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Affrontement entre "Daagbovi" et populations d’Abomey : Le silence coupable du gouvernement
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  Matin libre




Après les violents affrontements survenus entre populations et fidèles de Banamè à Abomey, le gouvernement n’a toujours pas encore réagi. Son silence pourrait bien le compromettre.

Les violences entre "la très Sainte église de Jésus-Christ Mission de Banamè" et les populations sont récurrentes. La dernière en date est l’altercation meurtrière intervenue le dimanche dernier à Abomey (quartier Djimè). Le bilan macabre faisait deux morts, plusieurs blessés graves et des dégâts matériels. Le bilan est bien lourd. Il est aussi inquiétant tant l’intolérance religieuse est de plus en plus décriée au Bénin. Trois jours après les évènements malheureux de Djimè, le gouvernement n’a pas réagi. Certes, le Préfet, le représentant du Chef de l’Etat dans un département était sur les lieux. Mais les faits déplorés sont excessivement graves et nécessitent une sortie mesurée du ministre de l’Intérieur. En choisissant de se murer dans un silence assourdissant alors que les populations s’entretuent, le gouvernement de la rupture risque bien de confirmer certains soupçons qui pesaient sur son Chef. Lors de la présidentielle de 2016, certaines personnes avaient en effet révélé une collusion entre le candidat Patrice Talon et "la très Sainte église de Jésus-Christ Mission de Banamè". L’équipe de campagne du candidat avait démenti l’information. Mais le 06 avril 2016, il y avait une forte délégation de l’église de "Daagbo", le Dieu autoproclamé de Banamè, au Stade Charles de Gaulle à Porto-Novo. C’était le jour de l’investiture du président Talon. Ces croyants qui vitupéraient le régime de Yayi Boni ont pu obtenir une place de choix à la cérémonie qui a consacré l’entrée en fonction du président Patrice Talon. Leur présence avait failli faire partir du stade Charles de Gaulle, les membres de la Conférence épiscopale du Bénin. Le protocole d’Etat a dû intervenir de façon prompte et efficace. Et depuis le 06 avril dernier, "Daagbo" a tenu des propos choc. Ses "prêches" ne sont pas faits que de paroles apaisantes. Mais le gouvernement de la Rupture n’a pu jamais intervenir. Les Daagbovi entretiennent des relations tumultueuses et houleuses avec les populations. Certaines plaintes sur des actes de vandalisme sur les édifices et des violences physiques. La cohabitation entre " l’église de Daagbo " et certaines communautés religieuses est devenue très difficile. Lors de la fête chrétienne Christ roi de 2013, des actes de vandalisme ont été enregistrés à Godomey (Abomey-Calavi) avec des blessés graves. Dans la même année, des fidèles de Banamè ont pu empêcher les fidèles catholiques de tenir une séance d’évangélisation à Porto-Novo. Dans la nuit du 7 au 8 janvier 2014, suite aux risques de violences qui planaient à Abomey, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour quadriller le stade de Goho sur lequel était prévue une séance de prières des "Daagbovi". Depuis que l’église de Banamè fait rêver les populations, notamment 2009, des actes de violences interreligieuses se sont multipliés dans le département de Zou. Aux propos violents du Dieu autoproclamé, les populations opposent une résistance ou encore une intolérance remarquée. La cité est guettée par un danger. Et c’est peu dire.

Urgence…

L’inquiétude des populations s’est accrue quand des images de supposés fidèles de Banamè armés de fusils de fabrication artisanale et arrêtés par la gendarmerie, ont été diffusées dans les médias ce mardi. Pour certains observateurs, la menace est réelle. En se basant sur l’information relayée par la presse, et en attendant bien entendu la décision de la justice, ils trouvent que les membres de "la très Sainte église de Jésus-Christ Mission de Banamè" raidissent leur position face aux réactions des populations. Outre la montée de l’intolérance religieuse, on note aussi la création progressive d’un climat favorable au fondamentalisme religieux. Il faut craindre la création de groupes d’autodéfense. La concrétisation de cette éventualité pourrait affaiblir le dispositif sécuritaire national et fragiliser le processus de démocratisation en cours. Le Bénin court de gros risques. Le mutisme du gouvernement est donc injustifiable. Il prête aussi à confusion.

Worou Boro
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