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Situation carcérale au Bénin: Joseph Djogbénou peint un tableau sombre aux députés
Publié le vendredi 13 janvier 2017  |  La Nation
Joseph
© aCotonou.com par Didier Assogba
Joseph Djogbénou, ministre de la justice de la législation et des droits de l`homme.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir






A l’initiative du député Eric Houndété, le Gouvernement a fourni jeudi 12 janvier des éléments de réponses par rapport aux conditions de détention dans les prisons civiles du Bénin, lesquelles seraient exécrables.

Les prisonniers vivent dans des conditions misérables dans les maisons d’arrêt au Bénin. Et le député Eric Houndété en a fait une question orale avec débat adressée au Gouvernement. Ce jeudi 12 janvier, le ministre de la Justice et de la Législation, Joseph Djogbénou, était appelé à apporter des réponses à la Représentation nationale. Il n’y est pas allé du dos de la cuillère pour reconnaître « l’état de putréfaction sociale » dans lequel se trouvent les maisons carcérales au Bénin. Il a mis à nu la surpopulation carcérale dans les dix prisons réparties sur l’ensemble du territoire national composées au total de 7179 détenus dont 2429 condamnés et 4550 en détention provisoire. Les capacités d’occupation de chacune de ces prisons sont hors norme, avoue Joseph Djogbénou. Le cas le plus déplorable se trouve à la prison civile d’Abomey où le taux d’occupation est de trois détenus pour une place et deux détenus pour une place à la prison civile de Kandi.La situation la meilleure se trouve à la prison civile d’Akpro-Missérété construite selon les normes des Nations Unies, informe le garde des Sceaux ministre de la Justice.

La situation n’est pas aussi reluisante par rapport à l’état des lieux de l’alimentation des prisonniers, a souligné le ministre. A ce niveau, Joseph Djogbénou informe qu’il y a eu 35 prestataires de services recrutés à cet effet avec comme obligation d’offrir deux repas chauds aux prisonniers par jour. Mais le contrat n’a pas bien fonctionné de 2011 à 2016. Le Gouvernement du président Patrice Talon a hérité d’une ardoise de 2 milliards F CFA de dette alimentaire que l’Etat doit à ses prestataires. C’est pourquoi, le Gouvernement a décidé d’entreprendre des réformes pour corriger le tir. Dans ce cadre, il est prévu cette année le renouvellement des prestataires qui disposeront d’un cahier de charges en bonne et due forme avec un contrôle rigoureux des prestations exécutées surtout en terme de qualité de l’alimentation. Il est prévu également une réforme au niveau de la prise en charge sanitaire. Celle-ci vise à rattacher ces agents au ministère de la Justice pour leur exiger plus de rendement. Lesquelles réformes permettront d’humaniser tant soit peu les conditions des prisonniers dans nos maisons d’arrêt. Les efforts sont en cours pour réduire la population carcérale. Il est prévu l’extension de la maison carcérale et la mise en service de nouvelles prisons notamment d’Abomey et de Savalou déjà achevées.

Du grain à moudre !

Eric Houndété, auteur de la question posée, s’est dit satisfait de ce que le Gouvernement a fait amende honorable pour reconnaître les conditions exécrables dans lesquelles sont détenus les prisonniers. Seulement, il a déploré dans la réponse du ministre, le manque de détermination du Gouvernement pour corriger dans un bref délai les choses. Mieux, Eric Houndété trouve inacceptable que des maladies contagieuses se développent dans les prisons et qu’il n’y ait pas de réponse du Gouvernement. Il sera appuyé par son collègue Orden Alladatin qui relève l’inexistence de boîte à pharmacie et l’absence de WC dans certaines prisons comme celle de Lokossa.

L’honorable Alexis Agbélessessi accuse surtout les magistrats qui envoient les gens en prison pour un « Oui » ou un « Non » d’être à la base de cette situation de surpopulation carcérale. Le magistrat de formation à la retraite, comme d’ailleurs la plupart de ses collègues, salue la franchise et le degré de l’amour pour la vérité dont a fait preuve le ministre Joseph Djogbénou dans sa réponse. Il plaide pour que le Parlement fasse des propositions concrètes au Gouvernement dans le sens d’inverser le chaos dans les maisons carcérales. Une proposition que soutient les députés André Okounlola et Bida Youssoufou qui ont souhaité que le Gouvernement prenne la question comme une priorité pour humaniser tant soit peu les conditions de détention et d’alimentation des prisonniers se trouvant sur le territoire national.

Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau
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