publique, donc ces organes locaux doivent pouvoir nous aider. On ne va pas attendre que les citoyens soient complètement en faute avant d’agir.

Comment avoir les ressources humaines ?

Les ressources humaines aujourd’hui, il suffit de puiser dans le collectif des élus locaux et des fonctionnaires au niveau de ces villages et de ces quartiers de ville. Vous prenez un arrondissement, vous avez plusieurs écoles. On peut prendre l’enseignant le plus ancien ou aller dans le groupe des sages, pour que ce soit un sage du quartier qui dirige l’organe de bonne gouvernance. Je ne veux pas l’appeler de lutte contre la corruption parce que c’est la dernière mission de cet organe. Sa première mission doit être l’information, la conscientisation, et la formation même des citoyens. Il faut leur expliquer que les ressources restaient au niveau des mains du gouvernementet ou des collectivités décentralisées, eh bien, que cela procurerait à toute la nation, au lieu que des individus s’en accaparent pour des réalisations aussi mal exploitées par la suite. Et au-delà de cela, frapper sur le mal, c’est de faire en sorte aussi que aujourd’hui, un citoyen peut voler, peut tout faire, s’il n’est pas à un poste de responsabilité, il ne va pas déclarer ses biens. Sous mon régime, chaque Béninois qui touche la chose publique, chaque six mois ou chaque année doit pouvoir aller faire une déclaration de biens.

Quels autres projets avez-vous au niveau de la décentralisation ?

Vous voyez au niveau de la décentralisation, avec ce qui se passe aujourd’hui, lorsque vous demandez à un villageois, l’Etat central a un budget de tant…, cette année qu’est-ce qui est venu à votre niveau, même s’ils ont des réalisations, c’est difficile pour eux de les chiffrer. C’est pour cela que nous allons faire en sorte que chaque village, les 5000 et quelques villages et quartiers de ville que compte le Bénin, chacun d’eux puisse avoir comme dotation annuelle 40 millions de F Cfa, cela ne coûte pas grand-chose, c’est 200 milliards seulement sur les 1500 milliards dont dispose l’Etat comme budget annuel. Et au-delà de cela, au niveau des communes, quelle que soit leur taille, nous allonsfaire en sorte que chaque année, chaque commune soit dotée d’une subvention de 2 milliards également. Donc, si vous prenez les 77 communes, les 2 milliards pour chacune d’elles font 154 milliards. Niveau villages, niveau communes, les deux réunis, vous n’avez que 354 milliards à distraire du budget national.

Monsieur El Hadj Azizou ISSA, vous semblez sous-estimer cette faramineuse somme de 200 milliards de F Cfa, lorsque vous dites : vous n’êtes qu’à, vous n’êtes qu’à…Et, pourtant, vous ne nous parlez pas de la mobilisation des ressources. Comment comptez-vous y arriver ?

Vous avez raison. Tout à l’heure nous avons voilé cela parce que, si on lutte contre la corruption, on augmente déjà les recettes au niveau de l’Etat et on va créer de la richesse parce que, ce que nous faisons de ce que la nature nous a donné ou de ce que la nature nous permet de produire, c’est parce que nous manquons de moyens financiers qu’on n’arrive pas à aller jusqu’à un certain niveau de transformation de ces produits naturels.

Et vous pensez que vous arriverez à rendre gorge ?

C’est ce que je dis, je n’aurai pas des organes de lutte contre la corruption, mais j’aurai des organes de bonne gouvernance. Sous mon régime, je vais même empêcher que des gens volent.
C’est difficile !

Ça va être difficile mais cela va diminuer. Si l’on doit aller mettre de l’argent dans un village ou une commune, l’organe de bonne gouvernance qui y est, doit pouvoir voir clair là-dans. Et tant quand on ne verra pas clair, les travaux ne pourront pas continuer. Vous devez pouvoir justifier la source de vos ressources avant de pouvoir faire d’autres investissements.

Mais ce n’est pas aisé comme procédure !

Mais même si ce n’est pas aisé, lorsque tout l’argent est réuni, il y a de pauvres citoyens qui travaillent, soit pour l'Etat, soit pour des privés et qui sont des agents loyaux, mais qui n’ont pas la possibilité de se loger. Lorsqu’on va mobiliser toutes ces ressources, nous allons en faire des logements sociaux et mettre tout le monde au même niveau. Chacun pourra ainsi être logé dans de très bonnes conditions, avec les ressources que hier certains s’accaparaient, on va les mettre ensemble et vous allez constater qu’avec cela, la sécurité même s’améliorera.

A combien s’estime le nombre de logements sociaux que vous avez prévus?

