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Libération de l’espace public : La cherté de la vie, un danger?
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Matin libre
Opération
© aCotonou.com par Didier Assogba et Didier Kpassassi
Opération de déguerpissement à Cotonou.
Cotonou, le 04 Janvier 2017. Opération de déguerpissement à Cotonou à Aïbatin




(L’économiste Noukpo Homegnon moins pessimiste)
La libération des domaines publics est entrée dans sa phase répressive depuis le 04 janvier dernier. Les grandes villes du Bénin font leur nettoyage. La majorité des victimes de cette opération se font du souci quant à leur relogement. Certaines victimes se plaignent et craignent la dégradation de leur niveau de vie. Des rumeurs évoquent la cherté prochaine du coût de la vie. Enquête.

Ca détruit et continue d’ailleurs aux abords des rues à Cotonou, Porto-Novo, Bohicon, Parakou, Natitingou et d’autres villes importantes. Le gouvernement de Patrice Talon a décidé d’assainir le pays. Mais la population payera un prix fort. Les petits commerçants sont délogés. Des boutiques, bars, restaurants et autres commerces sont démolis. Les gros engins n’épargnent rien dans cette campagne lancée depuis le début du mois. Certains citoyens ont compris très tôt le bien-fondé de l’opération décrétée en Conseil des ministres et ont déguerpi des espaces illégalement occupés. Par contre, d’autres personnes ont voulu résister aux injonctions données. Bien qu’elle soit saluée par les populations, puisqu’il faut assainir les villes, l’opération laisse déjà un goût amer. A Abomey-Calavi comme à Cotonou, les revendeurs éprouvent d’énormes difficultés à se réinstaller. « Ça ne va pas. Je ne vendrai plus jamais comme avant », a déclaré Aline vendeuse de nourriture à Togoudo (Abomey-Calavi). « On m’a obligée à me réinstaller dans une ruelle. Mais les clients ne viennent plus comme avant. Je suis vraiment inquiète », ajoutera-t-elle.Inoussa, revendeur de pièces de rechange à Togoudo craint, lui, aussi pour ses affaires. «Ma boutique a été détruite. Et je ne sais quoi faire actuellement. Je perdrai beaucoup de clients alors que j’ai contracté des dettes. Je pense à me réinstaller. Mais les affaires auront du mal à redécoller. C’est difficile». Patrick, vendeur à Mènontin (Cotonou) évoque déjà l’augmentation des frais de loyer. « Ça se complique pour nous les petits commerçants. Ma boutique a été détruite. Et il me faut débourser le double de ce que je payais chaque fin de mois jusque-là pour obtenir une nouvelle boutique. On me demande de payer 50 000 F Cfa alors que c’est dans une ruelle », a-t-il laissé entendre. Codjo, tenancier d’une boutique prêt à porter, rencontré également à Cotonou souligne que les prix de ses articles connaîtront une augmentation. Car, poursuit-il, les frais de loyer ont connu une hausse. De leurs côtés, les vendeurs d’essence frelatée désormais interdits aux abords des rues ont commencé à réajuster les prix de vente du précieux liquide. « Ils sont désormais dans les ruelles. Et j’ai beaucoup de craintes. Il y a quelques jours quand certains des bidons d’essence frelatée ont été saisis par les éléments de la Préfecture de Cotonou, le prix de l’essence a augmenté. Le prix est passé de 250 F Cfa à 400 F Cfa. Nous l’avons ressenti. Cotonou risque d’être invivable dans les prochains jours», a confié, l’air anxieux, un conducteur de taxi moto.

L’économiste Noukpo Homegnon prudent…

Interrogé sur ces craintes des victimes de l’opération de déguerpissement, l’économiste Noukpo Homegnon s’est voulu précautionneux. « Il faut faire très attention. La cherté de la vie et l’opération de déguerpissement des domaines publics sont deux sujets différents. C’est vrai qu’on pourrait faire un petit lien. La cherté de la vie est un phénomène général. Les déguerpissements ont une petite implication sur la cherté de la vie. Mais ceci ne peut pas expliquer cela», a-t-il confié.Pour lui, « le gouvernement veut rétablir l’ordre. Et on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs ». « Il y a des gens qui menaient des activités du fait de ce désordre. Et si aujourd’hui, et ils ne sont plus en mesure de mener ces activités, ils ne seront plus en mesure d’avoir des revenus. Et leur niveau de vie baissera. Mais une aggravation de la pauvreté au niveau de cette minorité ne signifie pas forcément que toute la population béninoise est touchée », a nuancé Noukpo Homegnon. «C’est possible que par la suite cela rejaillisse sur toute la population. Mais aujourd’hui, on ne peut le dire. Car aucune enquête n’a encore donné des résultats irréfutables sur les sujets», a-t-il ajouté.

Allégresse SASSE
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