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Art et Culture

Vol à mains armées (15e dossier): Belco Mama retourne au bagne pour plus de deux ans
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  La Nation
Braquage
© Autre presse par DR
Braquage à Mènontin






La cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou a connu, vendredi 3 février dernier, le 15e dossier inscrit à son rôle. Les faits de vol à main armée dont devrait répondre le sieur Belco Mama, ont été disqualifiés et requalifiés en tentative de vol à main armée. Il a finalement été condamné à la peine de sept ans de travaux forcés. Placé sous mandat de dépôt le 4 août 2008 et ayant bénéficié d’une liberté provisoire le 24 avril 2013, il retourne en prison pour y passer les deux ans, trois mois et dix jours qui lui reste.

Le bouvier et cultivateur Belco Mama aura beau demandé la clémence de la cour, pour pouvoir s’occuper de ses dix-sept enfants. Mais la Cour en a décidé autrement. Limant à nouveau ses dents contre les barreaux de la prison qu’il a retrouvée, depuis vendredi 3 février dernier, il regrettera d’avoir tenté, armé d’une arme à feu, de voler deux moutons dans une ferme.
En effet, dans la nuit du 1er août 2008, Belco Mama et son ami Bello se sont rendus dans un camp peulh à Sébou situé dans le village de Badé, arrondissement de Tchatchou, commune de Tchaourou, pour soustraire frauduleusement des bœufs et des chèvres. Mais surpris par les propriétaires des animaux, Belco Mama qui tenait un fusil de fabrication artisanale, a tiré un coup en direction de ceux-ci, avant de prendre la fuite. Rattrapé par les propriétaires qui n’ont pas été atteints, il fut conduit à la brigade de gendarmerie de Bétérou aux fins de sa poursuite.

Un bouvier voleur des moutons

Invité à rappeler les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits, Belco Mama a reconnu qu’il s’est rendu à moto dans le camp peulh avec son ami Bello qui ne vit plus aujourd’hui. Il a indiqué qu’il était armé. Non, répondra-t-il à la question du président Adamou Moussa qui voulait savoir si c’était à une partie de chasse qu’ils se rendaient.
« Etait-il à son premier coup ? », lui a ensuite demandé l’avocat général, Léon Pape Yèhouénou. « Entre temps, toujours avec mon ami Bello, nous avons volé deux bœufs. Mais cette fois-ci, ce ne sont que deux moutons que nous avions tenté de voler et ils nous ont surpris », a confié Belco Mama
Ce qui est curieux, s’inquièteront son avocat, Me Maximin C. Pognon et le représentant du ministère public, comment est-ce qu’un bouvier, également propriétaire de bœufs, peut aller voler des moutons ? « Lorsque quelque chose veut vous arriver, vous ne pouvez rien », répondra à chacun d’eux, Belco Mama. Le président Adamou Moussa lui conseillera de dire la vérité et toute la vérité, si son intention est de contribuer effectivement à sa manifestation. « Est-ce que l’arme fait partie de l’accoutrement d’un peulh, en dehors du bâton et du coupe-coupe ? », s’interrogera-t-il ensuite.
N’ayant pas pu tirer grand-chose du témoin Chabi Dama, la cour a également préféré ne plus écouter le chef chasseur à qui, Belco Mama avait été confié, tout juste après son arrestation par ses poursuivants.

Malgré de larges circonstances atténuantes

Pour le représentant du ministère public, Léon Pape Yèhouénou, il est évident que quelqu’un en la personne de Belco Mama a entrepris de commettre un acte de vol. Il a été obligé de l’abandonner, suite à l’intervention d’un élément extérieur indépendant de sa volonté. Le deuxième élément participant à la constitution de la tentative de vol à main armée exige que la personne coupable de ladite infraction soit porteuse d’une arme visible, peu importe qu’elle en est fait usage. « Belco Mama était dans la ferme. Il a tenté de soustraire deux moutons, les a abandonnés et pris la fuite qu’à l’apparition des propriétaires de la ferme », a-t-il expliqué pour justifier que l’infraction de tentative de vol à main armée est constituée. « Il a collaboré. C’est un aveu. Il a promis de ne plus commettre cet acte. C’est à son actif. », a fait remarquer Léon Pape Yèhouénou. Par rapport à sa responsabilité morale, il a trouvé l’accusé accessible à la peine pénale, le rapport psychiatrique attestant qu’il ne souffrait d’aucune insuffisance mentale au moment des faits. L’infraction étant punie par la réclusion criminelle à perpétuité, l’avocat général a souhaité, au regard de son comportement, que de larges circonstances atténuantes lui soient trouvées.
Il requiert qu’il plaise à la cour de le déclarer coupable de l’infraction de tentative de vol à main armée et de le condamner à la peine de 10 ans de réclusion criminelle. Léon Pape Yèhouénou a également ordonné la confiscation de la moto qui a servi au transport des voleurs sur les lieux. Il ordonne sa vente aux enchères publiques au profit du trésor public et la destruction de l’arme.
Dans sa plaidoirie, Me Maximin C. Pognon expliquera que Belco Mama n’a pas participé à la tentative de vol à main armée. Selon lui, il n’aura été qu’un complice quand bien même ce dernier est puni des mêmes peines que l’auteur. « Belco Mama a changé, selon l’enquête de moralité effectuée. Il est décidé à changer et fait désormais profil bas. Il a facilité la tâche à la cour. », dira l’avocat. « L’erreur est humaine, mais le pardon est divin », a-t-il insisté avant de préciser qu’il a dix-sept enfants. « Le retourner en prison, ce serait compromettre le destin de ces enfants. Le temps l’a déjà corrigé », fera-t-il observer. Il demande à la cour de le laisser rentrer chez lui, pour aller s’occuper de l’éducation de ses enfants. Et si elle devait le condamner, qu’elle tienne compte du temps qu’il a déjà passé en prison.
Après sa délibération, la cour déclare Belco Mama coupable de tentative de vol à main armée, un fait prévu et puni par les articles 2 et 381 alinéa 1er du Code pénal. Elle le condamne à la peine de sept ans de travaux forcés. Ayant déjà passé quatre ans, huit mois et vingt jours en prison, Belco Mama y est retourné depuis vendredi 3 février dernier, pour purger les deux ans, trois mois et dix jours qui lui restent.
Le président de la cour, Adamou Moussa, avait comme assesseurs, Ignace Adigbli et Hervé T. C. Houdégbé. Léon Pape Yèhouénou occupait le fauteuil du ministère public et Me Ambroise Alassane a assuré la mémoire de la cour. Léopold Chabi Boukoh, Anselme Sossou, Tidjani El-Hadj Issa et Imorou Abdoulaye étaient les jurés. Me Maximin C. Pognon a quant à lui défendu l’accusé.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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