Le nombre de logements sociaux, ce n’est pas que nous allons tout faire en 5ans, selon ce que le budget nous permettra de faire. Et je voudrais que le tiers du budget de l’Etat sous ma gouvernance soit mis à la disposition des œuvres sociales. Donc si nous prenons le cas du budget actuel, cela fera 500 milliards. Des 500 milliards, on a diverti 354 milliards entre temps. Il restera donc 146 milliards qui iraient vers ces logements sociaux. Cela dépend du standing que nous voulons faire. Mais pour ma part, je pense que dans ces 146 milliards, il va falloir d’abord rentrer dans un premier temps, dans le monde rural, relever les plus pauvres, ceux qui aujourd’hui vivent dans des cases en bambou, qui vivent dans des cases…il faut aller tout de suite les aider à remonter la pente pour qu’ils reviennent au même niveau que les autres.

Parlant toujours de la décentralisation au niveau du pouvoir local,vous avez prévu de toucher à ce que j’appelle des patates chaudes. Vous comptez identifier dans votre projet de société, les six nouveaux Chefs-lieux de départements, nommer de nouveaux préfets. Or, vous savez qu’il y a des pesanteurs qui ne sont pas du tout favorables à cela?

Oui, c’est pour cela que dès la prise du pouvoir, il y aura un bilan sectoriel et au-delà, le peuple sera invité à une conférence nationale du développement durable. C’est à cette occasion que la décision sera prise. Je vous l’ai déjà dit, ma gestion sera hautement participative, l’exécutif ne décidera pas de tout, peut entériner, mais les décisions vont se prendre dès la prise du pouvoir, au niveau de cette conférence nationale sur le développement durable qui va attaquer tous les secteurs vitaux de la nation.

Vous parlez même d’une autre transformation, ériger certains arrondissements en communes alors que certaines communes aujourd’hui ont du mal à survivre !

Si vous voyez un peu tel que le projet de société est conçu, les ressources ne manqueront pas. Parce que dans le projet de société, il ne sera pas du tout autorisé qu’un produit agricole brut cultivé au Bénin, traverse notre frontière sans que ce ne soit transformé. Ce n’est pas possible donc la création de la richesse, la création de l’emploi dans un premier temps, en dehors de tous les autres secteurs, passerait par cette voie là.

Mais les industries n’existent pas encore !

Les industries il faut les mettre en place, c’est faisable. Il y a la transformation artisanale, il y a la transformation semi-industrielle, et il y a la transformation industrielle. On peut attaquer par la base. Ce sont des choses. Aujourd’hui peut-être l’idée n’est pas fortement là-dessus, une fois que l’idée est là-dessus et que nos mamans et certains parents qui après la campagne agricole sont libres, on peut leur apprendre, et cela viendra au niveau de l’éducation, à transformer à l’intérieur du pays et même dans leurs villages et quartiers de villes.

Comment ces industries pourront être installées ?

Oui, tout le pays sera industrialisé, parce que si nous prenons la production de l’ananas seule, avec les dizaines de milliers de tonnes que nous produisons, l’Etat peut subventionner ou dans le cadre du partenariat public-privé, c’est faisable et il y a des gens qui frappent à la porte pour aller à ce mécanisme d’industrialisation du pays. Cela se fera facilement, il suffît d’ouvrir la porte et les industriels y entreront et l’Etat essayera d’offrir des facilitations au-delà de ce qui se fait aujourd’hui.

Nous avons du plaisir à vous entendre mais lorsqu’on se rappelle que vous avez été au gouvernement, particulièrement au Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, on ne saurait s’empêcher de vous demander qu’avez-vous fait en son temps déjà, pour avancer vers cette transformation ?

Je crois que vous avez suivi un peu les dix mois que j’ai passés dans le gouvernement. Je ne peux pas moi-même m’en féliciter, je crois qu’on a lancé un certain nombre de réformes qui devraient nous conduire effectivement à vers que je suis en train de dire. C’est vrai ce n‘est pas en un an encore moins en 10 mois qu’on pourrait changer tout unsecteur et surtout, un secteur aussi important comme l’agriculture, qui comporte au même moment l’élevage et la pêche. Le premier problème c’est comment au niveau de ce secteur, faire en sorte que le paysan qui produit soit riche. Mais aujourd’hui avec le 0, à une tonne à l’hectare, le paysan ne peut s’en sortir. Nous devons donc pratiquer l’agriculture moderne et intensive. Vous voyez, celui qui fait aujourd’hui sur une spéculation n’a qu’une tonne à l’hectare, avec moi sur un hectare, il aura 5 tonnes. Or aujourd’hui pour avoir 5 tonnes, il faut nécessairement avoir 5hectares. Ce sont des choses à changer, les recettes existent. Et tout le monde le sait. Si les cadres du Ministère de l’agriculture m’écoutent, ils savent de qui je parle.

Si c’est si évident, pourquoi nous avons tourné en rond pendant aussi longtemps ?

Bon, je crois que cela viendra, il y a des pesanteurs, que sous mon régime nous allons lever.

Et quelles sont ces pesanteurs ?

