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Projet de révision de la Constitution : « C’est une insulte à l’intelligence collective », selon Victor Topanou
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Matin libre
Enseignant
© Autre presse par dr
Enseignant à l’Université et animateur de la vie politique nationale, Victor Topanou




L’ancien Garde des sceaux, Victor Prudent Topanou était l’invité de l’émission Zone Franche de Canal 3, hier dimanche 12 mars 2017. Après celle effectuée par le ministre de la justice Joseph Djogbénou, cette sortie médiatique de Victor Topanou fut consacrée à l’analyse du processus de la révision de la constitution.

« J’ai écouté avec colère, les propos du ministre », a déclaré Victor Topanou au sujet de la sortie du ministre de la justice Joseph Djogbénou, qui fixe le mois de mars en cours comme celui de la révision de la loi fondamentale du Bénin. « C’est une insulte à l’intelligence collective » s’est indigné Victor Topanou. Il dénonce à cet effet, le renoncement à la parole présidentielle du Chef de l’Etat, Patrice Talon, qui, au cours de son interview du 1er août s’est engagé à convoquer une consultation populaire afin de faire aboutir la révision de la constitution au plus tard fin décembre 2016. Victor Topanou s’insurge par ailleurs contre les propos du ministre Djogbénou, qui, sans aucun préalable, fixe le mois de mars comme celui de la révision de la constitution : « La parole présidentielle est sacrée » a-t-il rappelé.

Ensuite Victor Topanou a fait le constat du renoncement à ses engagements personnels par le ministre Djogbénou qui en 2012, affirmait que « même le changement d’une seule virgule de la constitution devrait être fait par voie référendaire ». Pour l’ancien ministre, alors même qu’aucun texte n’est disponible jusqu’au 12 mars, le ministre évoque ce mois comme celui de la révision. Si l’on suppose que le gouvernement dépose le projet le 15 mars, « les deux semaines restantes suffiront-elles pour amender et adopter un texte qui doit régir le peuple ? », s’est-il interrogé. « C’est un manque de respect pour le peuple que le ministre vienne parler d’un texte qui n’existe pas », a regretté Topanou.

Nécessité d’un référendum

Reprenant à son compte, les propos tenus par l’actuel Garde des sceaux en 2012, Victor Topanou affirme que la révision de la constitution est une question qui devrait revêtir la transparence qui garantit la confiance. Il dénonce donc le glissement de la procédure référendaire vers celle parlementaire sous prétexte du caractère onéreux du référendum qui couterait 10 milliards de FCFA au contribuable béninois. « Cela n’a pas de sens », fait-il savoir. C’est la règle du jeu démocratique et le référendum vaut au même titre que la présidentielle, les législatives et les communales et locales. « Il faut placer le peuple au cœur du débat », a-t-il fermement recommandé au gouvernement.

Les 3 modes de révision

Victor Topanou distingue trois types de révisons de la constitution : la révision opportuniste, celle des crises et le cas du Bénin qui est une révision de confort. Et dans le cas d’espèce, il faut poser un diagnostic afin de proposer des solutions. Selon lui, aucun diagnostic n’a été fait pour apprécier la pertinence des solutions. Selon ses propos, les arguments avancés notamment, la nomination des présidents de la Cour suprême et de la Haac et la présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le Chef de l’Etat, le mandat unique sont des questions qui devraient faire l’objet de débat, afin d’en faire une évaluation pour proposer des solutions pertinentes. Pour ce qui concerne la cour des comptes, l’ancien ministre affirme qu’il aura suffi d’insérer une loi de deux articles dans la constitution ou revoir les textes régissant la cour suprême pour régler cet état de choses. Le peuple est souverain dit-il et lui imposer une solution serait dangereux. « Je n’ai rien contre la réformes, encore faudrait-il que le diagnostic soit bon et que les solutions apportées soient meilleures », affirmera-il. L’invité a également abordé les questions relatives au déguerpissement de la population abandonnée par les élites intellectuelles et les hommes politiques, mais aussi les raisons qui soutiennent son soutien à Sébastien Ajavon lors de la présidentielle de mars 2016.

Thomas Azamansso
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