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Gouvernance à l’ère de la Rupture : Banalisation de la gestion du pouvoir d’Etat
Publié le jeudi 23 mars 2017  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Vue de face du Palais de la Marina - Présidence de la République du Bénin.




La gestion hasardeuse du pouvoir d’Etat est la règle sous la Rupture. Presque rien se fait suivant les normes.

Depuis le 06 avril 2016, il n’y a pas de semaine où on ne déplore la violation d’une norme par le gouvernement de Patrice Talon. Le Chef de l’Etat et ses collaborateurs ont délibérément choisi de travailler suivant leurs propres textes. Les lois et la Constitution du 11 décembre 1990 sont quotidiennement violées. Les dérives et les excès se multiplient au point que beaucoup s’interrogent sur la capacité des gouvernants de diriger le pays. Plusieurs décisions de la Cour constitutionnelle montrent en effet que les membres du gouvernement ne maîtrisent pas du tout la gestion de l’Etat. Les deux dernières décisions de la Haute juridiction renseignent sérieusement sur l’Exécutif. Dans la décision Dcc 17-057 du 09 mars 2017, la Cour a critiqué la nouvelle charte graphique du gouvernement de Patrice Talon. « La disposition des couleurs nationales telle que présentée sur les documents officiels n’est pas conforme à la Constitution», a-t-elle affirmé. Pour certains observateurs, se tromper sur la charte graphique, c’est commettre une erreur monumentale.C’est aussi établir une incompétence notoire. Mais il y a pire. Le gouvernement n’a cure des libertés. La décision Dcc 17-065 du 06 mars 2017 le confirme. Les 7 Sages ont souligné que « la décision du Conseil des ministres du O5 octobre 2016 et le décret n°2016-616 du 05 octobre 2016 portant interdictions d’activités des fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants dans toutesles universités nationales du Bénin sont contraires à la Constitution et donc nuls et non avenus ». Ce même gouvernement a également violé les droits de certains citoyens en procédant illégalement à leur remplacement dans certaines institutions. Les Béninois ont encore en mémoire l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui juge anti constitutionnelle la décision du ministre de la Communication démettant l’ancien Directeur de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), Stéphane Todomey. Idem pour les anciens membres de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin) qui ont été «renvoyés» par le gouvernement de la Rupture. Saisie, la Cour constitutionnelle avait dénoncé l’Exécutif. Les décisions infondées, illégales et inconstitutionnelles attribuées au gouvernement sont légion. En moins d’un an de gestion, Patrice Talon a battu un triste record. Jamais dans l’histoire du Bénin un gouvernement n’a autant violé la loi fondamentale. C’est dire que le Chef de l’Etat n’a que faire des lois que le peuple béninois s’est librement données.

Rétropédalage…

La nouvelle gouvernance est, par ailleurs, faite de rétropédalages. Cela décrédibilise le régime de la Rupture et confirme que le successeur de Yayi Boni était moins disposé à gérer les affaires publiques. Le dernier cas en date est relatif à la conduite de l’opération de libération des domaines publics. Dans un communiqué publié le 17 mars 2017, le ministre du Cadre de vie, a déploré la « destruction sauvage de fosses septiques et puisards » et souligné la volonté du gouvernement de réparer les torts causés à la population. Le communiqué relève bien l’impréparation qui a caractérisé cette opération tant décriée. L’Etat assumera les casses sauvages en faisant saigner inutilement les caisses publiques. Beaucoup se rappellent toujours de l’injonction faite aux forces de l’ordre de lever les barrières de contrôle et de sécurité sur les axes routiers en 2016. Quelques semaines après sa prise de pouvoir, Patrice Talon avait en effet obligé les forces de sécurité à libérer les axes routiers. Cela avait provoqué la recrudescence des actes de braquage. Une conséquence qui avait poussé le gouvernement à revenir à l’époque sur sa décision. L’une des premières mesures controversées prises par l’Exécutif, faut-il le souligner, portait sur le commerce du bois et de ses dérivés. Patrice Talon avait fait interdire ce commerce. Du coup, le charbon était devenu très cher. Les commerçantes et les consommateurs avaient investi les rues pour obliger le gouvernement à remettre en cause sa décision non murie et antisociale. En réalité, l’équipe de Patrice Talon ne méconnait pas seulement les textes, elle tâtonne également. Les 11 mois de gestion ont convaincu peu de gens. Sans doute,le Chef de l’Etat fait-il déjà regretter à de milliers d’électeurs leurs choix.

Mike MAHOUNA
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