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Adjinakou N° 2306 du 3/10/2013

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Non paiement de primes : Nouveau malaise à la Justice
Publié le jeudi 3 octobre 2013   |  Adjinakou


Reckya
© Ministère par DR
Reckya Madougou, Ministre de la Justice


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Le secteur de la justice risque à nouveau de connaitre une paralysie générale. Deux faits majeurs permettent bien de le craindre: la grogne du syndicat des travailleurs de la Justice, pour non paiement de l'allocation d'indemnités d'audience et les propos de Boni Yayi qui qualifiait tout l'appareil judicaire de corrompu, il y a quelques jours.

Deux faits non moins graves risquent fort de mettre en péril le bon fonctionnement de la Justice béninoise. Si le premier est l'expression d'une grogne corporatiste des travailleurs du secteur de la Justice, l'autre est suscité par un mauvais discours du premier magistrat alors qu'il s'entretenait avec le vice-président du conseil supérieur de la magistrature. Sauf une prompte anticipation des premiers responsables de la maison justice, une nouvelle crise pourrait ébranler de nouveau nos tribunaux.


Grognes corporatistes
En effet, les travailleurs du secteur de la Justice revendiquent la correction des dernières nominations dans les juridictions et qui font objets de contestations depuis leur publication en conseil des ministres, le 28 mai dernier. Pour ces spécialistes des questions de droit, les nominations querellées violent les règles de préséance prévues par la loi portant statut de la Magistrature, selon l'Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Par ailleurs, l'exécutif est mis à l'index pour le non paiement de l'allocation d'indemnités d'audience aux travailleurs de la maison Justice. Sans compter que les magistrats grognent également contre le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, introduit à l'Assemblée nationale par le président Boni Yayi. Selon ces derniers, le projet de révision porte atteinte aux prérogatives de la Justice.


Yayi met le feu…
Alors que l'atmosphère était déjà très tendue dans la maison justice, surtout avec la création d'un nouveau syndicat des magistrats, une initiative qui vise, selon certaines langues à déstabiliser l'Unamab, le président Boni Yayi semble avoir ravivé la tension. Pour cause, à sa sortie de l'audience à lui accordée ce mardi par le président Boni Yayi, Ousmane Batoko, président de la Cour suprême a confié à la presse que " Le Chef de l'Etat m'a fait part des inquiétudes qu'il éprouve par rapport à la situation en milieu judiciaire en particulier les questions liées à la prise de décision judiciaire (…) Le Chef de l'Etat n'a pas manqué de relever ses inquiétudes sur la corruption dans le milieu judiciaire ; une corruption galopante surtout par les temps qui courent ".

A y voir de près, ces propos du président du conseil supérieur de la magistrature ne sont pas nouveaux. Ils sont bien similaires à ceux tenus pas l'ancien garde des sceaux Marie-Elise Gbèdo, en 2011 et qui ont fait l'objet d'une fronde qui a paralysé la maison justice pendant plusieurs mois. Que le président de la République parvienne à réitérer de façon à peine voilée, les mêmes accusations suscite étonnement et interrogations, surtout que la médiation du vice-président du conseil supérieur de la magistrature peine toujours à convaincre les grogneurs, Les magistrats réagiront-ils aux propos du chef de l'Etat comme ils l'ont fait en 2011 ? Le président Boni Yayi a-t-il pris la mesure de ses propos ? Les accusations répétées portées contre les hommes en toge et par les plus hauts responsables du secteur ne sont-elle pas de nature à décrédibiliser la Justice béninoise?

Vitali Boton

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