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Entretien avec Mohamed ATANI, coordonnateur régional de la communication et de l’information au Programme des Nations Unies pour l’Environnement: «Il faut d’abord connaître la réalité africaine pour aborder au mieux les questions de changement climatique »
Publié le mercredi 15 fevrier 2017  |  L`événement Précis




Au terme de la formation de renforcement des capacités organisée à l’intention d’une trentaine de journalistes africains à Addis Abeba, à l’initiative de la commission économique des nations unies pour l’Afrique et de la plateforme africaine organisée autour des thématiques environnementales, notamment l’alliance panafricaine pour la justice climatique, et le centre africain de la politique en matière de climat, et qui s’est tenue du jeudi 2 au vendredi 3 février 2017, à la salle de conférence de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, sise en Ethiopie le Responsable médias du programme des Nations Unies pour l’Environnement, Mohamed ATANI s’est prêté aux questions des journalistes. Dans ses explications, il est revenu sur les objectifs assignés à cette rencontre avant d’indiquer quelques pistes à suivre pour la spécialisation en journalisme des questions de changement climatique. Lisez plutôt.

L’ événement précis : Que retenir globalement de cette séance de formation qui a lieu à Addis Abeba ?

Mohamed ATANI : Je pense qu’à la fin, les journalistes ont compris que leur rôle n’est pas d’aller transmettre les concepts qui sont compliqués. Leur rôle, c’est d’abord de contacter les experts, de comprendre les concepts, essayer de les traduire dans les langages pour que la population, les décideurs, les partenaires, les donateurs puissent comprendre en Afrique. Ces concepts, tant s’ils ne sont pas connectés à la réalité africaine, ils n’ont pas de sens à mon avis. Quand on parle de changement climatique, on parle du problème de la désertification, on parle de problème de l’eau, de problème d’accès aux ressources naturelles, de problème d’accès à l’énergie. Je ne pense pas que ces problèmes sont compliqués. Ils sont très simples. Et toute la population africaine sans exception souffre de ces problèmes-là. Et quand on souffre d’un problème, on le connaît très bien.

Qu’est-ce que vous considérez important qu’un journaliste puisse écrire sur le changement climatique ?

C’est simple. Il faut d’abord connaître la réalité africaine. C’est à dire quand je parle du problème de la sécurité alimentaire, il ne peut pas aboutir et être réglé aujourd’hui si celui de l’énergie ne l’est pas. Il faut alors connecter ces problèmes à la réalité africaine. Il y a beaucoup d’informations. La communauté internationale à beaucoup travaillé sur le changement climatique et le développement durable. Nous avons aujourd’hui toutes les informations. Nous avons les moyens, mais il faut continuer à les chercher. Et le journaliste africain doit comprendre qu’il fait partie de la solution. Son rôle ce n’est pas seulement d’aller répéter ce qu’on dit dans les conférences internationales. C’est d’aller écouter ces gens qui souffrent de ces problèmes et essayer de les transmettre aux décideurs et aussi les aider à trouver une solution.

Selon vous, sur quels outils le journaliste peut-il s’appuyer pour faire le travail ?
Si vous avez besoin des informations, elles vous seront fournies. Mais il fait la chercher. Puisque c’est le rôle d’un journaliste ça. Aujourd’hui vous avez vu les journalistes africains discuter de la possibilité de créer une plate-forme pour échanger, pas seulement des informations, mais aussi l’expertise. Comme on l’a dit lors de la conférence aujourd’hui le problème de l’eau au Niger peut toucher aussi un autre pays. Il ne faut pas déconnecter les pays. Le problème de l’environnement est un problème qui est interconnecté. Aujourd’hui, on a un problème d’eau dans un pays, c’est possible que ça frappe d’autres pays. Donc il faut connecter avec d’autres réseaux en tant que journaliste. Il faut créer des plateformes et essayer de discuter et d’échanger sur les problèmes africains. C’est important.

On a surtout parlé des réseaux sociaux. Est-ce que le journaliste spécialiste des questions de changement climatique peut se fier à ce qui se passe sur ces réseaux ?
Je ne pense pas. Car les réseaux sociaux sont pour échanger. Ça complète le travail d’un journaliste. Ça ne le remplace pas. Je pense qu’on peut les utiliser comme source d’information et aussi comme moyen de diffusion de l’information. Mais comme on l’a dit, il faut vérifier ces informations et encadrer ces réseaux. Parce que ça peut tourner contre la liberté d’expression et de diffusion de l’information. Vous êtes les professionnels de l’information. C’est votre rôle est d’aider à l’installation et l’évolution de ces réseaux.

Entretien réalisé par Gérard AGOGNON
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