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Gouvernance : Comment Talon brime les cadres béninois
Publié le mercredi 8 fevrier 2017  |  Matin libre
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Visite du Président Patrice Talon au siège de la BRVM à Abidjan
Lundi 11 Janvier 2017. Abidjan. Le Président Patrice Talon en visite officielle au siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM)




Patrice Talon n’a que faire des droits des travailleurs béninois. Le limogeage en juillet dernier des membres de l'Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep) reste un exemple des faiblesses décriées du Chef de l’Etat.

Dans sa décision Dcc 17-023 du 2 février 2017, la Cour constitutionnelle a jugé contraire à la Constitution le limogeage des membres de l’Arcep. Selon la Haute juridiction, la décision du 27 juillet 2016 et confirmée par le décret n°2016-631 du 12 octobre 2016, viole la loi fondamentale. Les 7 Sages ont estimé que les membres de l’Arcep déchargés n’ont pu exercer leur droit à la défense à la suite des reproches qui leur ont été faits. Ces agents malheureux n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Le gouvernement de la Rupture ne leur avait fait aucun cadeau. Il a agi comme si le Bénin était un Etat de non droit. Les droits des travailleurs sont ignorés. Même ceux qui sont consacrés par la Constitution du 11 décembre 1990. Les travailleurs n’ont pas voix au chapitre sous la Rupture. Alors qu’il est le président du Bénin, Patrice Talon donne l’impression de porter les espoirs d’une frange de la population. Car ce limogeage sauvage ressemble, à bien y penser, à une purge. On ne voulait pas des têtes de ces commis de l’Etat. Et il fallait tout faire, même utiliser les moyens peu recommandables, pour les virer. Les membres de l’Arcep ne sont pas les seuls agents publics victimes de l’arbitraire du Chef de l’Etat.Il y avait l’affaire Todomè, du nom de l’ancien Directeur général de l’Office de radiodiffusion télévision du Bénin (Ortb). En effet, Stéphane Todomè a été démis de ses fonctions en mai 2016 et remplacé par Georges Amlon alors que son mandat de quatre ans courrait toujours. Saisie, la Haute juridiction avait déclaré anticonstitutionnel l’arrêté ministériel 2016-n°050/MENC/DC/SGM/DRH/SA du 26 mai 2016 portant nomination du Directeur général de l’Ortb par intérim Amlon. A en croire la décision de la Cour, « Stéphane Todomè, nommé pour un mandat de quatre ans pour compter du 02 novembre 2012, n’est ni admis à faire valoir ses droits à la retraite, ni à la fin de son mandatou accusé de faute grave matériellement établie». Il était donc illégalement relevé de ses fonctions. Certains observateurs avaient interprété, à l’époque, la décision du gouvernement comme une chasse aux sorcières. L’ancien Directeur général Stéphane Todomè qui a longtemps travaillé sous le régime de Yayi Boni "ne méritait pas" la confiance de Patrice Talon. Le gouvernement de la Rupture s’en est simplement débarrassé.

Ces décisions violent les droits élémentaires des agents publics et briment des cadres de l’Administration. Elles ne confortent guère la cohésion nationale. Or, elles sont de plus en plus légion. Ces décisions attaquées, parce que considérées comme injustes, pourraient bien devenir l’une des nombreuses raisons fondant une future et vraie oppositionau gouvernement de Talon.

Mike MAHOUNA
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