Il y ades pesanteurs parce qu’au niveau de l’encadrement il faut bien former les agents d’encadrement et qu’ils maîtrisentaussi la technique et j’avais commencé ce travail là, faire en sorte que eux aussi commencent à pratiquer la chose. Même si c’est sur des espaces réduits, dans tous nos centres de Carder, nous avons des espaces où on peut avoir quelques mètres-carré et donner l’exemple aux paysans, encore qu’on peut même aller dans leurs propres champs, couper des parcelles-écoles, faires des démonstrations d’exercice, ça se fait pour que le paysan se rende compte que en réalité, contrairement à la tonne à l’hectare qu’il a, voilà l’expérience de l’agent du développement, qui va à 5, 6 tonnes à l’hectare, c’est faisable.

Mais maintenant, il y a manque de communication, puisque les paysans ne sont pas bien informés de ce qu’il faut faire quand ils doivent cultiver !

Je crois, la communication, on ne peut pas le dire, il faut plutôt organiser un suivi permanent et de renforcement de capacité de ces…

Les cadres ne vont pas souvent vers les paysans ils restent au Ministère !

Oui, donc ce n’est pas une question de communication. C’est une question de suivi permanent, de présence permanente auprès des producteurs, qu’ils soient de l’élevage, de la pêche ou de l’agriculture, au sens strict du terme.

Alors l’ancien ministre qui est en face de nous,quelle est l’appréciation qu’il fait aujourd’hui du suivi du plan stratégique de relance de l’agriculture au Bénin ?

Je crois qu’à ce niveau, bien avant moi, les ministres qui étaient là ont essayé de faire ce qu’ils pouvaient et pendant que j’étais là, au plan structurel, on aessayé de faire en sorte que toutes les structures soient vraiment fonctionnelles et mises sur pied. Il ne restait seulement que le Conseil national d’orientationet de suivi qui n’était pas mis en place et je crois que aujourd’hui c’est chose faite, mais on avait nourri ce conseil du personnes de soutien…

Est-ce que vos actions vont s’en inspirer ?

Ça c’est clair, vous voyez, c’est dans ça les agences ont été créées, dont le Fonds national pour le développement agricole et c’est clair aujourd’hui, si vous ne subventionnez pas l’agriculture, il serait difficile d’aller loin. Donc dans le projet de société, je ne peux pas aller dans ces détails, mais ce plan stratégique de relance agricole a été un bon travail. Et si cela s’appliquait jusqu’au bout, ça va aider à sauver un certain nombre de choses, au niveau du secteur agricole. Mais c’est clair, il faut augmenter les rendements, il faut faire en sorte que les Béninois se nourrissent bien, à travers le surplus de production qu’on aura et l’excédent qu’on va dégager, faire passer ça dans les usines de transformation technique.

Et qu’est-ce nous aurons à exporter ?

Oui, les produits finis, mais pas les produis bruts.

Même le coton ?

Ah ! Oui même le coton il faut aller jusqu’au tissu si on veut être riche.Mais si nous voulons rester pauvres on peut continuer de faire ce qu’on est en train de faire.

Mais monsieur Azizou on ne peut pas parler d’agriculture sans parler de pêche. Qu’avez-vous réalisé en votre temps quand vous étiez au Ministère ?

Je crois que le constat était clair que nos eaux étaient pauvres en poissons et c’est sous moi qu’il a été initié la journée d’empoissonnement des cours d’eaux et deux mois de campagne d’enrichissement des plans d’eau.

Ça a produit quoi ?

Le Ministère de l’agriculture devait faire produire des dizaines de centaines de millions d’alevins, qu’on irait lâcher dans les plans d’eau et voir un peu quel est le nombre à lâcher compte tenu de l’alimentation complémentaire qu’on pourrait donner à ces poissons-là et au bout de trois, quatre mois, aller les exploiter. C’estla même chose, l’agriculture que nous faisons-là, on est parti de la domestication, mais si on ne peut par faire aussi la même chose au niveau de pêche, nous sommes en train de pécher. Donc c’est pour ça, cette journée à été initiée et je crois que sous moi chaque année c’est un minimum de 5millions d’alevins qui vont être lâchés chaque année dans nos cours d’eau sur le plan national. Et plus que ça, j’avais initié « à chaque village son poisson ». Qu’est-ce à dire ? C’est ça qu’on a appris il faut juste là où un cours d’eau passe derrière un village, il faut faire des surcreusement et alimenter ces étangs-là en eau, au bout de chaque trois mois, vous mettez des alevins, donc des petits poissons, vous nourrissez tranquillement le village avec 10000, 15000 poissons pour chaque village, on n’aurait plus besoin de faire quoi que ce soit et les gens ne seront plus affamés. Donc « Achaque village son poisson », c’est quelque chose de faisable.

Une spécialisation !

