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Art et Culture

Père Julien Pénoukou : « il y a un problème de fond »
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Le Matinal
Pére
© aCotonou.com par DR
Pére Julien Pènoukou,aumônier national des cadres et des personnalités politiques et président de l’Observatoire chrétien catholique.




Suite à l’interdiction par le gouvernement des manifestations religieuses sur les voies publiques, Julien Pénoukou, aumônier national des cadres et des personnalités politiques et président de l’Observatoire chrétien catholique de la gouvernance a eu lundi 30 janvier 2017 un entretien avec le groupe de presse « Le Matinal ». Lisez ci-dessous, l’intégralité de son intervention.
Comment appréciez-vous la décision du Gouvernement interdisant les manifestations religieuses occupant les voies publiques ?

Je vous remercie pour la question que vous me posez et que se posent certainement tous ceux qui sont autour du ministre et ailleurs. Je peux dire que cela vraiment inquiétant. Qu’est-ce qui est inquiétant ? La manière. Je crois qu’il faudrait qu’on revoie la manière d’intervenir et de gérer les hommes. Il faut vraiment faire attention pour gérer ce pays. Je ne suis pas donneur de leçons mais je constate un certain nombre de choses qui commencent à m’interpeller et à m’inquiéter. Et j’ai beaucoup d’autres exemples à avancer sur ce plan là avec tout le respect que je dois à nos autorités. En ce qui concerne le chemin de croix, j’ai plusieurs observations à faire. Le chemin de croix ou d’autres manifestations religieuses puisqu’on a parlé des frères et sœurs musulmans qui ont été déguerpis manu militari ; c’est ce qu’on a dit. Quand on veut poser des actes de ce genre, on doit avoir la délicatesse de s’approcher des autorités concernées pour échanger avec elles et aussi les mettre à contribution parce qu’elles sont mieux situées pour expliquer à leurs fidèles et le ministre de la Justice fait partie aussi des fidèles pour leur expliquer les nouveaux jets de reformes qu’on a. On ne peut pas se lever et puis prendre des décisions et nous dire désormais qu’il n’y a pas ceci, il n’y a pas cela, mais on veut bien. Si c’est pour révéler le Bénin et réaliser un nouveau Bénin, nous sommes tous d’accord mais il y a une manière de faire. Alors si nous voulons tirer les conséquences de ce que vous venez de me dire qu’il n’y aura plus de manifestations sur la voie publique ; quelles manifestations ? Si c’est installation et appropriation de la voie publique ; d’accord mais si on ne peut pas passer en procession pour aller d’un lieu à l’autre, traverser une rue pour aller dans une autre rue ; même pas dans notre propre église alors je crois qu’il n’y aura même plus de manifestations de soutien au gouvernement.
Oui nous savions ça mais il y a des paroisses qui ont des espaces qui traversent les rues. On passe d’une rue à l’autre pour faire des processions. Je vous parle dans les détails. En tout cas, je suis au niveau des principes et je dis les rues ce n’est pas une caricature. Pour aller au cimetière avec les cercueils, il ne faut plus passer parce que nous on ne fait que passer. On ne s’installe pas ; on ne s’approprie pas. On ne peut plus passer pour enterrer ces morts ; on ne peut plus passer pour faire des manifestations de soutien au gouvernement et puis rien dans les rues ? Non ! Non ! Je crois qu’il y a un problème de fond. Asseyons-nous parce qu’il ne faut pas créer des tensions inutiles. Je veux que nous nous respections et que nous prenions le temps parce que tout ce qui est fait sans le temps n’est pas respecté par le temps.
Propos transcrits par Mohamed Amoussa (Stag)
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