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Cour d’assises de Parakou : Bouraïma Boubé écope de 15 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire
Publié le mardi 17 janvier 2017  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
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La première affaire inscrite au rôle de la première session 2017 de la cour d’assises de la Cour d’Appel de Parakou est le dossier N°003/PG-11 Ministère Public contre BouraïmaBoubé. Cette affaire est relative à un assassinat sur la personne de Adoua Djibo pour lequel, le sieur Bouraïma Boubé a été renvoyé devant la cour par l’arrêt n°0135/15 du 28 novembre 2015 de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Parakou. En effet, après les débats, les réquisitions du ministère public et la plaidoirie de la défense qui ont duré toute la journée, la cour a procédé à une requalification de l’infraction d’assassinat en homicide volontaire avant de condamner l’inculpé Bouraïma Boubé à 15 ans de réclusion criminelle avec dispense de l’interdiction de séjour. Il est à signaler que l’inculpé a déjà passé 13 ans en détention. C’est-à-dire que le sieur Bouraïma Boubé, âgé de 43 actuellement devrait passer encore deux ans derrière les barreaux afin de purger sa peine. Il a trois jours francs pour se pourvoir en cassation.

Résumé des faits

Les nommés Bouraïma Boubé, Adoua Djibo, Sido Boubé et Amadou Oumarou sont tous originaires du Niger. Ils tous sont des ouvriers agricoles engagés pour les travaux champêtres par Kora Bagnan Igoura. Ce dernier les a logés dans sa ferme située à Ganou, dans l’arrondissement de Donwari dans la commune de Kandi.

Le samedi 21 Février 2004, ils se sont, au cours d’une pause, rendus au bord d’un étang pour s’approvisionner en eau. Bouraïma Boubé a bu l’eau dudit étang. Adoua Djibo lui a fait observer qu’un margouillat mort flottait à la surface de l’eau et que cela pouvait être source de maladie grave.

Quelques instants après, au moment où ils revenaient vers le champ pour la reprise du travail, Bouraïma Boubé qui a pris l’observation de Adoua Djibo pour une moquerie surprit ce dernier en lui assenant deux coups de hachette à la nuque avant de prendre la fuite. Adoua Djibo rendit l’âme des suites de ces blessures. Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, Bouraïma Boubé a reconnu les faits. Lesquels faits ont été corroborés par plusieurs témoignages et ont entraîné sa mise en accusation du chef d’assassinat, crime prévu et puni par les articles 295 à 298 et 302 du Code pénal.

Les débats

Principalement deux personnes sont passées à la barre pour le compte de cette affaire. Il s’agit de l’inculpé Bouraïma Boubé et du témoin Kora BagnanIgoura qui n’est personne d’autre que le propriétaire du champ dans lequel travaillait Bouraïma Boubé au moment des faits. Ces deux personnes ont répondu tant aux questions du président de Céans en la personne de Hubert Arsène Dadjo, que du procureur général Emmanuel Opita représentant le ministère public et du conseil de l’inculpé maître Yvon Détchénou. Le témoin Kora Bagnan Igoura, propriétaire du champ dit avoir été informé du drame par les autres ouvriers parce que n’étant présent sur les lieux. Il n’a fait que répéter ce qui lui a été rapporté à la barre.

On peut retenir que l’inculpé reconnait les choses qui lui sont reprochés mais clarifie que son intention n’a jamais été de donner la mort à la victime. Il a également dit ne pas se reconnaitre dans les déclarations du témoin Kora BagnanIgoura qu’il ne reconnait d’ailleurs pas comme propriétaire du champ dans lequel, il travaillait au moment de la confrontation entre eux. Beaucoup de contradictions entre les déclarations du témoin et de l’inculpé.

L’assistance qui a fait le déplacement a eu droit aux réquisitions du ministère public portées par le procureur général Emmanuel Opita. Se fondant sur les dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, le procureur général a rappelé le caractère sacré de la vie humaine et surtout de la protection qui doit être faite par les juridictions. Sur la base des différents articles de l’arsenal juridique en vigueur au Bénin, notamment, les articles 295 à 298 et 302 du Code Pénal et surtout de l’aveu fait par l’inculpé tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, il a démontré que l’infraction d’assassinat est constituée. Il n’a pas manqué d’évacuer les hypothèses de l’excuse de provocation et de légitime défense que pourrait éventuellement soulevées la défense de l’inculpé avant de requérir contre ce dernierla peine de travaux forcés à perpétuité.

Pour la défense de l’inculpé assurée par le bâtonnier Yvon Détchénou, il ne s’agit pas d’appliquer la rigueur des textes pour les appliquer. Il serait beaucoup plus judicieux pour la cour de faire en sorte que de par sa décision, le droit puisse jouer convenablement son rôle réparateur. Balayant les arguments évoqués par le ministère public, le bâtonnier Yvon Détchénou a fait observer que autant la vie humaine est sacrée et inviolable pour la victime, autant elle l’est pour l’inculpé. En l’espèce, son client n’a pas voulu donner la mort à la victime. Le décès n’est que le résultat d’une imprudence de la part de son client. Il a soulevé certaines irrégularités dans le dossier qui ne sont pas de nature à créditer de la bonne foi les différents actes du dossier. Il a évoqué entre autre le défaut du certificat de décès de la victime. Au regard de ces observations, il a plaidé en faveur d’une disqualification de l’infraction d’assassinat pour une requalification de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort.

La cour va connaitre ce jour d’une affaire d’assassinat avec comme inculpé Wali Djabido

Max Codjio
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