Ça c’est clair, exactement et c’est faisable. J’aurais été un peu plus longtemps au gouvernement, on aurait commencé par quelques villages. Aujourd’hui, je ne sais pas comment ça se fait, mais je sais que les cadres du Ministère ou les agents mêmes sur le terrain qui m’écoutent, ma première tournée a pris en compte ces genres d’éléments sur le terrain. Je sais qu’au niveau de faire soi-même, pour apprendre aux autres, au plan de maraîchage, un certain nombre de Carders ont commencé à appliquer ça. Mais malheureusement pour la pisciculture, c’est un domaine pointu, tous les agents ne savent … en ce qui concerne l’élevage, à ma prise de service, j’ai constaté et je le savais aussi, il n’y avait pas une loi sur l’élevage, il n’y avait même pas le code pastoral, mais quand j’étais à l’Assemblée, un an avant , j’avais initié un code pastoral, pour faire en sorte que les problèmes que vivent les éleveurs puissent être atténués parce que, quel est le vrai problème de l’élevage chez nous ? Pendant qu’on réserve des terres pour l’agriculture, aucune terre n’est réservée pour l’élevage.

Mais il y a les couloirs !

Mais les couloirs sont protégés comment? L’agriculture bouge, vous pouvez avoir un couloir cette année, l’année suivante, l’éleveur arrive il va constater que il y a un champ dessus. Donc c’est pour ça, dans ce code pastoral, il faut et sous mon régime nous allons faire en sorte que les couloirs, les aires de pâturage et même les espaces réservés pour l’agriculture, soient immatriculés. On va donner de titre foncier à tous ces espaces pour faire en sorte que le territoire rural ou le domaine d’exploitation des ruraux soient vraiment des domaines spécialisés. Et je pense que là nous allons pouvoir nous en sortir. Donc, en ce qui concerne l’élevage, il ya un programme que nous avons commencé et je suis venu trouver le programme au niveau du Ministère de l’agriculture. Aujourd’hui, vous prenez une vache, elle ne vous donne que trois litres de lait par jour, nous pouvons passer à 10, à 15. Il ya un programme d’une espèce importée en tout cas du Brésil, que le Bénin est en train d’expérimenter aujourd’hui,mais nous pouvons passer à l’insémination artificielle pour relever un peu, pourquoi pas, multiplier par 5, par 6 le niveau de production et de viande et de lait, de ces bêtes-là. C’est faisable.

Pendant que vous parlez d’élévation du niveau de production de viande, de lait et autres, je voudrais vous demander si vous connaissez, et ce n’est pas une publicité, «La maison du paysan» à Lokossa, ce Béninois qui est dans une logique de multiplication je dirais très rapide de la production ?

Oui, c’est vrai, si il y a une chose que je peux regretter, pendant que j’étais à l’agriculture, j’ai fait presque le tour du pays, c’est eux seuls que je n’avais pas pu visiter mais je sais qu’ils sont en train de faire un bon travail et qu’ils font également de renforcement de capacité, je leur tire chapeau ici et je leur demande également de continuer. Ce qu’il y a lieude faire, c’est d’essayer au niveau de la paysannerie, de mettre nos parents ensemble, parce que ces genres d’initiatives à prendre seul c’est un peu difficile. Dans le projet de société ça existe, lorsque des gens vont se mettre en vrai groupement, en vrai association de production agricole, quand je dis agricole c’est grand ‘’A’’, y compris la pêche. L’Etat va faire en sorte que les moyens de production à mettre à leur disposition soient complètement gratuits.

Ça existe déjà dans l’Alibori, je veux citer l’Association nationale des producteurs de ruminants par exemple. Est-ce que votre projet de société prévoit en renforcement, un appui à ceux-là parce qu’en fait d’élevage il vaut mieux connaître les grands foyers d’élevage !

Exactement, c’est de ça que je suis en train de parler, c’est de faire en sorte que ces gens se mettent …et qu’il y ait de grands groupes au niveau de pratiquement toutes nos régions, de grands groupes qui se mettent ensemble, parce que vous voyez, la modernisation que nous sommes en train de faire par le tracteur, vous donnez un tracteur à un seul paysan, c’est une perte. Un tracteur qui peut faire dans une journée 20, 30 50, hectares, vous donnez ça à un paysan qui n’a que 10 hectares, ça va être difficile, peut-être il va s’enrichir sur le dos des autres or, lorsque vous les mettez en groupe, ils sont à 200 hectares, 300 hectares, vous leur donnez 5, 6 7, tracteurs, ils profitent et au même moment quand il va avoir des données à partir de la recherche àmettre en œuvre sur le terrain pour relever les rendements dont je parlais tantôt, c’est plus facile d’aller trouver les paysans en groupe, que d’aller individuellement, c’est un peu plus pénible.

Il n’y a de développement sans transport !

