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Mutineries successives en Côte d’Ivoire : Le mentor de Patrice Talon à genoux
Publié le jeudi 19 janvier 2017  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Les President Alassane Ouattara de la Côte d`ivoire et Patrice Talon du Bénin




On croyait la Côte d’Ivoire sortie des crises de rébellion et autres, mais il n’en est rien. Depuis environ 3 semaines, lepays d’Alassane Dramane Ouattara essuie plusieurs mouvements d’humeur qui sont la preuve de la fragilité d’un pays présenté comme en rémission totale. L’attractivité des investisseurs, les grandes infrastructures ont toujours constitué les éléments de langage de la communication officielle jusqu’à récemment. L’Afrique et la sous-région ouest africaine découvre que le Président Ouattara a peu de contrôle sur son pays.

La frustration, longtemps couvée, a explosé

Au lendemain de l’arrestation du Président Gbagbo, le nouveau régime conduit par le président Ouattara avait commencé un vaste programme de développement dont la clé de voûte était la construction d’infrastructures dans le pays. Mais le développement tel que chanté par les institutions de Bretton Woods, n’atteint pas généralement les populations. Ainsi, pendant que le gouvernement se félicitait de sa croissance remarquable (liée à l’après-guerre, ndlr), les populations accumulaient les frustrations et attendaient de pouvoir les exprimer à la moindre occasion. Ainsi, en dépit de l'appel du gouvernement à reprendre le travail, le mouvement de grève au sein de la fonction publique est maintenu jusqu'en fin de semaine. Le 9 janvier, la plateforme des fonctionnaires et agents de l’Etat de la Côte d’Ivoire avait lancé un mot d’ordre de grève de cinq jours pour réclamer, entre autres, le paiement de plusieurs arriérés de salaire et le retrait du décret portant abattement des pensions de retraite avant de le reconduire pour une semaine « sans service minimum » lundi et mardi en raison « du mutisme » des autorités.

Les militaires, principaux frondeurs

Dans ce contexte social tendu de grève des fonctionnaires, rejoints par les élèves et les étudiants qui ont d’ailleurs commencé à déloger leurs camarades du privé des salles de classe, les militaires ont lancé des mutineries partout dans le pays. Parti de l’ex-fief rebelle de Bouaké, le mouvement s’est progressivement répandu dans l’ensemble du pays surtout après qu’une solution ait permis de payer les ex-rebelles, entraînant une fronde des gendarmes à Abidjan qui bloquaient le port d’Abidjan et se mettaient à tirer dans la ville. Cette situation que d’aucuns qualifient de l’avertissement du camp Soro au camp présidentiel déterminé à écarter et isoler l’homme, révèle surtout la fragilité du Président Alassane Ouattara. L’approche de développement basée sur une austérité envers la population aura montré ses limites avec ces crises tous azimuts qui plongent la Côte d’Ivoire dans les souvenirs de ses années les plus sombres.

Un avertissement sans frais à Patrice Talon

Le Président béninois, filleul déclaré du Président Ouattara dont il copie la démarche en tout point, devrait commencer à se poser des questions. Le mouvement du Préfet Toboula mettant des milliers de personnes au chômage, la mise en place de mécanismes d’attribution des marchés publics à des personnes proches du régime, privant le grand nombre de la redistribution des richesses sont, en effet, les principaux axes de la démarche du Président Talon. Il faut ajouter l’appel quasi exclusif aux investisseurs étrangers, de par les conditions exorbitantes de la plupart des projets. En outre, la levée des barrières de police et des syndicats sans mesure d’accompagnement, le musèlement de la presse à travers une HAAC couperet et les grèves sont biens des inhibiteurs. Après seulement 9 mois de gouvernance, le Président Talon et son équipe alimentent les germes du mal dont est frappé la Côte d’Ivoire et Alassane Ouattara, l’homme qui inspire les actions de Cotonou. La crise religieuse d’Abomey entre les adeptes de Parfaite de Banamè et les princes, héritiers de Houégbadja pourrait être le détonateur. Le Bénin n’est pas la Côte d’Ivoire mais Patrice Talon, doit pouvoir lire les signes d’un avertissement sans frais venu d’Abidjan. Ce qui doit l’amener à être plus vigilant.

Worou BORO
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