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Ouidah: La chefferie traditionnelle réclame une journée de réflexion et de plaidoirie
Publié le mardi 7 mars 2017  |  Matin libre




Le développement de Ouidah, oui! Cependant, il faut éviter toute navigation à vue et surtout les improvisations qui ne tiennent pas généralement compte des urgences et des priorités de développement selon les besoins et les réalités de chaque localité.
En vue de tracer les grandes lignes du développement de Ouidah afin de garantir un travail efficace et un véritable essor à la commune, les chefs traditionnels ne semblent pas être dans la même logique que le gouvernement de Patrice Talon.
Le gouvernement de la rupture et les chefs traditionnels ne semblent pas partager la même option en ce qui concerne le développement de Ouidah. A l’atelier de vulgarisation du programme d’actions du gouvernement, tenu le samedi dernier à Diaspora Hôtel, ils ont fait savoir à la délégation conduite par le ministre Djogbénou le danger qui consiste à mettre la charrue avant les bœufs. Bien qu’ils aient apprécié les projets touristiques dédiés à la commune de Ouidah, ils ont trouvé la démarche du gouvernement empirique en ce qui concerne la projection sur les grands axes de développement de Ouidah. Normalement, ceux-ci devraient faire objet d’une grande concertation entre l’exécutif et les forces vives de Ouidah pour déboucher sur les projets les plus stratégiques dont la commune a besoin pour prendre un réel essor. Dans le cas d’espèce, le gouvernement n’a pas réuni l’élite de Ouidah, toutes catégories confondues, pour faire le diagnostic et opérer des choix essentiels.Ils ont alors profité de l’atelier de vulgarisation du programme d’actions du gouvernement initié par un des fils de la commune pour réclamer à l’exécutif une journée de réflexion et de plaidoirie pour déterminer les grandes lignes du développement de Ouidah. Cela permettra de regarder de plus près les besoins des populations et les investissements urgents dans la commune. Si tant est que l’unique mandat du président Talon est un mandat de réformes, les autorités gouvernementales et en premier lieu le chef de l’État doivent faire gaffe de sorte que leurs actions soient catalytiques de façon à produire des effets déterminants et durables. Ce qui devrait exiger de leur part une approche scientifique qui consisterait à étudier avec les populations les priorités nécessaires à leur bien-être car tout développement doit prendre en compte les besoins des populations. Développer le tourisme à Ouidah est certes une bonne chose, et si le gouvernement gagne le pari tel que les autorités le miroitent aux populations, serait historique mais encore faudrait-il s’interroger son importance pour toutes les catégories sociales de Ouidah. En d’autres termes, le développement du tourisme est à l’heure actuelle, la seule et l’unique priorité de Ouidah? Si le gouvernement accède à la demande des chefs traditionnels, un grand projecteur sera allumé sur les profondes aspirations des filles et des fils de Ouidah au sujet du vrai développement de leur commune. La balle semble donc dans le camp de Patrice Talon, chef du gouvernement et fils de la commune de Ouidah.
Patrice Gbaguidi
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