Oui le transport, on l’a dit, il faut d’abord améliorer les routes. Mais je dis pour que les routes aussi puissent tenir, il faut qu’on puisse faire la promotion des autres modes de transport dont le mode fluvial, ce qui nous manque terriblement. Si vous allez dans des pays européens, c’est pas qu’ils ont plus d’eaux que nous, mais les gens savent comment faire de la communication, comment aménager les cours d’eau, pour que l’infiltration soit limite et que le fleuve, ou la rivière garde son courant normal et que le transport puisse se faire. Donc, c’est à çà que nous devons aller. Il y a l’artificiel qui doit toujours venir aider le naturel. Quand vous ne faites pas ça vous êtes exposés à la souffrance. Donc, au-delà des modes de transport qui existent aujourd’hui, il faut développer suffisamment le mode de transport fluvial et c’est le mode le moins cher.

Que comptez-vous faire exactement quand vous dites développer le mode de transport fluvial ?

Mais on a les cours d’eau, les techniciens sont là on sait comment faire pour que toute l’eau de pluie que nous avons ne soit pas …

Ils ne sont pas légion les cours d’eau !

Non mais on a l’Alibori, on la Mékrou, on l’Ouémé, on a la Sota, c’est déjà suffisant madame, c’est suffisant parce que c’est ça que la nature nous a donné. Si nous faisons travailler nos méninges, je crois qu’on va trouver comment faire les jonctions avec les autres modes de transport et ça passerait.

Est-ce que cela,ne vous permet pas simplement de fuir les infrastructures routières qui demandent beaucoup d’investissement

Je crois que ce n’est pas ça. Vous voyez, lorsqu’une route est bitumée, lorsque c’est fait pour 20 ans, vous voyez le temps que ça dure, à peine après 10 ans déjà, …

Monsieur El hadj Issa, le Bénin dessert les pays de l’hinterland, on a besoin de routes à côté du réseau ferroviaire !

C’est pour ça il faut développer aussi d’autres modes de transport et aider ces pays de l’hinterland là à ne pas descendre jusqu’à Cotonou. Si par le fleuve Ouémé par exemple nous pouvons déjà, ce qui va aller au Burkina, le conduire à la hauteur de la Donga, pourquoi pas à la hauteur de Affon là-bas et pourquoi pas au-delà ? Donc les véhicules qui vont quitter Burkina vont venir récupérer au niveau de ce que je vais appeler le port sec à Lambou là-bas du fleuve Ouémé, je crois là c’est déjà quelque chose. Ce n’est pas des rêves, c’est juste des idées de projet qu’on peut réaliser. Madame demandait entre temps si je vais draguer, on est obligé, mais il faut aménager également.

Parce que, en saison d’étiage on n’a pas d’eau !

Oui, ça c’est vrai, je suis d’accord avec vous, mais il ya des possibilités de faire en sorte qu’on ait de l’eau en permanence.

Passons de l’eau à l’énergie, votre politique, vous à la Marina, que feriez-vous pour compenser le déficit énergétique au Bénin ?

Bon quand vous dites énergie, moi j’ajoute l’eau en même temps parce qu’il faut vivre avant de penser à l’énergie et pour moi dans le projet de société, vous allez le voir,la première des choses au niveau de la constitution, nous allons essayer de faire cette modification, en ajoutant que chaque Béninois a besoin d’eau potable, partout il se trouve sur le territoire national. Et il serait de même dans la constitution pour l’énergie. Qu’est-ce à dire ? Ça veut dire que, le dernier Béninois qui se retire que ce soit à Tchoumi-Tchoumi, ou à Kofouno du côté de l’Alibori là-bas, ou dans n’importe quel village le plus reculé de ce pays-là, nous devrions tout faire pour que l’eau potable le rattrape là-bas et que l’énergie le rattrape là-bas.

C’est une vue de l’esprit…

C’est clair, mais ça va être fait parce qu’on a l’énergie solaire, on a les énergies alternatives, on n’a pas trop de choses à payer pour ça. Vous voyez, moi qui suis ici, il y a dix ans, quinze ans à l’intérieur du parc W, juste par l’énergie solaire, j’ai créé des points d’eau aux buffles et aux éléphants à la faune sauvage. Donc aujourd’hui, quand on dit qu’on ne peut pas mettre par les mêmes moyens de l’eau à la disposition de l’homme, ça m’étonne un peu. On en a fait même pour la faune sauvage, même pour les animaux sauvages. Donc c’est faisable pour l’homme, c’est faisable pour les animaux domestiques également. C’est juste les panneaux solaires, vous faites un forage, vous pompez l’eau sur le château d’eau qui est dimensionné compte tenu de la taille de ce que vous voulez alimenter et le moment où vous voulez l’utiliser, quand il ne pleut pas, vous ouvrez juste la vanne et la compensation est faite.

On va parler d’emploi. D’abord de la jeunesse et de l’emploi.

