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Pour vol à main armée (27e dossier): Ali Belco s’en tire avec dix ans de réclusion criminelle
Publié le lundi 20 fevrier 2017  |  La Nation
Le
© Autre presse par DR
Le palais de justice de Cotonou




Le 27e dossier inscrit au rôle de la première session 2017 de la cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou, examiné vendredi 17 février dernier, a porté sur un crime de vol à main armée. Sur les trois accusés attendus, seul Ali Belco, bouvier de nationalité nigériane et repris de justice, né vers 1980 à N’Dali, était présent à la barre. Condamné à dix ans de réclusion criminelle, il recouvre la liberté, pour avoir été placé sous mandat de dépôt depuis le 28 octobre 2005.

En dehors d’Ali Belco, Honoré Bah N’Gobi et Camille Yamadjako alias « Adjasko », les deux autres prévenus attendus, ont brillé par leur absence à la barre, vendredi 17 février dernier. La cour a disjoint leurs cas de celui de l’accusé Ali Belco, l’arrêt de renvoi n’ayant pu être notifié au premier et le second étant déjà décédé.
En effet, dans le souci de trouver les moyens financiers pour récupérer la motocyclette de Honoré Bah N’Gobi saisie entre les mains d’Ali Belco par le commissariat de camp Adagbè, les deux amis ont projeté un plan de braquage. C’est dans ce cadre qu’Ali Belco s’est procuré un pistolet de fabrication artisanale. Avec Honoré Bah N’Gobi, il a pris le départ du domicile de Camille Yamadjako, un ancien détenu comme eux, dimanche 23 octobre 2005. Arrivés à Tourou, ils ont rendu visite à Boubé Alassane, un autre de leurs amis de prison, qui leur a offert du thé. Mais ils ont pris le soin de ne pas l’informer de leur plan de braquage. A la tombée de la nuit, les deux prennent congé de leur hôte, et armés d’un bâton et d’un pistolet, tendent une embuscade au niveau de la rivière Abouékou. Aux environs de 20 h, Mohamed Douerougui et deux de ses frères qu’il remorquait, tombent dans le piège. Honoré Bah N’Gobi lui asséna un coup de bâton et il se retrouva par terre avec ses deux passagers. Mohamed Douerougui se releva aussitôt et tenta de se défendre. C’est alors que le même Honoré Bah N’Gobi braqua son pistolet sur lui, pour l’en dissuader. Par maladresse, il se logea une balle dans la jambe gauche. Pris de peur, suite à la détonation du coup de feu, Mohamed Douerougui et ses frères prennent la fuite. Ce qui permet à Honoré Bah N’Gobi de s’emparer de leur motocyclette qu’il est allé confier à Camille Yamadjako, avant d’aller se faire soigner au Chd-Parakou, en faisant croire aux médecins et à la police, qu’il a été victime d’un braquage. Pendant ce temps, Camille Yamadjako dissimule l’engin chez un de ses locataires, sans lui révéler sa provenance.
Appréhendés et inculpés, Ali Belco et Honoré Bah N’Gobi ont reconnu les faits mis à leur charge à toutes les étapes de la procédure. Ils ont tenté dans un premier temps d’impliquer Boubé Alassane, avant d’admettre qu’il n’y a pas participé.

Les débats

L’accusé Belco Ali déposant à la barre, n’a pas nié les faits qui justifient son renvoi devant la cour pour y être jugé conformément à la loi, même s’il a varié comparativement à certaines de ses déclarations à l’enquête préliminaire. Il a reconnu avoir commis un braquage avec Honoré Bah N’Gobi, un acte qu’il regrette par ailleurs.
Le représentant du ministère public, Lucien Mahulé Aballo, dans ses réquisitions, a fait observer qu’il s’agit d’un vol aggravé. Selon lui, la cour de céans doit tenir compte de ce qu’il s’agit d’un vol à main armée et de tentative d’assassinat pour juger convenablement. Convaincu de ce que ces deux infractions sont établies, il requiert qu’il plaise à la cour de déclarer l’accusé coupable et de le condamner à onze ans de réclusion criminelle.
En tenant compte de la constance des déclarations de son client, depuis l’enquête préliminaire, devant le magistrat instructeur et à la barre, Me Paul Avléssi plaide coupable. Toutefois, il estime, au regard des faits, qu’il est difficile de retenir les chefs de vols à main armée et tentative d’assassinat que l’avocat général a retenus dans ses réquisitions contre Ali Belco. Il relève que l’accusé n’était pas parti pour tuer mais plutôt pour braquer, sinon il aurait fait usage du pistolet de fabrication artisanale au lieu du bâton. Tout en soulevant quelques circonstances atténuantes auxquelles son client est éligible, Me Paul Avléssi a demandé à la cour de retenir le crime de vol à main armée. Pour ce faire, il a rappelé la collaboration de l’accusé avec la justice et son « honnêteté criminelle ». Mieux, il a déploré l’indisponibilité de l’enquête de moralité qui installe le doute devant profiter à l’accusé, selon lui. C’est au bénéfice de ces observations, que Me Paul Avléssi implorera la cour de condamner son client au temps qu’il a déjà passé en détention.
Au délibéré, la cour déclare Ali Belco coupable de crime de vol à main armée prévu et puni par les dispositions des articles 295, 298 et 302 du Code pénal. Elle le condamne à dix ans de réclusion criminelle. Ali Belco recouvre donc sa liberté.
La cour ayant examiné ce dossier avait pour président, Jean-Pierre Yérima Bandé. Arlen A. Dossa-Avocè et Richard Akodossi l’ont assisté en tant qu’assesseurs. L’avocat général a nom Lucien Mahulé Aballo et le greffier, Me Hippolyte Ofrin. Charlotte O. Ombari, Adizatou C. SéroKpéra, Bio Dancoré et Tidjani El-Hadj Issa étaient les jurés¦


Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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