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Malnutrition et corrolaires sur le rendement scolaire : Le diagnostic de Ulrich Gbatcho
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Matin libre
Mère
© aCotonou.com par DR
Mère et enfant




(Claudine Talon engagée dans la lutte)
Dans ce numéro de la page santé, Matin libre s’est intéressé à la malnutrition notamment, ses conséquences sur la performance scolaire des apprenants et donc, du développement de la nation. Ceci, sur la base des travaux de recherches du Docteur Ulrich Gbatcho, médecin généraliste.

De l’état des lieux

Aujourd’hui, le monde est confronté à une double charge de malnutrition comprenant à la fois les cas de dénutrition et de surnutrition, souligne d’entrée Ulrich Gbatcho. En région africaine,poursuit-il, beaucoup de pays ont, par nécessité, essentiellement axé leurs efforts sur l’insuffisance pondérale et la sécurité alimentaire alors que la surnutrition n’est pas sans dégât.«Une étude que nous avons menée en 2013 a permis de conclure à un taux élevé de malnutrition dans les écoles de Cotonou. La maigreur touchait 13% des enfants enquêtés, 5% étaient atteints de surpoids et obésité. La proportion du retard de croissance était de 6%. L’anémie touchait le tiers de la population d’écoliers soit 34%», a-t-il confié.

Le double fardeau de la malnutrition

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) définit la malnutrition comme «un état pathologique résultant de la carence ou de l’excès, relatif ou absolu, d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses anthropométriques, physiologiques ou biochimiques», indique le docteur. A l’entendre, la malnutrition par carence ou dénutrition, est la conséquence d’une insuffisance d’apport en nutriments durant une longue période associée ou non à des infections à répétition. Elle se traduit par un retard de développement moteur avec une détérioration des fonctions cognitives. Elle affecte également le développement économique des pays, car elle compromet les résultats scolaires et réduit les bénéfices des investissements lourds dans le secteur de l’éducation. A l’âge adulte, elle affaiblit le rendement et la productivité au travail.Sur un autre plan, fait-il savoir, l’Oms définit le surpoids et l’obésité,donc la surnutrition,comme «une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé». Parmi les facteurs favorisants figurent: l’alimentation, le niveau d’activité physique, les facteurs génétiques c’est-à-dire, l’obésité parentale, l’origine ethnique, le poids à la naissance, le rebond d’adiposité avant l’âge de six ans, et principalement l’environnement, c’est-à-dire, la publicité, l’accès facile aux aliments «calorie vide», et un manque d’implication affective et éducative des parents. Au Bénin, fait observer Ulrich Gbatcho, la prévalence de l’obésité augmente à un moment où la dénutrition constitue encore un fardeau, surtout au sein des groupes défavorisés de la population. La coexistence de ces deux formes de malnutrition, c’est-à-dire, dénutrition et surnutrition, est connue sous le terme de ‘’double fardeau de la malnutrition’’. Il est d’une part, la conséquence des faibles progrès réalisés dans l’amélioration des systèmes d’hygiène et de santé publique face aux infections, et d’autre part, des changements rapides observés dans les modes alimentaires et styles de vie caractéristiques de la transition nutritionnelle.L’augmentation des prévalences du surpoids et de l’obésité s’accompagne d’un accroissement de la fréquence des maladies chroniques telles que le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires, et d’une réduction de l’espérance de vie.

Malnutrition et rendement scolaire

«Bon nombre d’enfants scolarisés malnutris ont du mal à réussir leurs études malgré la bonne volonté», a affirmé Ulrich Gbatcho. Ces derniers, fait-il remarquer, accusés à tort, bastonnés, maltraités, finissent par se décourager et perdent la joie d’apprendre. «Chez les enfants d’âge préscolaire et scolaire, l’anémie, due à une carence en fer, augmente la fatigue, réduit l’attention, les aptitudes physiques, la résistance aux infections, et elle affecte les performances intellectuelles.La carence en vitamine A est la principale cause de cécité évitable chez les enfants. Une déficience en iode induit le goitre, le retard mental, le crétinisme et des troubles de la croissance et du développement. La carence en zinc peut être responsable d’une diminution de la résistance aux infections, des anomalies de la fonction cognitive, de diarrhées, de disparition des cheveux, d’altération de l’appétit, de retard pubertaire ou encore des lésions cutanées», souligne-t-il avant de conclure que, la performance scolaire est dépendante de la situation nutritionnelle alimentaire et sanitaire de l’élève depuis son enfance, en association avec les bonnes pratiques liées à l’hygiène, à l’eau, et à l’assainissement.

Place aux conseils

La connaissance des facteurs prédictifs de l’état nutritionnel permet de dépister à un stade précoce, les troubles qui pourraient survenir et créer un frein à la réussite scolaire des enfants, indique Ulrich Gbatcho. Parmi ces facteurs, précise-t-il, nous pouvons citer : le bien-être socioéconomique des écoliers, leurs habitudes et pratiques alimentaires, leurs connaissances alimentaire et nutritionnelle, le niveau d’activité physique, et leur état de santé.«La mise en place de stratégies efficientes s’avère nécessaire pour améliorer la situation nutritionnelle des écoliers. Les autorités scolaires et administratives doivent renforcer le contrôle du contenu de la publicité alimentaire en augmentant les taxes sur les produits nuisibles pour la santé. Les parents d’élèves quant à eux doivent assurer une bonne hygiène alimentaire aux enfants, assurer le suivi médical régulier des enfants. Un suivi médical régulier avec la prise des mesures nutritionnelles s’avère indispensable pour déceler ces troubles qui miment le développement socioéconomique et de l’écolier et de la nation», conseille-t-il.

Cyrience KOUGNANDE

Malnutrition infantile : Claudine Talon dans la danse

La malnutrition infantile constitue, selon l’Unicef, une violation insigne des droits de l’enfant. Elle est aussi, une urgence largement invisible. Selon une étude menée sur ‘’La situation des enfants dans le monde’’, par l’Unicef, la malnutrition joue un rôle dans la moitié au moins des décès d’enfants dans le monde, ce qui est plus que n’importe quelle maladie infectieuse. Dans le monde, le nombre d’enfants malnutris a augmenté de manière générale, selon les statistiques. En Asie du Sud, un enfant sur deux souffre de malnutrition, un sur trois en Afrique, présente une insuffisance pondérale, et dans plusieurs pays du continent, l’état nutritionnel des enfants va empirant. Nul doute, le tableau apeure et la première dame du Bénin, Claudine Talon, semble être préoccupée. Après avoir affiché sa détermination dans la lutte contre le Vih/Sida, elle entend manifestement faire aussi de la lutte contre la malnutrition infantile, une priorité. En témoigne, sa sortie du lundi 23 janvier 2017dans la commune d’Adjohoun aux côtés du Conseil des activités éducatives du Bénin (Caeb). Lequel Conseil, faut-il le rappeler, conduit depuis des années, de concert avec le Secours populaire français appuyé par l’Agence française de développement,un projet de lutte contre la malnutrition infantile dans plusieurs localités du Bénin, notamment, dans quatre communes à savoir, Adjohoun, Adjarra, Bonou, et Sakété. Aux dires de Paul Loko, Directeur exécutif du Caeb, un enfant sur trois est malnutri au Bénin. A l’entendre, la visite de la première dame est pour toucher du doigt tout ce que le Caeb fait pour accompagner l’Etat béninois. Le peuple béninois peut donc s’attendre à ce qu’incessamment, la campagne ‘’main levée contre la malnutrition infantile’’ soit lancée.

C.K
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