D’accord. En ce qui concerne la jeunesse et l’emploi, le logo est également clairlà-dessus, et je l’ai dit tout au début, nous savons que tous les secteurs de développement sont des secteurs potentiels qui doivent offrir de l’emploi. Mais moi dans mes projets de société, étant donné que je ne voudrais pas que des produits bruts béninois sortent vers l’extérieur, la priorité d’abord va être donnée à l’emploi dans des usines de transformation de nos produits agricoles, d’élevage et de pêche. Ça va être dans un premier temps ça et laissez-moi prendre le cas du coton seul. Vous prenez une commune qui produit 30 000 tonnes de coton, une usine de transformation de coton en tissu, ne peut faire plus de 2000, 3000 tonnes par an. Donc dans une commune de 30 000 tonnes, vous aurez 10 usines. Dans chaque usine on n’a pas moins de 1500, 2000 emplois. Vous voyez, juste aujourd’hui dans chaque commune, nous pouvons donc faire bêtement, en disant que le produit ne sortira pas brut mais final, donc dans chaque commune on a des emplois au nombre de 15 000 à 20 000 que nous allons faire.

Mais le tissu aujourd’hui n’est pas rentable, sur le plan international le tissu n’est pas rentable !

Non mais, même si ce n’est pas rentable, on aurait au moins habillé les Béninois.

Ça reviendrait trop cher !

C’est pas sûr, ça dépend.

Vous ne parlez pas de l’importation de la technologie, pour amoindrir les coûts ? La technologie elle viendra d’où ?

Quand vous me posez ces genres de questions moi ça m’étonne un peu. Ce que je porte là, je suppose que c’est du coton produit au Bénin, il part d’abord en Asie ou en Europe, il est transformé, il revient, c’est nous qui achetons le produit fini en retour qui payons le transport aller-retour. Mais comment vous ne voulez pas que en mettant ce complément dans ce qui va être produit sur place, nous allons gagner ! Nous allons gagner, il y a juste un certain réglage à faire.

C’est clair que nous allons gagner, mais ce que nous ne percevons pas assez, la façon dont vous allez nous faire accéder à cette technologie, à l’implantation des usines ! bon ce que les Béninois attendent de vous !

Ce que les Béninois attendent, la technologie existe, si les autres pays, vous prenez même le Nigeria ici, même à notre porte hein, à la frontière du Bénin, il ya des usines de transformation de produits agricoles, même l’orange qu’on n’arrive pas à consommer ici, les producteurs ont peur, ils amènent ça de l’autre côté et ça passe dans les usines. On peut aller à de petites industries à des industries familiales qui ne demandent …

Ça va être progressif !

Oui merci, c’est ça que je disais dès le début, on va faire des transformations artisanales, évoluer à des transformations semi-industrielles, jusqu’au niveau de l’industrie…

Mais disons que ce n’est pas pour tout de suite !

Bon mais ça va venir, le projet de société le dit, si vous êtes à 5, 6 tonnes à l’hectare, si vous ne mangez pas trois fois par jour, ça va pourrir. Dans mon programme même on irait jusqu’à nourrir tous les enfants depuis la classe de 6e jusqu’en terminale, à midi chacun aura un repas gratuit, pour éviter que l’excédent de produit pourrisse en attendant que les usines prennent correctement.

Au niveau de l’emploi ?

Au niveau de l’emploi, je prends juste le coton, vous prenez une commune où on produit du maïs aujourd’hui je crois j’ai des amis qui ont déjà implanté une usine à Pahou, pour transformer le maïs en farine et d’autres produits dérivés. Mais ils ne vont pas avoir moins de 500 000 emplois. Donc faisons tout au-delà de tout ce que nous sommes en train de dire… pour moi, régler un problème, c’est aller à la racine et notre racine, c’est ce qui est naturel, c’est ce que d’abord Dieu nous a donné. Ce que Dieu nous a donné là, faisons tout pour ne pas perdre ça. Et si on agit de la sorte, la bénédiction divine y est. Après nous pouvons étendre maintenant les questions d’emploi sur les autres secteurs, mais ce que la nature vous a donné, vous vous comportez mal, ça pourrit et vous voulez de bénédiction, vous voulez être heureux, c’est pas possible. Protégez d’abord ce que la nature vous a donné et faites en sorte que ça vous donne de l’emploi, que ça fasse le bien-être de toute la population et après nous tous nous allons manger trois fois par jour et des produits label béninois made in Benin, la bénédiction va tomber.

Et l’éducation ?

Bon, l’éducation, en ce qui me concerne, je crois que le programme académique aujourd’hui, je vais le bouleverser totalement, nous allons faire 50% de théorises, 50% de pratique.

Même dans l’enseignement général ?

Depuis l’enseignement général, parce que écoutez, un garçon, une fille qui aujourd’hui va jusqu’en classe de CM2, n’arrive pas à avoir le Cepe, il ressort, vous voulez récupérer où ?

