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Parakou/Cour d’assise : 20 ans de réclusion criminelle pour Gouza Idrissou
Publié le mercredi 25 janvier 2017  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
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Gouza Idrissou était devant la cour pour être fixé sur son sort dans l’affaire l’opposant au ministère public dans le dossier de meurtre sur la personne de Kora Gbédji.

Gouza Idrissou, né vers 1973 à Thuy, arrondissement de Angaradébou dans la commune de Kandi, cultivateur, célibataire sans enfant,a été interpellé et accusé de meurtre sur la personne de Kora Gbédji à l’occasion d’une bagarre, après disqualification de coups mortels en meurtre. Une infraction prévue et punie par les articles 295 et 304 alinéa 1 du Code pénal. L’accusé a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.

A la fin de l’audience présidée par Edouard Ignace Gangny, assisté de Tchognon Richard Limoan et Moussa Adamou avec comme représentant du ministère public, l’avocat général Bernadin Hounyoviet Me Samuel A. M. Ahounou pour la défense de l’accusé, le sieur Gouza Idrissou a été déclaré coupable de l’infraction de meurtre et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. L’accusé qui est placé sous mandat de dépôt depuis le 04/11/2004, devra passer encore sept ans en détention pour purger totalement sa peine.

Résumé des faits

Les faits qui ont été examinés par la cour pour le compte de la sixième affaire se sont passés le dimanche 31 Octobre 2004, aux environs de huit heures. Le nommé Bello, bouvier peulh demeurant à Thuy, une localité de l’arrondissement de Angaradébou dans la commune de Kandi, a offert un de ses moutons morts à Logo Bio dit « Mange ». Ce dernier a invité son cousin Kora Gbédji pour l’aider à dépecer l’animal.

Une fois le travail accompli, il a été gratifié de quelques morceaux de viande qu’il est allé remettre à sa mère pour la cuisson. La viande était à peine sur le feu, quand Gouza Idrissou, est arrivé dans la maison et a demandé quelques morceaux.

La maman de Kora Gbédji lui a demandé d’attendre le temps de la cuisson de la viande. Une réponse qui n’a pas été du goût de Gouza Idrissou, celui-ci s’est mis à lancer quelques propos injurieux à l’encontre de la mère de Kora Gbédji.

Kora Gado et Kora Gbédji lui ont fait le reproche dans une altercation qui s’est transformée en bagarre. Une bagarre au cours de laquelle Kora Gbédji a terrassé par deux fois de suite Gouza Idrissou.

Les deux frères ont continué leur chemin, quand Kora Gbédji est revenu chercher le chapeau qu’il avait oublié sur les lieux de la bagarre.
Il a été surpris par Gouza Idrissou qui l’a poignardé à la poitrine sur le côté gauche au moment où il s’abaissait pour prendre le chapeau. Gouza Idrissou a pris la clé des champs après avoir poignardé le sieur Kora Gbédji qui a rendu l’âme.

Les débats

Seul, l’accusé Gouza Idrissou a comparu à la barre. Il a reconnu les faits mis à sa charge devant la cour. Sur les circonstances du drame, l’accusé a laissé entendre que les sieurs Kora Gado et Kora Gbédji lui avaient demandé de les rejoindre à leur domicile pour prendre un peu de la viande de mouton mort que le bouvier venait de leur offrir. Une fois chez eux, ces derniers lui ont dit que la viande qui lui était destinée était attribuée à quelqu’un d’autre. Il a déclaré avoir été injurié et roué de coups par les deux frères, ce qui a engendré une bagarre dans la maison. Et que c’est après la première bagarre que le sieur Kora Gbédji est revenu et s’est montré très menaçant et c’est à ce moment qu’il a sorti son couteau de sa poche pour le poignarder à la poitrine. A la question de savoir s’il avait voulu donner la mort à la victime, il a répondu par la négative. L’accusé dit regretté son acte. Il n’arrive pas à s’expliquer ce qui est arrivé et met cela sous le coup d’un mauvais sort qui lui aurait été jeté.

L’avocat général Bernadin Hounyovi représentant le ministère public a, dans ses réquisitions, établi la constitution de l’infraction de meurtre au regard des articles 295 et 304 alinéa 1 du Code pénal, qui prévoit et punit le crime de meurtre. Car, pour lui, tous les éléments constitutifs sont réunis. Il s’agit de l’élément matériel caractérisé par l’homicide et l’élément moral qui n’est rien d’autre que l’intention coupable matérialisée par l’arme utilisée et la partie du corps visée. L’avocat général Bernadin Hounyovi tout en rappelant que l’enquête de moralité et le casier judiciaire plaident en faveur de l’accusé, il a insisté sur le fait que le but visé par la sanction est la préservation de l’autorité des dispositions légales. C’est pourquoi, il a pour finir, requérir que la cour, déclare l’accusé coupable de meurtre et le condamne à 15 ans de réclusion criminelle.

Me Samuel A. M. Ahounou assurant la défense de l’accusé a, à l’entame de sa plaidoirie fait certaines observations sur les actes de la procédure pour notifier à la cour l’absence au dossier de certaines pièces qu’il juge très capitales pour la religion de la cour sur les faits. Il a évoqué le défaut du certificat de décès, qui établit la preuve du décès de la victime. Même observation pour l’expertise psychiatrique qui a été réalisée bien des années plus tard, elle est récente. Une pièce fondamentale dans un dossier de crime, selon l’avocat et qui doit être fait dans un temps voisin à la commission de l’infraction afin de permettre d’apprécier si l’accusé avait la pleine jouissance de ses facultés mentales au moment des faits ou pas. Sur le fonds du dossier, le conseil de l’accusé a laissé entendre que les faits dégagent une forte odeur de légitime défense, mais rassure que la défense ne plaidera pas la légitime défense. En revanche, l’avocat s’est attardé sur les circonstances des faits du dossier. Me Samuel A. M. Ahounou dit avoir noté plusieurs versions des faits. Tant au niveau de la chambre d’accusation, du rapport d’expertise psychiatrique et de l’accusé lui-même. Pour lui, s’il est vrai qu’en matière pénale, la cour n’est pas liée par les déclarations de l’accusé, il n’en demeure pas moins vrai que l’accusé a déposé à la barre qu’il a été incité à commettre les faits en cause. D’où l’existence de circonstances atténuantes à l’accusé, ce qui appelle une application bienveillante de la part de la cour. L’avocat de l’accusé a fait remarquer que l’acte de l’accusé se justifie par le fait qu’il se croyait dans une deuxième attaque. Relevant les circonstances atténuantes, Me Samuel A. M. Ahounou a demandé à la cour de remarquer la collaboration dont a fait montre son client depuis l’enquête préliminaire jusqu’à la barre pour la manifestation de la vérité. A cela, il a ajouté le témoignage favorable à l’accusé du chef de village de Thuy. C’est au regard de toutes ces observations, que l’avocat de l’accusé demandera à la cour d’utiliser l’accusé comme un vecteur de la bonne nouvelle au sein de la société, en le condamnant au temps déjà passé en prison, surtout que l’intéressé lui-même a déclaré que s’il recouvrait sa liberté qu’il se méfierait et qu’il éviterait de se bagarrer. Et ce faisant, la justice aurait rendu service à la société.

La cour examinera ce jour un dossier d’assassinat avec comme accusé Djibril Abdou Wahab.


Max CODJO(Br Borgou-Alibori)
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