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Ancien conseiller de Kérékou lors de la cession de Bénin Marina hôtel: Jacques Migan démonte Rodriguez
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  Le Matinal
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© aCotonou.com par DR
Maître Jacques Migan reconnait la justesse de la reprise de Bénin Marina hôtel par l’Etat




Le Conseiller technique du Général Mathieu Kérékou, Jacques Migan, témoin oculaire de la signature du contrat de cession de Bénin Marina hôtel à l’homme d’affaires Martin Rodriguez sort de son mutisme. Dans cette interview accordée exclusivement au groupe de presse « Le Matinal », l’ancien bâtonnier lève un coin de voile sur le processus, et déclare que le réceptif hôtelier en cause devait entrer dans le giron de l’Etat depuis 2006.
Le Matinal : Comment ce dossier est-il ficelé?
Me Jacques Migan : J’étais Conseiller technique du Général Mathieu Kérékou. C’est un dossier que nous avons eu à traiter, ses conseillers et moi-même, surtout Fatiou Akplogan. Pour que vos lecteurs sachent ce qui s’est passé dans ce dossier, un appel d’offres a été lancé une première fois et une deuxième fois. Un preneur en la personne du groupe « Le Méridien » avait fait une offre d’achat. Malheureusement, l’offre qu’ils avaient proposée portait sur un milliard 500 millions de FCfa. Une partie serait payée cash et le solde par les recettes d’exploitation. Et vous le savez comme moi, que le Bénin Marina hôtel est un fleuron de notre pays. On ne peut pas vendre le Bénin Marina hôtel à 1 500 000 000 de FCfa. Donc après 02 appels d’offres infructueuses et en vertu de la loi 1992 sur la dénationalisation, l’Etat peut aller à gré à gré. Le groupe Bmd investment & finance a fait une offre pour acheter Bénin Marina hôtel, mais attention pour vendre ce réceptif hôtelier, trois engagements devraient être honorés. Concernant le 1er engagement, c’est le prix de vente intrinsèque qui est de 4.200.000.000 de FCfa.
La 2ème étape consiste en la réhabilitation du réceptif et qui devrait porter sur 7 milliards, et la 3ème étape, c’est l’extension de l’hôtel. Il y a la construction d’un nouvel hôtel, avec 108 chambres et des suites. Et ces 03 étapes devraient impérativement se réaliser dans 26 mois. Malheureusement, le groupe qui l’a acheté, à savoir le groupe Bmd investment & finance, a commencé la rénovation de la façade, mais n’a pas été jusqu’au bout. Je me rappelle en tant que Conseiller technique du chef de l’Etat, le Général m’avait demandé de réintégrer ce réceptif dans le patrimoine de l’Etat. Je ne vous le cache pas, j’avais traîné les pieds parce qu’à l’époque, une fois réintégré, le réceptif hôtelier devrait être racheté par une autre personne. Ce qui se passe aujourd’hui à travers le gouvernement du président Talon, où une décision a été prise en Conseil des ministres pour réintégrer dans le patrimoine de l’Etat, le réceptif hôtelier, est quelque chose qui devrait se faire du temps du Général Mathieu Kérékou.
Si vous avez hésité parce que le potentiel repreneur ne pourrait pas honorer les engagements qui devraient être pris, pourquoi depuis tout ce temps, le gouvernement n’a pas cherché à reprendre ce complexe hôtelier ?
Je ne peux pas répondre à votre préoccupation puis qu’entre temps, je n’étais plus aux responsabilités, le Général Mathieu Kérékou étant parti du Palais. Il revenait à son successeur, Boni Yayi de faire le nécessaire. Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je peux vous dire, en tant Conseiller technique à l’époque, ce réceptif pour ce qui est des engagements, les obligations qui incombaient au groupe Bmd investment & finance n’ont pas été respectées. Si le gouvernement cherche aujourd’hui à récupérer l’infrastructure, c’est tout simplement parce que les engagements n’ont pas été respectés.
Est-ce parce que les engagements à honorer par les concessionnaires étaient hors-normes c’est pourquoi ils n’ont pas été respectés jusqu’à présent ?
Je ne crois pas. Le groupe Bmd investment & finance avait évoqué en son temps qu’on mute les titres fonciers en son nom pour lui permettre de bénéficier des crédits afin d’honorer des engagements. Est-ce que ça été fait ? Oui. Est-ce que les engagements ont été honorés, non ! Parce qu’il partait du principe selon lequel, si on mutait les titres fonciers, cela devrait permettre aux banques qui voulaient lui permettre d’investir de le faire sans aucun problème parce que les banques n’auraient jamais accepté accompagner Bmd investment & finance, si les titres fonciers demeuraient la propriété de l’Etat. Or vous savez comme moi que l’Etat peut muter un titre foncier en ce qui concerne ses biens qui sont des biens inaliénables. C’est pour vous dire que l’argument avait été de muter les titres fonciers nous trouverons les fonds pour honorer les engagements, c’est-à-dire la rénovation et l’extension.
L’Etat a décidé de reprendre les réceptifs dans son giron. Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire selon vous ?
Hier j’étais Conseiller technique du chef de l’Etat. Aujourd’hui, je suis un avocat (Conseil). Nous ne faisons pas un procès par médias interposés. Je pouvais vous dire ce qu’il en était lorsque j’étais Conseil technique. Tout ce que je peux vous dire revient à faire le procès dans le prétoire. Si c’est confirmé que le la passation qui a eu lieu hier (lundi 20 février 2017) à 12h30, et que le groupe Bmd investment & finance n’est pas d’accord, il lui revient de saisir la justice, moi étant avocat, ma déontologie m’interdit fondamentalement un procès hors prétoire, c’est-à-dire hors du Tribunal. Il ne revient pas non plus aux avocats de l’un et de l’autre (défendant les intérêts de l’Etat et de Bmd investment & finance) de faire un procès par médias interposés.
Pour me résumer, un patrimoine comme Bénin Marina aurait dû être réintégré depuis 2006 alors que le président Yayi Boni était au pouvoir. Si c’est aujourd’hui que le chef de l’Etat et son gouvernement qui sont aux responsabilités cherchent à réintégrer le réceptif hôtelier dans le patrimoine de l’Etat, ce n’est que ce qui aurait dû être fait qui se fait.
Propos recueillis par Rachida Houssou
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