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Contrôle de l’action gouvernementale à l’Assemblée nationale: L’agonie de la filière de véhicules d’occasion en débat
Publié le vendredi 13 janvier 2017  |  La Nation
Siege
© aCotonou.com par CODIAS
Siege de l`Assemblée nationale du Benin






Comme tous les jeudis désormais, les députés ont écouté hier le Gouvernement dans le cadre de leur mission de contrôle de l’action gouvernementale. Quatre ministres dont Hervé Hêhomey en charge des Transports ont planché. Ce dernier a, quant à lui, donné des explications à la Représentation nationale par rapport à la chute de la filière des véhicules d’occasion au Bénin.

La filière des véhicules d’occasion est malade au Bénin. Elle est en dégringolade. Cette situation a préoccupé le député Dakpè Sossou qui a posé une question orale avec débat au Gouvernement pour amener celui-ci à éclairer la lanterne de l’Assemblée nationale par rapport au dossier notamment les causes de la chute. La réponse du Gouvernement a été fournie par le ministre chargé des Transports. Hervé Hêhomey est parti des statistiques de la filière depuis 2010 à 2016. Lesquelles révèlent que le nombre de véhicules mis à la consommation en 2010 est de 66 785 contre 360 223 de véhicules en transit à destination des pays de l’Hinterland c’est-à-dire le Niger, le Burkina Faso et le Mali ; et pour une large part vers le Nigeria, pays côtier. En 2011, les chiffres sont respectivement de 48 800 véhicules et 352 181 ; 70 534 et 334 488 en 2012 ; 63 147 et 343 890 en 2013 ; 92 810 et 353 146 en 2014 et 77 067 et 285 587 en 2015. Ces chiffres ont chuté de façon drastique en 2016 où ont été enregistrés 58 752 véhicules mis en consommation au Bénin et 103 412 en transit en direction des pays voisins.

Analysant ces statistiques, le ministre Hervé Hêhomey a relevé que l’évolution des flux des véhicules a été plus ou moins constante avec un pic en 2014. En 2015, la filière a dégringolé représentant 20% du volume des transactions de l’année précédente. Cette chute représente 12 % de la moyenne annuelle par rapport à 2014. En 2016, la chute s’est aggravée et représente 75% du volume annuel en transaction. Ces statistiques sont révélatrices de ce que la filière traverse une véritable crise. Et les causes sont nombreuses et multiformes, a expliqué le ministre chargé des Transports. Hervé Hêhomey cite entre autres la grande corruption dans le secteur caractérisé par des contrats et des avenants sans cahiers de charges, le paiement parfois sans contrepartie en termes de prestation de contrat sans aucun lien direct avec l’activité proprement dite, les pratiques de rançonnement des clients sur les parcs de véhicules à l’occasion des formalités d’enlèvement, la sortie frauduleuse des véhicules sur la base de documents privant l’Etat de ses ressources. Un récent rapport d’audit commandité par le Gouvernement du président Patrice Talon a montré à suffisance ses grandes irrégularités et dysfonctionnements qui ont asphyxié la filière.

Autres explications

A ces causes, le ministre complète la dépréciation récente du coût du naira. Toutes choses qui compromettent, selon lui, l’avenir de la filière. Face à tous ces problèmes, le Gouvernement n’est pas resté les bras croisés, a insisté le ministre. Il a entrepris un certain nombre de réformes pour redresser tant soit peu la pente. Au nombre de ces réformes, Hervé Hêhomey cite la révision du barème des tarifs et des taxes relatives à l’enlèvement des véhicules en transit pour les rendre compétitifs par rapport aux autres ports, la prise en main de la sécurisation des corridors en renforçant les moyens matériels, la lutte contre le rançonnement et la corruption dans le secteur, la création d’un comité de suivi de la filière n’impliquant que les structures dont la présence est nécessaire à son bon fonctionnement. Ces explications du Gouvernement ont partiellement satisfait le député Dakpè Sossou, l’auteur de la question orale avec débat. Il souhaite voir le ministre aller plus loin en donnant les noms des personnes et personnalités qui ont contribué à mettre en agonie la filière. « Nous voudrions savoir ceux qui bénéficiaient de ces fonds tous les vendredis. Nous savons que ce n’est pas le Gouvernement actuel. Mais il faut qu’il nous fasse connaître la liste des personnes qui ont conduit la filière dans le gouffre », a martelé le député de la 18e circonscription électorale.
Son collègue Valentin Djénontin se veut plus concret. Il a recommandé la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire pour fouiller la gestion de la filière depuis 2006 jusqu’en 2016. Ce qui permettra de ressortir les causes profondes de sa chute. En tout cas, pour Gildas Agonkan, la disparition de cette filière sera source de perte d’emplois pour des milliers de jeunes que consomme ce secteur. C’est pourquoi, les députés ont été unanimes pour inviter le Gouvernement à faire tout possible pour relever cette filière. Et la solution existe et n’est pas dans la mise en concession de cette filière, soutient l’honorable Marcellin Ahonoukoun. Il suffit pour le Gouvernement de sortir les privés et de responsabiliser les structures publiques telles que la Douane, le Trésor, et les Services de sécurité pour qu’ils fassent efficacement leur travail, propose le député et cadre de la Douane à la retraite.

Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau
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