Dans un atelier de couture !

Merci, si vous voulez le récupérer dans un atelier de couture, faites en sorte que les après-midis à l’école il touche à un peu de tout. Donc il va regarder…

Ce n’est pas nouveau, la période révolutionnaire…

Exactement, mais il faut le ramener ! Ilfaut ramener ce programme pourpermettre aux enfants qui vont se perdre en cours de scolarisation, qu’ils puissent savoir Ah, moi j’étais bien en mécanique, je retrouve alors le maître mécanicien du quartier pour me perfectionner, après je peux aller plus haut dans une maison de concessionnaire, au niveau d’une de nos grandes villes pour le perfectionnement. Et pour l’école ça va être ça. Même jusqu’’à l’université. Il ne faut pas permettre qu’on reste dans la théorie tout le temps, c’est pas bien. Il faut que l’enfant, progressivement, puisse savoir, lorsqu’on arrive en classe de 3e, qu’on n’a pas pu réussir au Bepc et qu’on se dise bon à l’école j’étais bien dans la pratique, j’étais bien dans ceci, j’étais bien dans cela et ça ne désoriente plus l’enfant. Comme il a pris du goût déjà dans les travaux pratiques en soirée, il sait où se diriger. Mais aujourd’hui, s’il n’arrive pas à gratter le papier, peut-être c’est des gens que vous rencontrez au niveau des braquages ou je ne sais pas où. Donc vous fabriquez plutôt des bandits que des gens qui vont se retrouver dans un métier dans leurs quartiers ou dans leurs communes.

Votre regard sur la multiplicité des centres universitaires aujourd’hui !

Bon je crois que là ce n’est pas mauvais, le Bénin n’est pas le seul pays à le faire, j’ai visité beaucoup de pays africains et moi j’ai… mon université en ce qui concerne le diplôme d’ingénieur des eaux et forêts, je suis allé au Cameroun. Au Cameroun, dans leurs dix régions, vous avez une université, vous avez un centre universitaire. Bon c’est vrai, c’est des spécialités différentes, mais ce que moi je dis, nous devons faire en sorte que lorsque nous créons ces genres d’écoles, faire en sorte que le brassage au niveau des filles et des fils de ce pays se réalise. Peut-être des gens vont dire il fait du régionalisme, non. Il faut donner des quotas à chaque région, pour permettre à nos enfants d’apprendre à se connaître depuis ces centres de formation.

A-t-on besoin forcément de passer par le système de quota ?

Non mais si on ne contrôle pas,peut-être que ça ne peut pas se réaliser. Or, on peut faire un petit contrôle de sorte que on veille à ce que tous les enfants de toutes nos différentes régions au niveau de chaque université …, le brassage là est important, je sais de quoi je parle, moi je ne suis pas resté dans mon village seul pour faire l’école, le fait que je sois allé à des écoles spécialisées, rencontrer des enfants d’autres régions, aujourd’hui, je fais confiance à certains d’entre eux plus que mon propre frère, parce que je les ai découverts et je connais les valeurs qui sont en eux. En sorte ça vous permet de connaitre sur place dans ces centres de formation tout votre pays.

On ne peut finir cette émission sans parler de santé, la santé elle est primordiale. En parcourant votre projet de société, nous avons remarqué que vous avez évoqué la priseen charge des cas de VIH-SIDA, que comptez-vous faire à ce niveau ?

En réalité, aujourd’hui il faut dire que le VIH-SIDA, c’est entendre tous les virus, vous voyez aujourd’hui au niveau du Lassa, tout ce qui se passe ! Nous souhaiterons que d’autres virus, certains parlent de ébola et autres n’arrivent pas chez nous. En ce qui concerne le VIH-SIDA, qu’est-ce qu’il y a à faire, c’est de continuer à faire la promotion des méthodes aujourd’hui qui sont mises en place et mon programme de pratique à l’école, je ne suis pas sûr que aujourd’hui, un enfant qui entre au CE1 jusqu’à finir la classe de 3e que quelque part on lui a exposé comment est-ce qu’il doit faire exactement pour éviter le SIDA si ce n’est qu’à des conférences. Dans mon programme scolaire, en soirée, il va avoir au niveau de chaque classe, donc CE1, CM2 jusqu’en classe de terminale, il va avoir des programmes de santé en soirée pour donner des notions à nos enfants et faire en sorte que ils puissent mettre ça en pratique et que le taux de prévalence soit vraiment baissé. C’est de ça qu’il est question. Les 50% de pratique que je suis en train de prôner, c’est pas seulement du métier, c’est même le comportement avec ses parents dans le ménage à la maison, c’est le comportement de l’enfant dans la société, c’est son comportement avec les autres dans la cour de l’école, …y compris même…

Est-ce que… ça se fait, ça se fait les règles d’hygiène élémentaires !

