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Soi-disant Rejet du Projet de Loi de Révision, du Cinéma
Publié le mercredi 2 octobre 2013   |  24 heures au Bénin


Premier
© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Cette histoire de rejet du projet de révision de la constitution par la commission des lois a tout l’air d’un pur trompe-l’œil comme Yayi Boni est passé maître dans l’art d’en concocter.
Elle n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé avec l’installation de la nouvelle cour constitutionnelle. On a remarqué qu’aussitôt mis en scelle et dans le but d’endormir la suspicion sur leur instrumentalisation tarifée, la cour et son président, ont coup sur coup pondu deux décisions dont on pourrait dire qu’elles n’étaient pas vitales pour l’objectif de perpétuation au pouvoir de Monsieur Yayi à laquelle ils sont censés travailler. Ces décisions n’ont pas été favorables au chef de l’État. Et à chaque fois, elles ont donné lieu à des commentaires extasiés dans la presse et dans l’opinion sur l’indépendance supposée de la cour constitutionnelle version Holo. Mais, on l’a vu, dès que les choses ont pris une tournure plus sérieuse et que les sujets en cause en vinrent à toucher au cœur du fantasme de sa pérennisation au pouvoir, la décision plus que contestable en faveur du président de la république ne s’est pas fait attendre. En somme, les premières décisions sans effet sur l’objectif du troisième mandat n’avaient été expressément prises que pour faire diversion, endormir les consciences pour mieux faire passer la pilule des oukases à venir.
Et il semble bien que le coup de théâtre de ces derniers jours à l’Assemblée nationale par lequel la commission des lois, à la surprise générale, a rejeté le projet de loi de révision de la constitution s’inscrit dans la même démarche suborneuse. Et il sied qu’à cet égard, les opposants au troisième mandat, l’opposition intègre et le peuple tout entier restent vigilants pour ne pas donner dans le panneau d’une de ces manipulations ludiques dont Yayi Boni et sa clique ont le secret et la passion incurables.
En effet, il faut déjà remarquer que ce rejet n’a rien de léthal pour l’initiative forcenée du chef de l’État dont le but final est le troisième mandat, car ce vote n’a pas une influence majeure sur le processus d’adoption de ce projet à l’hémicycle. Mais les conclusions optimistes ou extasiées qui accompagnent les analyses ou commentaires faits dans la presse pêchent par excès de naïveté et d’enthousiasme et semblent faire peu de cas du parti-pris manipulateur de la culture politique de M. Yayi. En vérité M. Yayi Boni est en train de ficeler les conditions psychologiques du vote de son projet de révision de la constitution à l’Assemblée. Face à la majorité stipendiée et réunie à coups de corruption, de magouilles et de centaines de millions de francs, se pose le problème national du consensus. On sait déjà à travers les diverses gesticulations qu’esquissent le président et ses mercenaires qu’il n’y a pas consensus sur la définition de ce que doit être le consensus en cette matière qui touche au fondement de nos institutions. Comme toujours à son habitude depuis 2006, le président et ses griots n’hésitent pas à se livrer à des mises en scène censées se substituer sinon s’imposer à la perception ordinaire de la grande majorité du peuple, ainsi que des forces vives de la nation. Cette substitution-imposition qui se fait en dépit du bon sens, s’inscrit dans la méthode chère à M. Yayi de mise en jeu d’artéfacts qui administrent une apparence formelle du jeu des institutions d’autant plus violente qu’elle est frauduleuse.
Or pour que l’impact du donné à croire qui caractérise cette usine d’artéfacts et ses épaisses fumées ait une apparence de vraisemblance, il sied qu’elle ne fabrique pas le produit fini de façon hydraulique, sans couac ni à coups. C’est pour cela que les ouvriers et les maîtres d’ouvrage qui surveillent la machine sont ceux-là mêmes qui mettent du grain de sable dans ses rouages. Ainsi, le vote de son projet de loi de révision de la constitution qui interviendra bientôt qu’on le veuille ou non n’aura pas l’air de passer comme une lettre à la poste mais plutôt donnera l’impression trompeuse d’un vote gagné à la sueur de son front politique.

Cette manipulation grossière devrait pourtant sauter aux yeux des commentateurs et des observateurs. Mais en dehors de quelques rares comme Pascal Tojinou, la plupart d’entre eux ont allègrement donné dans le panneau. Parce que Yayi Boni a eu bon nombre à l’usure de la frustration. À force d’avoir attendu en vain que les circonstances politiques donnent raison au bon sens, à chaque fois, ils ont encaissé violence sur violence. L’accumulation de ces violences répétées à généré la frustration, si bien qu’à la première occasion de lueur qui apparaît dans l’obscurité ou les a réduits Yayi Boni, ils se précipitent et crient à la victoire dans la certitude de tenir là une lueur d’espoir alors qu’en vérité il ne s’agit que d’un leurre.
Yayi Boni utilise la même méthode que pour ses clients politiques et la horde misérable des louangeurs et ceux qui contre de l’argent marchent en son honneur chaque jour : il affame le peuple pour pouvoir à loisir choisir en son sein ses zélateurs serviles et stipendiés. Si le peuple n’était pas affamé comme il l’est, le lot des marcheurs et des louangeurs de Yayi Boni serait réduit à la portion congrue. Et c’est la même méthode qu’il utilise en lançant des coups de théâtre et pseudo-couacs dans le bel ordonnancement de sa machine huilée, pour mieux accréditer l’idée d’un fonctionnement démocratique aussi ouvert qu’improbable. Après avoir régné en maître sur toutes les zones et dans tous les compartiments de l’action politique, après avoir infligé la frustration à ses adversaires et fait saliver le peuple, Yayi Boni se permet de façon condescendante et non moins cynique de jeter un lest frauduleux pour créer un faux enthousiasme chez le peuple afin de mieux l’abuser à son insu.
Tel est le sens qu’il convient de donner au coup de théâtre que constitue le rejet de la commission des lois. Faut-il rappeler que cette commission est composée en grande majorité de députés acquis à sa cause, et à celle du troisième mandat pour lequel depuis plusieurs mois déjà Yayi Boni remue ciel et terre ? Un projet pour lequel nombre d’entre eux ont déjà à leur actif des émoluments mirifiques, des promesses mirobolantes. Promesses de longévité législative et politique, promesses de nomination et de gros sous qui attendent d’être débloqués. Dans ces conditions comment penser un seul instant raisonnablement que ces jolis Messieurs s’en donneraient à cœur joie de scier la branche sur laquelle ils sont assis ?

Adenifuja Bolaji

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