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Violation récurrente de la Constitution : Talon peut-il battre Yayi ?
Publié le vendredi 10 fevrier 2017  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon




« Un Etat qui ne respecte pas les décisions de justice est un Etat voyou ! » la sentence a été énoncée par Patrice Talon, jetée à la figure de Lionel Zinsou et a été retenue lors du mémorable débat d’entre les deux tours de la Présidentielle de mars 2016. Cette idée exprimée avec une force et conviction, aussi contestable soit-elle, est aussi un indicateur très important et à plus d’un titre pour apprécier la gouvernance du Président de la République, …son Excellence Patrice Talon.

En effet, l’homme d’affaire Patrice Talon devenu candidat par la force des choses était engagé dans plusieurs contentieux contre l’Etat. Certains de ces contentieux ont été sanctionnés par des décisions judiciaires que Boni Yayi a refusé catégoriquement de reconnaitre et d’exécuter. Donc, cette idée exprimée par le candidat Patrice Talon n’est rien d’autre qu’une conviction démocratique qu’il porte.
On voit plutôt un homme qui défend ses intérêts personnels dans un débat d’intérêt général. Du moins, depuis le 6 Avril où Patrice Talon fut investi Président de la République, un Etat qui ne respecte pas les décisions de justice est-il toujours un Etat voyou ? Il faut poser cette question pour la simple raison que les partisans du Chef de l’Etat n’ont plus de parole sur la nouvelle posture de leur champion en matière de respect des décisions de justice. Faudrait-il aujourd’hui détourner cette réplique cinglante de Patrice Talon à Lionel Zinsou pour dire que nous sommes dans un Etat voyou ? La réponse est « Non ». Car, par principe un patriote ne saurait jamais traiter sa patrie d’Etat voyou, quel que soit la légitimité de ses motifs, surtout s’il aspire à la fonction suprême.

Cependant, pendant qu’on y est, ces propos ont été tenus. Patrice Talon fut élu et sa légitimité est incontestable d’autant qu’il a été élu par une majorité confortable des béninois (65%). Ainsi donc, le minimum que nous attendons du Président Talon c’est le respect de tout ce qu’il considérait dans sa posture de candidat comme des principes vertueux de l’Etat. Nous estimons qu’il s’agit d’une question d’honneur et de probité.

Or, depuis le 6 avril que Patrice Talon est aux commandes de l’Etat béninois, combien de décisions de justice sont restées non exécutées ? Combien de décisions de la Cour Constitutionnelle, sanctionnant l’exécutif pour des violations fragrantes de la constitution et exigeant le rétablissement du tort fait à la constitution et aux citoyens béninois, sont restées sans suite ? Quelle crédibilité doit-on accorder à un Président de la République s’il est incapable de respecter les principes que lui-même a posés comme unité de valeur ?

Il faut donc, au nom du peuple, rappeler au Président de la République qu’il est le garant du respect des décisions de justices. S’il est compréhensible que les décisions de justice qui arrangent ses affaires et son patrimoine sont très importantes à ses yeux, celles qui consacrent redressent les torts faits aux pauvres citoyens ne sont guère moins importantes. Car le Président de la République n’a pas droit au bonheur de la République plus qu’un autre citoyen.

Patrice Talon est-il capable d’exercer le pouvoir d’Etat pour l’intérêt général ? Après 10 mois de l’exercice de la fonction suprême, les Béninois sont plus désabusés que rassurés. Est-ce le prolongement d’un Etat voyou laissé par son ancien mentor Boni Yayi ?

Sènou KAKLO.Citoyen Libre.
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