Mais il faut généraliser ça maintenant et arrêter le programme théorique pour la moitié du temps et faire un programme correcte pourque le même jour, la même soirée, pour un même niveau dans tout le pays, que ce soit la même chose sur un petit écran télévisuel …

A un niveau plus élargi, le système sanitaire, est-ce qu’il vous semble malade lorsqu’on sait qu’on a des spécialistes, des médecins de haut niveau et que les évacuations sanitaires s’imposent toujours à nous.

Bon je crois vous vous avez vu ça dans mon projet de société. Il faut dire d’abord que dans tous les cas, le nombre de médecins spécialistes au Bénin n’est pas suffisant pour les structures publiques, donc à ce niveau, le matériel n’est pas de qualité, c’est pour ça aussi que ces évacuations se font. Donc moi je trouve, il y a des choses à améliorer. Vous voyez, faire une évaluation c’est difficile, mais quand on est face à des cas concrets comme ça, l’exécutif doit donner la preuve aux citoyens que voilà nous sommes capables et je crois que sous mon régime ça va être fait. Il faut faire en sorte que ces évacuations s’arrêtent. S’il manque des spécialistes, dans certains domaines, il faut les identifier, les répertorier, en faire une statistique et former de jeunes Béninois dans ces différentes situations, acheter la matériel qu’il faut, on peut ne pas tout faire à la fois. Mais les cas les plus couteux pour nous on commence par ça pour diminuer au moins l’hémorragie financière qui se fait vers l’extérieur. Donc la chose est faisable.

Oui en intention, mais face à la réalité…

Dès qu’on sera au pouvoir vous allez voir la réalité, ça se fera, parce que moi je ne serai pas seul, c’est pour ça je vous ai dit en début de pouvoir il va avoir une conférence nationale de développement durable qui va prendre en compte les aspects économiques, social et environnementaux, donc à ce niveau-là tous ces problèmes vont être posés. Et ce n’est pas moi qui vais en tant que Chef de l’Etat donner les solutions. Les acteurs du domaine vont s’exprimer dessus, les problèmes qui se posent, les solutions qu’ils préconisent et c’est sur cette base que l’exécutif doit travailler.

A un moment où la planète entière fait face au réchauffement climatique, que prévoyez-vous dans votre projet de société ?

Je vous remercie, je crois qu’aujourd’hui, les problèmes sont globaux, ce que toute l’humanité fait et qui a d’inconvénients sur le Bénin, il va être difficile au Bénin de se comporter seul pour pouvoir s’en sortir. La Cop 21, la dernière fois a pris de nombreuses dispositions, je crois ça c’est une très bonne chose. Au niveau local, tout ce qu’il y a à faire c’est de faire en sorte que nous puissions vivre en harmonie localement avec notre milieu pour freiner ces effets néfastes qui vont venir de l’extérieur.

Un mot sur le sport !

Bon dans le domaine du sport, comme j’ai l’habitude de dire j’ai été le premier gardien de but des buffles du Borgou, donc c’est un domaine que j’aime très très bien. Pour moi, mon rêve est que quand je …, la dernière fois il y a eu une compétition à Kigali et mon pays n’est pas là ça me fait mal, puisque je sais qu’on est très intelligent. C’est des questions d’organisation, laissez les idées partisanes, faire en sorte que les meilleurs soient placés, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Je crois que le sport va être sauvé. En plus mettre les infrastructures sur l’ensemble du territoire.

Vous parlez de 10 complexes sportifs ?

Oui, on va mettre ça…, vous voyez s’il y a une compétition aujourd’hui, on peut recevoir un match de football ou de basketball à Abomey ou à Parakou c’est difficile ? Donc nous allons faire en sorte que toutes ces infrastructures de qualité très élevée puissent être éparpillées sur l’ensemble du territoire national.

Vous parlez de Parakou et de 9 communes secondaires…

Oui c’est Abomey, Abomey-Calavi, Lokossa, on va mettre ça au niveau des Chefs-lieux des douze départements.

A deux minutes de la fin de cette émission, il me plait de vous demander de vous adresser directement à vos électeurs

Merci beaucoup, comme j’ai le logo, voilà ce que je propose aux Béninois pour le jour du vote et Dieu a fait que sur le spécimen, mon logo vient en première position. Donc, voilà ma propre photo, le logo qui a un tracteur surélevé, pour qu’on puisse multiplier par 5, par 6, la production agricole, la production d’élevage et la production de la pêche de ce pays et au-delà de ça nous avons prévu un arbre pour signaler à tous nos concitoyens que notre production agricole doit pouvoir respecter l’environnement. Et au-delà de ça, nous avons mis une usine du côté droit du logo pour montrer que l’excédent de production sur ce territoire du Bénin en tout cas chez nous, doit être entièrement transformé dans ce pays avant d’être exporté ou consommé plus tard.
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