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22e édition de la fête des religions endogènes : Réconciliation et révélation à Ouidah
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  La Nation
Célébration
© 24 heures au Bénin par DR
Célébration de la fête des Vodoun à Zogbo (Cotonou) et à Ouidah




Valoriser et révéler les religions endogènes, les promouvoir et les vendre pour en faire des sources de richesses. C’est désormais la nouvelle orientation à donner aux valeurs que promeut le vodoun. Mais avant, il faut réconcilier la famille des dignitaires. Ouidah, pour le compte de la 22e édition de la fête du 10 janvier, semble montrer le chemin.

Fidèle à elle-même et à sa tradition, la ville de Ouidah s’est parée, belle, mardi 10 janvier pour honorer l’ensemble des divinités du panthéon vodoun. La cité des Kpassè a célébré dans la liesse, la clameur et la ferveur la fête des religions endogènes, sur la plage de la place du Non-retour avec l’unité retrouvée. Pour une première fois, les deux dignitaires du culte vodoun, Daagbo Hounon Hounan Tomadjèhoukpon et Daagbo Hounon II dont la rivalité avait résisté à toutes tentatives de conciliation, ont fini par céder à la médiation conduite par le préfet de l’Atlantique, Jean Claude Codjia. Ouidah a donc été épargnée des manifestations antagoniques organisées par chaque camp autour de ses adeptes. Même si à l’installation des deux dignitaires, la tension a été, à nouveau évitée de justesse. Mais cela n’aura rien ôté à la beauté de la fête, à la mobilisation des adeptes, des Béninois de la diaspora.

Adanto Hounmè, Mahou Adimoula, Adantokpo Toffo, Bossikponon, Zohoué, Gambada, Zandro, Kokou, Hounhoué, Sakpata, Dan, Sinan, Atchinan, Tron kpéto vé, Houngnikpo, Badeko… Toutes les divinités étaient au rendez-vous de cette célébration pour laquelle de nombreux touristes européens et américains ont envahi Ouidah et sa plage. Mais le rituel n’a pas changé. Les dignitaires comme à l’accoutumée en ont fait un moment de vénération des divinités, une fête populaire en chants, danses, tam-tams, tambours sacrés, aux côtés d’adeptes souvent en transe.
Cette année, les directeurs des loteries nationales des espaces Uémoa en séjour à Cotonou, une forte délégation haïtienne conduite par le Houngan Erol Josué, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, et bien d’autres personnalités ont effectué le déplacement. Le Gouvernement s’est fait représenté par le ministre en charge de la Décentralisation, Barnabé Dassigli. C’est d’ailleurs en sa présence que les deux principaux rituels de cette fête que sont les prestations des adeptes et la cérémonie de prière du collège des dignitaires assortie d’immolation se sont déroulées.

Révéler le vodoun

En promouvant et en revalorisant son passé, on peut en profiter et en faire une source de richesse. C’est l’exhortation faite par le préfet de l’Atlantique, Jean Claude Codjia, reprenant à son compte les désidératas du chef de l’Etat, le président Patrice Talon à l’occasion du lancement du programme d’actions de son Gouvernement. Selon lui, il faut mettre en exergue la richesse de la culture béninoise et la révéler au reste du monde, telle qu’elle est. Il en sera désormais ainsi pour le culte vodoun, a dévoilé le préfet. Plus qu’une ambition, indique-t-il, il s’agit d’un projet, ambitieux, qui a déjà pris corps et dont la réalisation permettra de faire de Ouidah surtout, une terre qui fasse revive l’histoire de l’esclavage. A l’endroit du pontife du Vodoun houendo, Daagbo Hounon Hounan Tomadjrèhoukpon et du grand dignitaire Daagbo Hounon II, il a réitéré la satisfaction des pouvoirs publics de les voir désormais parler d’une même voix, et d’honorer ainsi les mânes des ancêtres. Le maire de la commune de Ouidah, Séverin Adjovi n’est pas moins fier de cette union qu’il invite à préserver. Pour les autorités qui disent adhérer aux propos du chef de l’Etat qui martelait que « Nous sommes riches d’un patrimoine historique, culturel et naturel extraordinaire dont nous pouvons être fiers », il est temps de révéler le vodoun au monde, comme source de richesses, largement pourvoyeur d’emplois et capable de faire rayonner le Bénin dans le monde. Un engagement collectif auquel ils comptent tous contribuer, à compter de cette édition de la fête.


Josué F. MEHOUENOU
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